Qui a dit que les jeux vidéo n'étaient que violence, carnage et explosion d'aliens ? La sortie d'un soft comme ALEP démontre en tout cas qu'il est encore possible de s'amuser avec un jeu qui ne propose ni action trépidante, ni effets spéciaux mirobolants, mais qui a le mérite d'innover. Car même s'il ne bénéficie pas d'une réalisation exceptionnelle, ce jeu a toutes les chances de satisfaire les âmes paisibles en quête de sérénité.

Difficile de retranscrire avec brio toutes les sensations éprouvées lors d'une véritable chevauchée. C'est pourquoi les développeurs ont pris le parti de privilégier le gameplay et la relation qui unie le cavalier à sa monture, par rapport à la réalisation globale du soft. Un choix qui rebutera certainement les nombreux joueurs qui ne jurent que par l'excellence graphique et le réalisme de l'animation, mais qui conserve bien l'esprit de ce sport, uniquement praticable en parfaite harmonie avec sa monture. La première étape consistera donc à entretenir son étalon, de sorte qu'il soit suffisamment en bonne santé pour participer aux différentes épreuves. Vous devrez donc régulièrement le nourrir, le brosser, démêler sa crinière et même passer le balai dans l'écurie. Des tâches peu réjouissantes qu'il vous faudra néanmoins effectuer si vous voulez participer aux compétitions dans les meilleures conditions. Cette phase de jeu est quand même assez soporifique et fait penser à un jeu d'éveil pour les petits enfants.

Lorsque vous avez scellé la bête, le jeu passe en vue de dessus et vous confronte à la première épreuve : le dressage. Le but consiste à suivre un parcours donné tout en respectant les différentes allures imposées au bas de l'écran. Une manip très simple vous fera passer du trot au petit galop, puis au grand galop, sans oublier le pas et l'arrêt de votre monture. La panoplie de mouvements est donc complète si l'on y rajoute le fait que l'animal peut se cabrer ou refuser de sauter un obstacle. La prise en main est assez rapide mais il faudra galérer un peu avant de pouvoir aller au bout des épreuves sans se faire disqualifier. Heureusement, un mode Entraînement vous permettra de faire vos premiers pas dans le jeu, mais on déplore l'absence d'un tutorial. Les deux autres disciplines vous feront découvrir le Cross Country et le Jumping. Des exercices qui requièrent beaucoup d'adresse et surtout un excellent timing, mais qui s'avèrent à la longue un peu plus stimulantes que le dressage, car en plus de devoir terminer le parcours le plus vite possible, il ne faudra manquer aucun obstacle. A vous, donc, de savoir gérer votre vitesse selon votre assurance et votre goût du risque.

Techniquement, le jeu fait pâle figure comparé aux autres productions PC et pourrait même être facilement converti sur une Gameboy. Bien sûr, la vue de dessus et la taille assez ridicule de votre tandem homme-cheval sont indispensables pour une bonne anticipation des parcours, mais rien ne justifie que le sol soit totalement uniforme. Une voix off viendra agréablement commenter vos exploits, mais l'ambiance sonore reste toutefois assez limitée. Le problème vient également du faible nombre d'épreuves proposées. On fait vite le tour des trois disciplines proposées et les différents degrés de difficulté ne donnent guère envie de s'attarder sur le soft.

Alexandra Ledermann Equitation Passion ne constitue donc pas un mauvais titre, mais son manque de dynamisme fait de lui un jeu à part, qui ne divertira que les adeptes de l'équitation un peu lésés dans ce domaine sur PC, et peut-être les plus jeunes qui souhaitent découvrir le monde de l'équitation de façon ludique.