Avant la déception, c'est l'énervement qui sera votre première émotion, et ce juste après l'installation du jeu quand Interplay, fidèle à son habitude, vous imposera les vidéos de mauvaise qualité de ses titres à venir. On avait déjà eu droit à Descent 3 avant l'excellent Baldur's Gate, et voilà qu'on nous colle un Star Trek : Machin Chose de plus que vous devrait bien entendu visionner jusqu'à la fin si vous ne voulez pas utiliser la méthode radicale qui consiste à retirer le CD du lecteur. Bref, proposer des vidéos, oui, les imposer, non. Passons. Donc, après les quelques problèmes qu'a connu le jeu pour enfin atterrir sur les étagères de vos boutiques préférées, vous allez enfin pouvoir satisfaire votre curiosité et/ou votre passion pour le légendaire série. Si en plus vous aimiez la stratégie, ça serait parfait. Et fidèle à la mode cette saison, c'est dans un monde en 3 dimensions que vous devrait mener à bien vos missions. L'histoire n'est d'ailleurs pas dénuée d'intérêt, avec ses perturbations spatiales causées par une arme secrète Romulienne et la naissance de nouveaux mondes convoités par les trois races représentées.

Quoi qu'il en soit, vous aurez un total de 42 missions à votre disposition (14 par race) ainsi qu'un tutorial qui s'avérera d'ailleurs de la plus grande utilité. Sauf pour quelques exceptions, les unités seront les même d'une race à l'autre avec bien sur des armes plus puissantes pour les Klingons, des possibilités de camouflage pour les Romuliens et des technologies avancées pour la fédération. Pour profiter de toutes ces belles unités, il vous faudra évidemment amasser des ressources (sous la forme de 6 minerais différents), et pour bien faire, empêcher votre voisin d'en faire autant. Rien de neuf de ce côté-là. Pour les graphismes par contre, la réussite est totale. Les scènes cinématiques sont honnêtes mais les décors sont très fins et surtout très détaillés. Les animations sont fluides bien qu'un peu lentes et la bande son va du moyen (les effets sonores) au très bon (pour les musiques). Bref, la réalisation n'est pas le point faible de ce jeu ... contrairement à la désastreuse ergonomie.

Il y a là tant de défauts que je ne sais même pas par où commencer. L'interface est lourde et difficile à pendre en main, tant pour la construction des bâtiments que pour les ordres donnés aux unités et même les mouvements sur la carte sont complexes puisqu'on ne peut pas cliquer dessus pour se rendre à une destination (il faut faire défiler la carte, parfois sur des dizaines d'écrans pour atteindre un point particulier). De mémoire de STR, on avait pas vu ça depuis longtemps. Au chapitre des gros oublis, je dois aussi vous parler des sauvegardes. Elles ne sont possibles qu'entre les parties et quand on sait que la plupart d'entre elles durent entre 30 minutes et une heure, il y a de quoi s'énerver. Si on ajoute à ça des angles de caméra discutables et des menus d'ordres confus, on obtient un jeu raté, mais qui avait pourtant un potentiel. Dommage.