Inutile de s'attarder longuement sur le scénario de LTR, puisque ce titre en est tout simplement dénué. Plutôt que d'inventer une histoire totalement alambiquée servant de prétexte à une série de courses effrénées mettant en scènes les personnages de la Warner, les concepteurs ont préféré laisser à chacun le soin de s'imaginer son propre scénario, ce qui n'est d'ailleurs pas plus mal. Sitôt le jeu lancé, vous atterrirez donc brusquement sur l'interface principale du soft, où il vous faudra commencer par choisir votre mode de jeu. Championnat, Course Simple et Multijoueurs parlent d'eux-mêmes. Par contre, le Challenge ACME pourrait en laisser certains songeurs. Ce mode, qui vous permettra de débloquer différents bonus du jeu, consiste en fait à remplir un certain nombre d'objectifs (toucher plusieurs ennemis, récupérer des items, ou encore battre Porky à la course) tout en essayant de terminer la course en tête.

Quel que soit votre mode de jeu, vous pourrez ensuite choisir l'un des 6 Toons de départ, sachant qu'une dizaine d'autres personnages pourront être débloqués. Ainsi, outre les célèbres Bugs et Lola Bunny, les méchants Vil Coyote et Marvin le martien, le diable de Tazmanie, et le très caractériel Daffy Duck, vous aurez la chance d'incarner également Grosminet et la mémé de Titi, Pepe le putois, Sam le pirate, Duck Dodgers, et Charlie le coq pour ne citer qu'eux. Les programmeurs n'ont donc pas lésiné sur les personnages puisqu'en tout, le jeu propose le total impressionnant de 19 Toons. Bien sûr, les karts sont à l'effigie de leurs pilotes : une carotte géante pour Bugs, un véhicule en forme de bec de canard pour Daffy Duck, et une fusée pour le coyote.

Tout est mis à contribution pour que l'on plonge instantanément dans l'univers délirant des Looney Tunes, et les nombreuses animations rappelleront des souvenirs aux fans de Ça Cartoon. Il est d'ailleurs surprenant de voir à quel point les graphismes, même s'ils sont loin d'être époustouflants, sont fidèles aux cartoons. Vous reconnaîtrez aisément les canyons du Coyote, la planète de Marvin ou encore la forêt du lapin. Avec une dizaine de circuits bonus à débloquer, c'est un total de 16 courses qui composent le jeu, garantissant du même coup une assez bonne durée de vie. Malheureusement, les circuits n'offrent quasiment pas de raccourcis, et les options n'ont souvent que très peu d'incidence sur la partie et se révèlent beaucoup moins fun que celles des productions adverses.

Le système de bonus est quand même très intéressant, puisque les options ne sont pas tirées au hasard. Vous commencez avec une vulgaire tarte à la crème mais rien ne vous oblige à l'utiliser, et vous pouvez choisir de récupérer de nouveaux bonus pour atteindre d'autres options plus intéressantes. Mais ce qui fait l'intérêt principal de LTR, c'est surtout la possibilité d'interagir avec l'environnement. Par exemple, si vous passez sous une arche, votre poursuivant se fera assommer par une enclume de dix tonnes, et le piège marche bien sûr dans l'autre sens... On retrouve donc réellement l'esprit machiavélique propre aux cartoons, et contrairement à une grande majorité de jeux de kart, les crasses qui vous tombent dessus viennent plus souvent des pièges que recèlent les parcours que des options lancées par vos adversaires. Un plus énorme qui pourrait bien faire la différence avec les autres jeux du genre.

On constate avec plaisir que les voix en français reprennent celles du DA. Les klaxons sont ici remplacés par des répliques mémorables comme les «quoi de neuf docteur ?» de Bugs Bunny, les «oh! saperlotte» de Grany, alors que Vil Coyote, personnage peu locace, sort un plan en plein milieu de la course et que Daffy Duck laisse échapper des «mamans !» peu glorieux. L'ambiance sonore est donc tout à fait dans l'esprit des Toons et les musiques reprennent même parfois des thèmes connus remixés pour l'occasion. Looney Tunes Racing est donc l'un des meilleurs titres dans sa catégorie sur Playstation, malgré son mode multijoueurs un peu simpliste (on peut seulement jouer à deux), et le fait qu'il n'y ait qu'un seul niveau de difficulté disponible. Le nombre de circuits et l'humour omniprésent devraient quand même satisfaire les plus exigeants.