La première chose qu'il faut garder à l'esprit lorsque l'on s'essaye à Wild Rapids, c'est que l'on a affaire à un pur jeu d'arcade, à mille lieues d'une vraie simulation de canoë kayak et complètement surréaliste. La seule évocation des parcours proposés par ce soft devrait suffire à convaincre les plus sceptiques d'entre vous et risque d'attirer l'attention des Dr. Jones en herbe. Ainsi, après une descente en plein cœur de la jungle amazonienne, votre périple vous conduira au beau milieu d'un volcan en éruption, au fin fond d'une grotte, sur des glaciers polaires et même sur les canaux étroits de la merveilleuse Venise. A défaut d'être très réaliste et encore moins cohérent, votre voyage aura au moins l'avantage de vous faire voir du pays, d'autant que les clins d'œil à des sites célèbres ou touristiques sont très nombreux. Vous aurez donc l'occasion d'admirer entre autres les célèbres peintures de Lascaux et les visages des présidents d'Amérique sculptés dans la roche du Mont Rushmore. Admirer reste toutefois un bien grand mot, puisque la vitesse des courses ne vous laissera que peu de temps pour ce genre de considérations.

Tout ceci aurait pu être intéressant si l'aspect technique avait été davantage travaillé. Je veux bien croire que l'on est sur 32 bits mais la qualité graphique laisse carrément à désirer, notamment au niveau de la représentation de l'eau. On a quasiment l'impression de pagayer sur un tapis roulant et le gameplay ne fait que confirmer cette désagréable impression. A chaque nouvelle secousse, le kayak s'écrase lourdement contre la surface de l'eau, entraînant des vibrations du pad . A aucun moment on n'a l'impression de s'enfoncer, et le comportement du kayak rappelle celui des auto-tamponneuses. Les chocs sont d'ailleurs monnaie courante tout au long du jeu, et la course dégénère souvent en baston générale, à partir du moment où on peut tourner sur soi-même pour faire chavirer ses adversaires. Il faut quand même reconnaître que le tout reste assez jouable malgré les nombreux virages serrés, les courants puissants, et les multiples obstacles naturels. Le gameplay offre en fait pas mal de possibilités comme pagayer pour gagner de la vitesse, soulever l'extrêmité du kayak pour amortir les chocs et allonger les sauts, plonger en avant vers le bas d'une cascade afin d'obtenir des turbos, etc...

Au niveau des modes de jeux et des challenges proposés, Wild Rapids ne propose que le strict minimum avec un mode tournoi (9 courses), un contre la montre, et un mode duel en écran splitté. Les personnages sélectionnables ne sont pas très nombreux mais possèdent chacun des qualités spécifiques, de même que les kayaks dont les caractéristiques techniques compensent les faiblesses de votre joueur. La durée de vie n'est pas non plus extraordinaire, avec seulement 9 parcours mais quand même trois modes de difficulté. Le principal reproche vient en fait des sensations totalement inexistantes que l'on éprouve en jouant à Wild Rapids. La rapidité des courses est appréciable mais le gameplay est pitoyable. Le résultat obtenu lors d'une collision avec un rocher, un autre concurrent et un alligator est exactement le même, et les vibrations consécutives assimilent la surface de l'eau à de la glace. Wild Rapids ne fera donc pas partie des softs indispensables à acquérir d'urgence. Les sensations complètement surréalistes qu'il procure risquent même de déprimer ceux qui connaissent le vrai kayak.