Vous trouviez que vous manquiez d'exercice et que le régime bières et chips devant les émissions sportives ne vous convenait pas ? Rassurez vous, Eidos vous propose un programme de remise en forme qui risque de vous obliger à prendre un peu de muscle avec Sydney 2000.
Les jeux olympiques sont une rencontre sportive emblématique et prestigieuse, l'occasion faisant le larron, Eidos en profite pour nous sortir de derrière les fagots Sydney 2000 sur tous les supports. Amis joueurs, vous qui espériez échapper à l'exercice forcé, c'est raté puisque vous ne pourrez prétexter de ne pas disposer de l'outil adéquat. Le titre est en effet décliné sur PC, N64, PSX, GameBoy et pour ce qui nous intéresse, sur Dreamcast. Autant dire que ce soft semble d'emblée vouloir devenir commercialement incontournable. Seulement voilà, il n'y a pas que l'aspect commercial dans la vie et notamment en matière de jeux.
Vous voici donc plongé dans l'atmosphère moite et tendue des J.O pour participer à pas moins de douze épreuves sportives, avec la possibilité de représenter (dignement si possible) trente deux pays. Voilà donc pour le contexte, simple et efficace qui ne vous laissera pas une minute de répit. Au programme et au pas de course, épreuve de 100 mètres, 110 mètres haies et gamelles, marteau sur le pied, javelot dans l'œil, haltérophilie (sans commentaire), sauts de gazelle, scratches du haut d'un plongeoir de trois mètres, etc. Vous disposerez de plusieurs modes de jeu parmi lesquels le mode arcade, dont vous devriez vous lasser rapidement. Le mode olympique, qui en revanche devrait assurer beaucoup plus de challenge en vous imposant de vous qualifier et d'entraîner votre athlète dans une salle de gymnastique où il devra pousser de la fonte, courir sur un tapis ou encore exercer ses réflexes en fonction de sa discipline. A signaler également un mode d'entraînement aux différentes épreuves ainsi que le mode face à face qui vous permettra d'affronter jusqu'à huit camarades aussi courageux que vous.
Dans la pratique, les commandes sont relativement basiques et n'exigeront pas de votre part un énorme effort de mémorisation ou encore une intense réflexion. Sur un schéma très simple de type « stimulus-réponse », au coup de sifflet, vous martyriserez la manette de la Dreamcast jusqu'à ce que votre champion réalise l'exercice. Heureusement quelques épreuves solliciteront d'avantage votre cerveau et votre dextérité comme le tir ou encore le slalom en canoë. En règle générale néanmoins, ce devrait être la fête des manettes qui risquent fort de regretter que vous ayez songé à faire une telle acquisition. Certaines épreuves, notamment en mode arcade, vous sembleront d'une facilité dérisoire alors que d'autres au contraire vous sembleront hors de portée du commun des mortels. Quoi qu'il en soit, en dépit de la difficulté de certains exercices, ce titre ne souffre d'aucun défaut majeur de maniabilité à la différence de son petit frère sur Playstation. Le gameplay devrait être d'un niveau correct et plus particulièrement lorsque vous choisirez de prendre en main un sportif pour le conduire jusqu'à la médaille d'or. L'entraînement et les qualifications ajouteront du piment au jeu avant même le déroulement des épreuves proprement dites. Il faut préciser au passage qu'en dehors des modes mujltijoueur et olympique, le reste vous lacera très vite.
Côté graphismes, Sydney 2000 est bien loin de pousser la Dreamcast dans ses derniers retranchements. Les animations sont d'une assez bonne qualité, mais le tout semble largement perfectible. Des ralentissements ça et là ainsi que des textures de qualité trop souvent insuffisante font partie des ombres au tableau qui risquent d'irriter le joueur. Le jeu n'en est pas pour autant pauvre graphiquement, mais aurait peut-être mérité un peu plus d'attention à ce niveau là. La bande-son de son côté propose des effets de relativement bonne qualité ainsi que des musiques dans le ton du jeu. Seuls les commentaires finiront par vous horripiler tant il s'avèrent répétitifs et pénibles. Vous serez adulé comme l'heureux détenteur d'un record mondial puis considéré comme le dernier des incapables à la seconde d'après. Valait-il vraiment la peine de déranger les commentateurs de France Télévision pour ça ?
En résumé, Sydney 2000 devrait péniblement parvenir à se qualifier dans la considération des joueurs. Le titre semble manifestement beaucoup plus obéir à des critères commerciaux qu'à de réelles ambitions au niveau ludique. La réalisation de son côté semblera quelque peu perfectible tant au niveau des graphismes que des commentaires. Ce titre s'avère au final plus décevant que mauvais, parvenant pour un temps à amuser les adeptes de la catégorie.
- Graphismes13/20
Des graphismes qui semblent loin de pouvoir effrayer la Dreamcast ou de la faire douter de ses possibilités, même si les animations restent de bonne qualité.
- Jouabilité14/20
Le jeu ne souffre d'aucun défaut majeur au chapitre de sa maniabilité. On notera cependant l'écart important en terme de difficulté entre les différents types d'épreuves.
- Durée de vie12/20
Une longévité qui devrait s'avérer quelque peu limitée, les épreuves paraissent être en nombre un peu trop limité et les modes olympique et multijoueur assureront pratiquement à eux seuls l'intérêt du jeu.
- Bande son12/20
Une bande–son qui réjouira les fans de Pierre Sled, Bernard Faure et Patrick Montel mais qui devrait rapidement leur donner de l'urticaire tant les commentaires s'avèrent aussi répétitifs que fades.
- Scénario/
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Au final Sydney 2000 semble un peu trop limité en terme de possibilités et de réalisation pour gravir les plus hautes marches du podium. Il ne constitue pas pour autant un mauvais jeu mais semble avoir confondu les priorités au niveau de ses ambitions.