Les toons de la Warner ont le vent en poupe, et l'affreux Daffy Duck n'échappe pas à la règle. Il faut dire que son mauvais caractère fait de lui un héros tout indiqué pour un jeu de plate-formes 3D à l'humour omniprésent. Mais regardons plus avant ce que ce titre d'Infogrames a dans le ventre.
Le titre du soft est évocateur. «Daffy Duck Dans Le Rôle De Duck Dodgers» vous invite une fois de plus à sauver le monde en tant que super-héros de la galaxie. Et puisque vous incarnez un toon, profitez-en pour semer la panique dans l'espace. Marvin le Martien a encore fait des siennes et s'apprête à déclencher son arme ultime pour rayer la Terre de la surface de l'univers. Mais il a oublié un léger détail : les capsules d'énergie indispensables au bon fonctionnement de la machine sont éparpillés sur différentes planètes, et il va falloir aller les chercher. À vous, Duck Dodgers, sauveur de l'humanité, de mettre un terme à cette manigance martienne, en récupérant les atomes d'énergie sous le nez des sbires de Marvin.
Cinq planètes au design très particulier vous attendent avant la confrontation finale avec Marvin, et vous réservent un parcours semé non seulement d'embûches mais aussi de gags. L'intro et le look de Daffy posent déjà les bases d'une aventure délirante qui fera sourire même les plus allergiques à l'univers de la Warner. Le cochon Porky, fidèle à lui-même et bien d'autres personnages viendront faire leur apparition au cours du jeu, et on ne sait pas lequel d'entre eux est le plus ridicule. La palme revient quand même à Daffy boudiné dans son costume vert moulant qui frise le ridicule, et dont les animations sont délirantes : cramé par un jet de flamme, en équilibre sur une plate-forme mobile, aplati comme une crêpe, écrasé au plafond, barbotant dans l'eau. Les mouvements possibles sont également multiple, et le voir marcher sur la pointe des pieds alors que la musique change et devient plus mystérieuse laisse planer le doute quant à l'honnêteté de ses intentions. Une démarche plus drôle que réellement utile, mais indispensable pour passer inaperçu et échapper aux vers des sables. Du tout bon, donc, au niveau de l'ambiance et de la diversité de situations. Mais qu'en est-il du gameplay et de l'intérêt du jeu ?
Comme on pouvait s'y attendre, Daffy Duck se contente de copier les autres softs de plate-forme 3D qui fourmillent sur la 64 bits sans vraiment apporter un quelconque renouveau au genre. Hormis leur aspect très dessin animé, les niveaux ont tous un petit air de déjà vu, et la maniabilité n'est pas vraiment au top. La vision à 360° est bien pratique, mais la caméra ne se replace jamais derrière le personnage et les vues sont souvent trop rapprochées du personnage. De plus, les sauts sont assez approximatifs et rendent certains niveaux carrément prise de tête. Les challenges proposés sont toutefois plutôt variés : match de boxe, basket, déplacements en fusée, etc... Mais le principe reste toujours le même du début à la fin : rechercher les atomes d'énergie et collecter les quarks pour se régénérer, tout en combattant un boss à chaque fin de monde. Bien que peu original, Daffy Duck se révèle au final assez divertissant, et constitue quand même un bon investissement pour tous ceux, petits et grands, qui ne manquent jamais une seule diffusion de «Ça cartoon».
- Graphismes15/20
Les décors sont tout à fait dans l'esprit des cartoons, mais les couleurs très vives flashent peut-être un peu trop. Le soft bénéficie de nombreuses cinématiques qui utilisent le moteur du jeu, et les animations des toons sont délirantes.
- Jouabilité12/20
Le personnage possède de nombreux mouvements, mais la gestion des sauts est trop approximative. Les attaques sont assez difficiles à réaliser au coeur de l'action (le coup de pied est quasiment inutile car d'une portée ridicule), et la caméra ne se repositionne pas automatiquement derrière le personnage.
- Durée de vie14/20
Seulement cinq planètes à visiter, mais les niveaux sont vastes et regorgent de casse-tête à résoudre. Le support cartouche autorise une sauvegarde interne bien pratique.
- Bande son12/20
Les musiques répétitives sont rattrapées par les voix délirantes des personnages. Daffy laisse échapper un rire bête à chaque récupération de bonus, ce qui correspond tout à fait à l'image que l'on a du personnage.
- Scénario/
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Un jeu qui n'a pour seul véritable atout que l'humour qu'il dégage et sa fidélité à l'univers des Looney Tunes. Les plus jeunes pourront se laisser tenter par l'atmosphère plaisante de ce titre, à condition bien sûr d'être passionné par le genre très éprouvé qu'est devenu la plate-forme 3D.