Avec Shiny, une seule chose est sure, c'est qu'ils ne sont pas là pour refaire une énième copie d'un concept déjà bien rodé. Ils nous l'ont prouvé déjà maintes fois avec des jeux comme MDK ou Messiah. La première fois que nous avions vu Sacrifice, nous n'avons pas vraiment pu faire la différence avec des jeux comme Evolva ou Giants vu les ressemblances graphiques. Il nous a fallu nous pencher rapidement sur le cas de Sacrifice pour comprendre toute l'ambition affichée par Shiny sur ce projet. Révolution de gameplay en marche ! Dans Sacrifice, nous débutons par une histoire originale mais sans être révolutionnaire, elle. Vous êtes dans un monde onirique et entièrement original où une foule d'animaux bizarres et de races étranges se cotoient. Un monde baroque qui voit défiler aussi bien des créatures dignes de Dark Crystal comme des donjonneries plus classiques comme gnomes et druides. Toutes les créatures, les objets ou encore les bâtiments de Sacrifice sont entièrement originaux, montrant la touche esthétique reconnaissable de Shiny et ses préférences pour les formes torturées et élancées.

Dans tout ça, vous allez camper un magicien extra-terrestre aux pouvoirs mystiques et au sombre passé. L'histoire se conte dès le départ au passé, vous faisant raconter votre funeste destin. Dans ce monde cinq Dieux se partagent la planète en se querellant, chacun représentant une idée comme la Nature, le feu ou encore la Mort. Cinq Dieux qu'il vous faudra contenter le plus possible au cours des dix missions de la campagne solo. Et oui, Sacrifice ne comporte que dix missions mais avant de vous insurger en criant au scandale, il faut vous dire qu'avant chaque nouvelle mission vous devez choisir le Dieu à aider pour cette partie. Ceci multiplie évidemment par cinq toutes les possibilités, offrant en fait à chaque nouvelle campagne des possibilités uniques d'orienter votre destin.

Dans la pratique, Sacrifice mélange vraiment les genres. Etant en définitive un jeu de stratégie temps réel, la vue du jeu par exemple est à la troisième personne, la caméra fixant tout le temps votre personnage principal. La caméra est souple et permet de bouger tout autour de votre magicien, lui donnant une vue imprenable sur les batailles mais un peu limitées pour les offensives à longue portée. Ceci est corrigé par un radar affiché en permanence sur votre écran. L'interface reste très simpliste et on est loin d'une foule de menus qui bouchent l'écran ici. Une fenêtre s'occupe de vos sorts en les rangeant par catégorie, une trentaine au total. Une autre vous donne vos âmes et vos barres de mana et de vie tandis que la dernière fenêtre s'occupe de vos unités. Les seules ressources que vous devrez collecter ici sont des âmes et chacune vous permettra d'invoquer une nouvelle créature pour vous servir. Les âmes se récupèrent sur les corps des ennemis ou sur vos propres troupes. Autre ressource mais intrinsèque, votre mana qui se régénère au fur et à mesure du temps, de vos fidèles et d'une créature container qui vous suit partout. Voilà tout ce que vous aurez à contrôler. Il ne vous reste plus ensuite qu'à vous laisser guider dans les collines des mondes, vos servants à vos trousses et de partir à la conquête des villages avoisinants pour contrôler les différentes régions et accomplir vos objectifs.

La mise en pratique des batailles est vraiment aussi intuitive que dynamique. Vos sorts sont toujours variés et souvent aussi utilitaires et précis que destructeurs. Chacune des unités possèdent des pouvoirs spéciaux qui vous permettront de vaincre plus facilement et des raccourcis claviers sont là pour fluidifier la situation. Pouvant même créer vos raccourcis clavier en pleine partie, vous n'aurez donc aucune peine au bout d'une mission ou deux pour vous y retrouver dans cette interface vraiment originale. Le contrôle de vos unités ressemble beaucoup aux autres STR et toutes les possibilités de formation, de groupes, de point de navigation etc. sont disponibles. L'intelligence artificielle des unités est peut-être le seul point faible du jeu et n'ayant pas une vue globale de l'action, il vous faudra quelquefois ramer pour contrôler les réactions de vos unités ou arriver à obtenir des stratégies développées.

Orienté jeu de rôle, les interactions avec vos hommes ont un aspect plus humain que dans les autres jeux de STR car votre présence sur le champ de bataille et vos déplacements au milieu de vos troupes changent les rapports. Cet aspect est aussi alimenté par la façon dont les créatures interagissent avec leur environnement et avec vous aussi. Très scénarisées, les missions subissent des événements, des rebondissements et beaucoup de dialogues ponctuent les missions. Votre familier, une espèce de grosse mouche qui vous suit partout, fait des commentaires en temps réel sur la situation ou sur les personnages rencontrés. Une ambiance très particulière dans Sacrifice car le monde et les réactions sont dignes d'un jeu de rôle alors que vos actions se rapprochent d'un STR dans le sens strict du terme.

Graphiquement, là encore, Shiny nous fait montre de prouesses techniques. Les mondes, différents selon le Dieu choisi pour la mission, sont de toute beauté avec une taille colossale, un horizon à perte de vue et des décors splendides. Cascades, chutes d'eau, ciels multicolores et autres jaillissements de lumières sont omniprésents, donnant une atmosphère féérique à l'ensemble. L'impression visuelle est vraiment réussie car les créatures sont toujours variées et dotées de nombreux mouvements. Les sorts, qui constituent l'essentiel du jeu ont été peaufinés pour donner des effets lumineux et visuels parfaits tout en étant tous différents. A la fois réussi sur le plan conception et technique, l'aspect visuel de Sacrifice restera une référence.