Quand EIDOS fait une adaptation, on peut toujours être sûr que les développeurs ne font pas s'embarrasser de fioritures et de détails spécifiques. C'est donc une adaptation tout à fait classique et sans originalité qui débarque sur la Dreamcast. Le scénario déjà ne change pas d'un iota et c'est donc dans la peau de D'Arci Stern que vous allez effectuer la plupart de vos aventures. Cette sculpturale jeune fille à la vitalité débordante se trouve être la fille d'un flic et qui suit les traces de son père dans l'îlotage... De l'îlotage musclé dirons-nous. Sortant tout juste de l'académie de Police et après quelques missions d'entraînement pour vous familiariser avec les commandes, vous allez entrer rapidement dans le vif du sujet.

L'action d'Urban Chaos se déroule dans une ville spécialement créée pour l'occasion : Union City. Cette cité futuriste, sorte de New York glauque où la technologie est omniprésente est en fait le berceau d'une secte millénariste. Évidemment, notre histoire prend place le 31 décembre 1999 et les tentacules invisibles de cette secte qui veut détruire le monde vont se mettre en branle. C'est là que notre héroïne et son compagnon vont entrer dans l'arène et tenter d'empêcher l'holocauste. Alors que la version PC était sortie aux alentours du passage en l'an 2000, vous devrez en tout cas vous contenter d'une intrigue réchauffée au micro-ondes pour cette version Dreamcast...

Avec toujours une vue de dos à la troisième personne, l'interface et les commandes d'Urban Chaos restent inchangées. D'Arci est capable d'une foule de mouvements et de combinaisons qui feraient passer Lara Croft pour une tétraplégique. Le seul hic est que certains mouvements pourtant si importants aient pu être oubliés comme le strafe et le volte-face. Sinon, elle pourra tout de même sauter, se baisser, courir avec plusieurs vitesses et sa grande connaissance des arts martiaux la rendra aussi capable de nombreuses attaques. L'avantage et le grand plus d'Urban Chaos est déjà de proposer une ville complète, vaste et totalement interactive. Vous pourrez grimper partout, entrer dans les bâtiments, utiliser des véhicules et le tout sans aucune interruption ou chargement. Une impression de liberté se dégage ainsi de l'exploration. Même si le clipping sur la Dreamcast est un peu décevant, aucun limite ne vous est imposée. Pourtant, les défauts relevés sur la version PC ou PSX continuent leur triste besogne dans cette adaptation. Très peu pratique et souvent brusque, les contrôles de D'Arci demandent énormément de doigté et beaucoup d'entraînement. Par exemple, la caméra automatique a souvent du mal à être régulière dans ses mouvements, vous mettant souvent en défaut. Les virages, surtout dans les véhicules, sont eux aussi troublants puisque bien trop rapides... Toute une série de petits bugs qui peut gêner l'exploration et la version Dreamcast, comme les autres n'en est pas exempte.

Les combats, qui sont très nombreux dans Urban Chaos suivent un autre schéma. Dès que vous approchez d'un ennemi, un système à la Soul Reaver s'enclenche. Vous êtes alors rivé sur votre adversaire et vous pouvez vous déplacer autour de lui tranquillement, plaçant vos coups, vos prises et vos combinaisons. Loin d'être pratique ou complet, il a au moins le mérite d'offrir de l'action pure et dure. Le moteur graphique d'Urban Chaos sur PC était un vrai gourmand au niveau des ressources et les développeurs ont peut-être eu les yeux un peu plus gros que le ventre sur cette version. En effet, la ville qui sert de décor au jeu est remplie d'objets, de passants ou encore de véhicules et la Dreamcast a du mal à gérer le tout. Le symptôme classique consiste en une baisse très sensible de la fluidité voire de quelques saccades le temps que la mémoire ait le temps de se remplir de toutes les informations. Quelques effets comme les flammes sont aussi assez mal rendus et c'est dommage. D'aspect général et dans le travail des couleurs ou encore la variété, Urban Chaos s'en sort heureusement plutôt bien.