Time Stalkers débarque sur Dreamcast et vient renforcer la présence d'un genre peu représenté sur la Sega : le RPG sauce japonaise. Bien loin de devenir un nouveau Final Fantasy, voici un titre qui fait plus que nous laisser sur notre faim.
Voici donc Time Stalkers qui tente de venir renforcer les RPG à la Final ou Suikoden sur Dreamcast et qui nous plonge dans une sombre histoire de mondes parallèles, au sein d'un univers imaginaire, et que de nombreux mondes venant se mélanger finissent par former. Qui en est l'auteur et pourquoi ce mélange permanent, voici deux questions auxquelles Sword devra tenter d'apporter des réponses. Sword, un héros mystérieux, invoqué par un vieil homme afin de comprendre le mystère de ce monde et peut être parvenir à s'en échapper. Ce sont donc de nombreux fragments géographiques issus d'époques et de lieux divers qui viennent se succéder, offrant autant de labyrinthes et de donjons à parcourir pour le jeune aventurier. Muni d'un étrange blason que lui a remis le vieil homme, Sword fait partie des rares personnes à pouvoir pénétrer dans ces lieux pour en accomplir les quêtes.
Nous voici donc au coeur d'un RPG dans la plus pure tradition des titres engendrés par la série des Final Fantasy. Un héros mystérieux plus ou moins charismatique, une énigme centrale assez tortueuse et de nombreuses zones à explorer avec bien entendu leur cortège de monstres et de boss à éliminer. Dans la pratique, rien que de très classique : des dialogues à n'en plus finir, des allers et retours dans un dédale de zones et des combats au tour par tour. Comme à l'accoutumée, on dispose d'armes diverses que l'on récolte en chemin, de sorts que l'on améliore et que l'on rend plus puissants le tout en gagnant de l'expérience et en passant un niveau tous les 100 points pour devenir soi-même plus puissant. Une collection d'items est également à récolter permettant de regagner des points de vie, ou encore de l'énergie d'attaque par exemple.
Mais si tout ceci paraît tout à fait alléchant sur le papier, dans la pratique on se retrouve franchement déçu. D'une part, en dépit du scénario, la progression au fil des donjons devient très rapidement répétitive et lassante. Plus grave encore, le jeu propose une durée de vie bien insuffisante pour la catégorie et paraissant franchement insignifiante comparée aux grands titres que comporte le genre. De leur côté, les combats manquent très franchement de dynamisme pour devenir assez ennuyeux contre les ennemis les plus communs. Le tout s'exécute trop lentement, sans proposer en contrepartie des animations qui vaudraient la peine de s'attarder un peu dans ces phases là. La maniabilité est heureusement assez bonne, permettant d'évoluer facilement dans l'environnement en 3D de ce titre et permettant également de circuler avec efficacité et facilité dans les quelques menus qui vont de paire avec les personnages. Les personnages car comme dans beaucoup de RPG à la sauce japonaise, vous pourrez incarner d'autres héros sans malheureusement pouvoir en faire une véritable équipe.
De même les graphismes déçoivent énormément. Sans être franchement mauvais on aurait pu toutefois s'attendre à mieux. Les cinématiques sont plutôt rares et insipides, pour mettre en scène qui plus est des dialogues à la teneur souvent minimaliste. D'une manière générale, le niveau de détail semble insuffisant, les personnages affublés de vêtements sans doute trop amidonnés et les décors arborant fièrement de jolis pixels. Le moteur fort heureusement rappelle que l'on a affaire à une Dreamcast en apportant une bonne fluidité aux mouvements des personnages et des rotations sans saccades, même si l'on constate ça et là quelques bugs. La bande-son est de son côté de bien meilleure facture et les musiques qu'elle propose sont globalement de bonne qualité. Elles paraîtront toutefois assez légères et un ton plus grave aurait sans doute été un peu plus de circonstances. Time Stalkers se veut au final plus que décevant. Partant d'une idée somme toute assez originale, le tout aurait gagné à être mieux exploité et à bénéficier d'une meilleure réalisation de manière générale. Les accros du RPG japonais risquent de rester franchement sur leur faim alors que ceux qui souhaitent découvrir le genre trouveront ici un jeu au demeurant très sympathique et qui ne leur monopolisera pas trop de leurs précieuses heures de jeu.
- Graphismes12/20
Des graphismes décevants et qui semblent largement minimiser les capacités de la Dreamcast. Dommage car sans modifier totalement le jeu, ils auraient très largement contribué à son amélioration.
- Jouabilité13/20
Une bonne maniabilité, mais un gameplay quelque peu insuffisant, proposant des phases de jeu un peu trop répétitives. Par ailleurs on comprend mal que les précieux points d'expérience reviennent à zéro à l'entrée de chaque donjon.
- Durée de vie10/20
Un des principaux reproche que l'on pourra faire à ce titre dont la durée de vie s'apparente plus à un jeu de plate-forme qu'à celle d'un RPG.
- Bande son14/20
Une bande-son d'assez bonne qualité pour tenter de relever le niveau général de ce soft. On notera également que quelques voix ici et là auraient été les bienvenues.
- Scénario13/20
Un scénario original mais qui semble mal exploité par ce titre. Dommage, l'idée était intéressante et tendait à un certain élargissement et renouvellement du genre.
Une performance insuffisante pour persuader les accros des RPG purs et durs. La réalisation et le gameplay de ce titre semblent l'handicaper plutôt que de le tirer vers le haut, alors que l'ensemble paraît véritablement alléchant avant d'être mis à l'épreuve.