Hidden & Dangerous, c'est en théorie une idée de génie dans une interface aussi complexe que complète. Sur le papier, le jeu de Talonsoft est une véritable simulation de film de guerre dont vous pouvez paramétrer tous les aspects et régler les moindres détails. Je m'explique. Vous incarnez une équipe d'élite du SAS (Special Air Service) en plein 1940, au beau milieu de l'apogée de l'époque nazie. Le but de ces sections spéciales était d'effectuer aussi discrètement que possible diverses missions très périlleuses en plein derrière les lignes ennemies. Ces escouades d'hommes surarmés et entraînés pouvaient tout aussi bien dynamiter un barrage que libérer des prisonniers ou encore distiller un poison dans l'eau potable d'une ville.

Vous allez dans Hidden & Dangerous incarner une section complète de SAS dans des missions très, très variées. Composé de quatre campagnes dans des environnements très variés (Italie, Allemagne, Russie et Tchécoslovaquie), les 26 missions du jeu vous entraîneront dans une myriade d'objectifs. S'ils sont rappelés dans l'interface du jeu, il est bizarre que les développeurs aient décidé de supprimer le briefing si bien amené et si réaliste de la version PC. En comparaison à la version PC, cette adaptation Dreamcast reste la plus fidèle conversion qui soit et à part cet oubli, toutes les missions, les armes, objectifs, décors etc. sont absolument identiques. Pas de grande surprise donc et les joueurs ayant tâté la version PC seront déçus.

Fidèle adaptation veut donc dire que l'on retrouve la quantité d'options débordante dans H&D sur DC. Tout d'abord, vous pourrez configurer votre escadron comme vous le souhaitez, du choix des hommes à leur équipement. La présence d'une automatisation rapide et logique est d'ailleurs toujours la bienvenue. Ensuite, il s'agira de vous rendre compte des lieux grâce à la carte et de vous lancer dans l'assaut des bases et forts ennemis tout en silence et en souplesse. Les hommes possédant leur propre autonomie, il sont censés pouvoir être manipulables à volonté dans leurs déplacements et leurs réactions. Capables de courir, sauter, strafer, tirer, utiliser une foule d'objets et d'armes, monter des échelles, se baisser ou se mettre à plat ventre, donner des ordres et encore j'en oublie, le maniement de nos soldats peut sembler impossible avec une manette. C'est le point positif de cette version. Jouables et d'ailleurs conseillés, le clavier et la souris sont utilisables mais après une petite heure, le maniement des nombreux menus devient assez intuitifs.

Dans la pratique, les missions peuvent se dérouler de deux façons, soit vous contrôlez vos hommes en leur laissant peu d'initiatives, soit vous pouvez leur donner dans les passages délicats des ordres d'action précis. C'est ainsi que vous pourrez mettre au point des plans complexes et longs, comme de faire avancer un de vos hommes dans telle direction pendant qu'un autre le couvre du haut d'un bâtiment et tandis qu'un dernier s'occupe d'un garde isolé grâce à des scripts. Une telle option permettrait les plans les plus invraisemblables si seulement les développeurs avaient réussi à la faire marcher !

En effet, on est rapidement déçu de retrouver exactement TOUS les bugs d'intelligence artificielle de la version PC. Rien n'a été amélioré et laissez moi vous donner deux exemples simples dès les deux premières missions du jeu. Première mission, vous traversez un pont ferré, vous contrôlez un homme et vous faites suivre par les trois autres, à chaque fois les hommes qui suivent ne voient pas le train arriver en face et vont d'eux-mêmes se lancer à corps perdu sur la locomotive... Dans la deuxième mission, alors que vous êtes dans un souterrain sous une base nazie, vous réitérez la poursuite automatique de vos hommes et ceux-ci vont aller d'eux-mêmes grimper aux échelles pour se retrouver à la surface et vous suivre d'en haut, en plein entre les miradors allemands... Une présence d'esprit absolument minable qui vous demandera de constamment surveiller vos hommes pour voir s'ils ne font pas de bêtises : un calvaire. Pourtant, visuellement, H&D s'en sortait tout à fait honorablement sur la Dreamcast. Même si les textures ou les effets ne relèvent pas de la haute technicité, les environnements et les personnages étaient assez crédibles et variés pour qu'on se sente réellement dans un film de guerre. La fluidité était même au rendez-vous avec des animations réalistes et où le seul hic technique est des erreurs de caméras. Encore une fois terriblement déçu.