Link reprend du service pour un sixième chapitre de la Légende de Zelda encore plus merveilleux que ses prédécesseurs. Ce nouvel opus, entouré d'une aura très particulière, réserve bien des surprises aux fidèles de la saga. Une nouvelle claque en perspective pour tous ceux qui croyaient Ocarina of Time indétronable.
En hommage à cette série mythique qu'est la légende de Zelda, les pontes de Nintendo avaient accordé à Ocarina of Time une boîte dorée ; hé bien, Majora's Mask bénéficie lui-aussi d'un traitement de faveur avec une cartouche aux dorures somptueuses. Ça n'a l'air de rien, mais pour tous ceux qui ont vibré des centaines d'heures sur les deux premiers opus de la série sur Nes, c'est toute la magie des volets précédents qui refait surface lorsque l'on découvre le jeu pour la première fois. Car depuis 1986, chaque nouvel épisode de cette saga imaginée par Miyamoto a véritablement marqué de son empreinte l'histoire des jeux vidéo, faisant de la Légende de Zelda le véritable chef d'oeuvre de Nintendo. Et même si la réalisation de ce Majora's Mask n'a plus rien à voir avec l'original, il y a une chose qui n'a toujours pas changé, c'est l'excellence du gameplay qui fait qu'on recommence le jeu à chaque fois qu'on le finit, rendant ainsi chaque épisode de Zelda indémodable.
Au vu des premières photos diffusées il y a quelques mois, on aurait pu croire que ce nouvel épisode sur N64, réalisé en seulement deux ans et sans le support de Miyamoto, serait simplement une suite très proche de l'Ocarina du Temps, qui réutiliserait le moteur du jeu sans apporter de réelles innovations. Tout faux ! Car Majora's Mask apporte quasiment autant d'originalités que son prédécesseur. L'épisode prend place quelques mois après Ocarina of Time, sur un continent appelé Termina très différent du monde d'Hyrule, mais où Link va pourtant retrouver un certain nombre de visages familiers. Le design des différents protagonistes mais aussi des lieux visités est toutefois très particulier, et l'atmosphère générale qui se dégage du jeu beaucoup plus sombre que pour les anciens épisodes de la série.
Tout commence par une chevauchée dans les bois où Link se fait déposséder de son cheval et de son ocarina par un mystérieux personnage masqué du nom de Skull Kid. Notre héros apprend par la suite de la bouche du vendeur de masques que cet être malicieux à commis un acte sacrilège en s'emparant du masque de Majora, une relique ancestrale qui apporte la malédiction et qui avait été scellée par les anciens. Le seul moyen d'empêcher l'apocalypse : reprendre possession du masque en l'espace de trois jours, avant que la comète au visage satanique n'entre en collision avec le monde de Termina. Mais tout ça vous le savez sûrement déjà. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que grâce à l'ocarina, Link va pouvoir à son gré remonter le temps pour pouvoir revivre perpétuellement ces trois jours de fin du monde. La quête se révèlera donc beaucoup plus longue que les 72 heures initialement prévues, les petites quêtes annexes étant encore plus nombreuses que d'habitude. Le concept, bien que très déstabilisant au début, consiste donc à planifier ses activités de façon à remplir tous les objectifs en moins de trois jours, les éléments clés étant sauvegardés à chaque voyage dans le temps. L'alternance du jour et de la nuit sera donc bien entendu présente, et s'applique encore mieux à cet épisode où chaque personnage a un emploi du temps bien particulier qui varie selon la date et l'heure. Pour clarifier les choses, Link dispose d'un agenda spécial où il pourra consulter un programme pour une vingtaine de personnages.
L'autre grande nouveauté de ce nouvel opus, c'est bien sûr l'importance accordée aux masques. Beaucoup plus nombreux que dans le premier épisode, les masques apportent ici une toute nouvelle dimension au jeu, apportant au héros des capacités particulières qui modifieront complètement son aspect. On pourra donc admirer notre petit elfe transformé en peste Mojo, en Goron ou encore en Zora (cf photos). La multitude d'autres masques présents tout au long du jeu vous réservera d'ailleurs bien des surprises, même si leurs effets ne sont pas aussi radicaux.
On pourrait continuer pendant des heures encore l'énumération des qualités du soft, tant la richesse des situations et le plaisir de jeu sont immenses. Même au niveau de la réalisation, force est de reconnaître que l'élève dépasse le maître, avec des graphismes très détaillés, optimisés à l'aide de l'Expansion Pack, indispensable pour l'occasion. La jouabilité et le système de combat ont bien sûr été conservés, le héros bénéficiant même de nouvelles animations lors des sauts. Seul regret : notre héros ne grandira pas au fil de l'aventure, peut-être pour s'adapter davantage au public de jeunes joueurs ciblé par Nintendo. En contrepartie, Link pourra chevaucher une version small d'Epona, et sa petite taille ne l'empêchera pas cette fois de tirer à l'arc.
Majora's Mask constitue donc un épisode particulier mais très divertissant qui ne décevra pas les fans de la série. Un jeu exceptionnel qui constitue certainement l'un des derniers grands hits de la N64. Indispensable !
- Graphismes18/20
Même si l'effet de flou subsiste encore de temps à autres, l'Expansion Pack permet des graphismes très détaillés qui possèdent une touche très différente des précédents volets.
- Jouabilité19/20
Toujours aussi impeccable. Des combats exceptionnels avec un système de lock toujours aussi efficace. Comme pour Ocarina of Time, les sauts se font automatiquement pour faciliter la progression dans le jeu.
- Durée de vie17/20
Le jeu semble un tout petit peu moins long que le premier volet N64, mais la diversité de situations, la richesse du scénario, les nombreuses quêtes annexes et la qualité du gameplay réservent à ce titre des heures de bonheur en perspective.
- Bande son15/20
Dans la grande lignée des Zelda. Des thèmes riches en émotion pour ceux qui connaissent la série, mais d'une qualité assez inégale.
- Scénario17/20
Pour une fois, la princesse Zelda reste où elle est. Le thème des masques, particulièrement original rend la quête très originale et pleine de surprises. Qui est ce mystérieux Skull Kid.
D'une richesse à couper le souffle, ce nouvel opus de Zelda donne un coup de neuf à la saga en apportant des innovations majeures : la gestion du temps et l'importance des masques. Plus beau qu'Ocarina of Time grâce à l'apport de l'Expansion Pack, Majora's Mask réserve de multiples surprises et offre un plaisir de jeu inépuisable. Sans aucun doute le meilleur jeu pour Noël sur la 64 bits.