La Mission des Schtroumpfs repose sur un scénario complètement farfelu, et digne des meilleurs albums de Peyo. Suite à une expérience ratée de l'Apprenti Schtroumpf, un nuage de gaz étrange se répand au dessus du village, donnant à tous ses habitants une peau de couleur orangée à pois blancs (???). Quelques Schtroumpfs, partis rendre visite à Dame Nature, ont heureusement échappé au drame, et c'est à eux qu'il incombe de redonner aux Schtroumpfs leur mine habituelle. Pour cela, nos amis devront traverser 16 niveaux peuplés de mille dangers pour mettre la main sur les composants qui permettront au Grand Schtroumpf de construire la machine destinée à fabriquer l'antidote.

La grande nouveauté de cette épisode, c'est la possibilité d'incarner cinq Schtroumpfs différents et très charismatiques. Pour mener à bien l'aventure, vous serez donc amené à remonter le cours d'une rivière avec le Schtroumpf Marin, à pénétrer dans les profondeurs de la mine avec le Schtroumpf Spéléologue, à défier les dangers du ciel avec l'Aéroschtroumpf, mais également à affronter la lave d'un volcan avec le Schtroumpf Costaud. Tout ceci est fort sympathique, mais tous ces petits personnages possèdent exactement les mêmes caractéristiques et ne diffèrent que par leur aspect. En fait, la seule chose que les Schtroumpfs savent faire, c'est sauter sur la tête des ennemis pour les faire disparaître et diriger quelques véhicules terrestres ou aériens.

L'autre grande différence avec son prédécesseur, c'est la vue choisie par les programmeurs. Les phases de plate-forme sont en fait vues de dessus, un peu à la manière d'un Zelda, mais tout le reste se passe comme un classique jeu de plate-forme. Le jeu possède donc un petit côté aventure/action que l'on ressent également entre chaque niveau, lorsqu'il s'agit de parcourir le village des Schtroumpfs en quête d'une nouvelle mission. Le gameplay reste toujours très agréable, les diverses animations très satisfaisantes, et les graphismes sont au moins aussi jolis que dans le premier. Une réussite également au niveau sonore, avec des thèmes musicaux particulièrement mélodieux. Rien à dire donc du point de vue de la réalisation, mais qu'en est-il de l'intérêt et de la durée de vie du soft ?

Le principal reproche que l'on avait fait au Cauchemar des Schtroumpfs, outre une difficulté un peu trop corsée, c'était le système de passwords peu pratique qui obligeait bien souvent à recommencer dix fois le même niveau. Les critiques n'auront pas été vaines, puisque cette fois-ci vous pourrez continuer votre quête quand vous le désirerez, le système de mots de passe étant remplacé cette fois par une sauvegarde intégrée dans la cartouche à chaque fin de niveau. Malheureusement, le jeu en devient presque trop facile, puisque lorsque l'on perd une vie on recommence exactement à l'endroit où l'on est mort avec tous ses bonus. De plus, le jeu se révèle d'une simplicité affligeante (il n'y a qu'un seul niveau de difficulté disponible), même pour les plus jeunes qui sont bien entendu la cible majeure de ce soft.

Bien sûr, il y a de nombreuses séquences bonus qui vous permettront de tester votre habileté à conduire un véhicule ou piloter un avion, et le fait de pouvoir collecter des vignettes pour les échanger grâce au câble link ou avec la liaison infra-rouge est assez original. Mais tout cela ne suffit pas à rattraper la très faible durée de vie du soft (le jeu se termine en deux ou trois heures), d'autant que les ennemis sont un peu trop répétitifs et les parcours plutôt linéaires, même s'ils demandent un minimum de réflexion. Un titre donc bien réalisé, mais auquel il manque une bonne dizaine de niveaux supplémentaires, et surtout des boss ! Car a-t-on jamais vu les Schtroumpfs sans l'irremplaçable Gargamel et son chat Azraël ?