C'est donc reparti pour un tour avec Rainbow Six : Covert Ops Essentials. Au menu dans cette nouvelle mouture, rien de très original ni de radicalement nouveau, pour nous offrir une suite qui respire quelque peu l'exploitation coûte que coûte d'un titre maintenant à bout de souffle, alors que Rogue Spear est déjà sorti depuis belle lurette. Bref, tout ça pour nous sortir un soft qui sent franchement la naphtaline. Covert Ops c'est donc un coup de plumeau sur les charly papa tango avec des missions d'infiltration contre de méchants boliviens, très probablement trafiquants de drogue ou encore des preneurs d'otages dans un hôpital ( un hôpital franchement, pourquoi pas une crèche non plus ! ). Un maigre total de neuf niveaux de jeu comprenant différents types d'environnement, super-marché, jungle, zone arctique, là encore, rien de transcendant.

Comme à l'accoutumée, vous dirigerez les opérations anti-terroristes de petits groupes de commandos en leur attribuant des ordres et en évoluant comme dans un FPS pur et dur. Une mire pour viser les adversaires, une interface pour transmettre vos directives et la possibilité d'incarner successivement les différentes unités pour exploiter leur spécificité, voici le gros du programme. Vous choisirez de vous la jouer rentre dedans si vous sentez que la situation vous est favorable ou encore d'avancer prudemment si vous voyez qu'autour de vous vos collègues commencent à tomber comme des mouches. Envoyez vos hommes en exploration, ou en infiltration et déployez des stratégies pour acculer l'ennemi dans ses derniers retranchements. Vous libérerez les otages en collant un pruneau entre les deux yeux de leurs ravisseurs plutôt que de vous lancer dans de fastidieux et vains discours. Tout ceci manque donc cruellement d'originalité et souffre surtout de la comparaison avec Rogue Spear ou encore avec Swat 3 dans un contexte légèrement différent.

Côté maniabilité et gameplay en général, le tout paraît encore une fois vieillot et parfois assez peu pratique. Certes la visée est facilitée par une mise en joue automatique des ennemis mais globalement, le manque d'accessibilité de certaines commandes associé à la visibilité exécrable dans certaines zones vous fera dresser les cheveux sur la tête, d'autant que si vous, vous n'y voyez rien, les méchants eux y voient très clair et vous tireront dessus comme un lapin. Bref, de ce point de vue voici un titre plus qu'agaçant et auquel vient s'ajouter un niveau d'I.A de vos collègues parfois douteux. Vous pesterez contre des abrutis qui restent sans rien faire en attendant gentiment de prendre une balle buffet, avant que vous n'ayez eu le temps de leur demander de se mettre à couvert. Les balles perdues ne le sont jamais pour tout le monde ! Les ennemis bien entendu sont beaucoup plus doués et réussissent quant à eux à vous aligner à la première occasion, de quoi se demander s'il n'aurait pas été plus sympa de jouer les terroristes plutôt que les forces d'intervention.

Les graphismes sont moches, le moteur est lent et en plus on n'y voit souvent absolument rien. La modélisation de la jungle est à mourir de rire ou à pleurer selon l'humeur du jour, ressemblant plus à des dédales de cavernes tapissés de vert histoire de se dire qu'on est vraiment dans la brousse. Les amateurs de polygones auront tout le loisir de les examiner de près ou de se délecter des végétaux et autres murs transparents. Par bonheur la bande-son est de bien meilleure qualité avec des voix assez bien réalisées mais sans aucune variété et des effets de bonne facture. Les musiques sont pour leur part très soignées et tout à fait fidèles à la catégorie élan patriotique avec forte poussée d'hormones, du grand art !

N'en jetez plus la coupe est pleine, comme si tout ceci n'était pas encore assez décevant, vous aurez également droit à un second CD avec Covert Ops qui vous proposera de découvrir une mine de connaissances aussi indispensables que formatrices pour tout savoir sur les groupes anti-terroristes avec vidéo et interview : comme le reste, du superflu !