Amateurs d'eaux troubles et d'oxygène purifié, vous allez être servis par Deep Fighter. Si la claustrophobie ne vous fait pas peur, c'est par ici que ça se passe...
Après une version PC qui s'était avérée un peu décevante, on pouvait craindre que la version Dreamcast soit elle aussi un peu creuse. Le genre assez superficiel de Deep Fighter se prête en tout cas très bien à la console de Sega qui montre ici son potentiel offensif en matière de 3D et d'effets avec quelques réticences tout de même... Dans Deep Fighter, vous incarnez Murene 2 et à part avoir un nom de code aussi débile que romantique, vous sortez à peine de l'école de pilote. Dans le monde de Deep Fighter, vous vivez depuis maintenant de très nombreuses générations en dessous du niveau de la mer. Une véritable civilisation s'est ainsi créée sous l'eau et toute la technologie possible s'est adaptée à cette situation. Le monde paisible qu'ont connu vos parents est en tout cas bien loin maintenant et tout s'acharne à détruire ce havre de paix.
En effet, pirates sanguinaires et bouleversements climatiques ont tôt fait de menacer la cité mère de votre monde et les autorités officielles en sont venues à vouloir déménager entièrement la colonie. C'est là que vous entrez en scène à bord de votre sous-marin d'assaut, prêt à repousser les vagues d'ennemis incessantes. Ce sont ainsi 50 missions de difficulté croissante allant du ramassage de minerai au boutage de pirate que vous vous devrez de remplir afin de laisser le temps à la colonie de fabriquer un vaisseau mère géant, capable de transporter la colonie toute entière. Un scénario digne d'un jeu console qui ne vous embrouillera pas avec les rebondissements et les intrigues ; vous faites ce qu'on vous dit et puis c'est tout !
Après les quelques cinématiques en vidéo intégrée dans des images de synthèse qui font clairement passer Wing Commander 4 pour un chef-d'oeuvre à gros budget, vous voilà à bord d'un des sous-marins de la flotte. La visualisation interne du cockpit ne déroutera personne et on se rapproche tout à fait de l'interface de n'importe quel simulateur spatial. Radar en 3D, avertisseurs et autres capteurs de distance sont présents et bien visibles. Les armes mises à votre disposition restent elles-aussi très classiques avec les incontournables missiles, torpilles et autres rayons laser. Deep Fighter se permet tout de même quelques fantaisies avec quelques armes comme les mines, détecteurs de radiations ou encore un filet électrifié. Pas de révolution en tout cas pour vos sous-marins et les 6 modèles disponibles varient surtout dans leurs caractéristiques de vitesse, maniabilité et blindage plus que dans la façon de les piloter.
Etant quasiment constamment dans le milieu aquatique, le modèle physique a été conçu en conséquence. Vous évoluez ainsi au milieu des poissons et autres araignées marines tandis que les gouffres les plus profonds tapissent les abysses. Vos engins sont assez maniables dans l'ensemble quoique pas très rapides et surtout longs à la détente quand vous voulez réagir vite. Des ralentissements qui peuvent venir gênants mais qui sont heureusement contrables avec un peu de pratique. La manette de la Dreamcast se tient en tout cas à la hauteur des exigeances et la configuration des boutons est tout à fait stable. Pour vous aider à vous repérer dans les profondeurs, un système de carte se trouve être fort utile surtout que vous aurez la possibilité vitale de placer des balises aux endroits clé pour vous y retrouver. Si les contrôles sont bons, on est malheureusement rapidement déçu par le jeu en lui-même et les missions. Celles-ci ont hélas une facheuse tendance à se ressembler toutes et surtout de proposer un challenge très répétitif. Les objectifs sont donc souvent les mêmes et on ne peut pas dire que l'intelligence artificielle des ennemis soit au mieux de sa forme. Vous aurez donc vite fait de vous lasser de Deep Fighter et si l'action est là, le fun disparaît bien plus vite.
Techniquement pourtant, le résultat est assez bon. L'impression d'être entourée par des hectolitres d'eau est bien rendue et entre les bulles, les décors aquatiques et les bestioles qui gravitent tout autour de vous, on s'y croirait. Là aussi, malgré les quatres univers disponibles, le jeu a tendance à se répéter visuellement. On sent aussi dans le moteur de jeu un petit manque de fignolage esthétique notamment dans les jointures ou dans l'aspect global du jeu. Fluide, la Dreamcast ne faillit en tout cas pas à sa tâche. Un constat technique mitigé surtout que la partie sonore est loin de faire des miracles...
- Graphismes15/20
Un moteur fluide mais qui est quelquefois lent dans ses réponses. Les décors et l'univers aquatique est répétitif mais bien rendu.
- Jouabilité15/20
Des commandes simples qui nécessitent une adaptation au milieu marin. Une certaine lenteur pourrait décevoir les accros à l'adrénaline.
- Durée de vie14/20
Missions un peu trop répétitives et les rebondissements sont inexistants. Seuls les acharnés y prendront du plaisir.
- Bande son12/20
Musiques elles-aussi quasi absentes et bruitages sous marins tout aussi mauvais. Les voix des acteurs sentent bon le doublage à deux francs.
- Scénario/
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Un jeu moyen qui ne convaincra que les afficionados de Cousteau et compagnie. L'action traîne souvent et la réalisation n'est pas tout le temps au mieux.