Petite anecdote, GTA 2 sur Dreamcast bénéficie d'un petit papier adressé aux parents des éventuels enfants achetant le jeu. Sur ce bout de papier est noté non seulement le code parental nécessaire à la mise en marche du jeu mais aussi quelques recommandations de rigueur. Recommandations qui consistent tout particulièrement à rappeler que le meurtre, le vol ou tout autre acte répréhensible est condamné par le code pénal. Ouf ! Heureusement qu'on nous le rappelle. Un peu plus et je m'apprêtais à trucider mon voisin à coups de pelle. Bref, tout ça pour finir cet aparté en disant que le jeu vidéo français rejoint le jeu vidéo américain en frisant l'hypocrisie et en se protégeant maladroitement des lobbies "bien pensant". A méditer.

Revenons à notre mouton noir, GTA 2 c'est la quintessence du méchant voyou, celui qui est prêt à tout pour une poignée de billets verts, tuer père, mère et même son petit caniche Kiki s'il le faut. Reprenant allègrement le thème du premier opus, GTA 2 vous met donc dans la peau d'un de ces mercenaires mafieux, en cheville avec les 7 clans du jeu : Zaibatsus, Russes, Hare Krishnas etc. 7 clans aux mœurs bien différentes mais qui ont recours aux mêmes moyens : l'assassinat, le vol, la corruption ou la destruction pure et simple de tout ce qui bouge. Fort de 75 missions, le jeu vous entraînera donc dans une longue aventure solo où le but sera tout aussi similaire au premier épisode, vous devez progresser parmi les clans en effectuant des missions pour eux tout en gagnant estime, respect et donc dollars. Ce qui change dans GTA 2, c'est que maintenant les différents gangs sont en permanence sur la carte. Ayant chacun un quartier, des hommes de main patrouillent les environs et une notion de respect a été incluse dans le jeu. En effet, trois compteurs sont visibles dans votre interface et représentent votre côte vis-à-vis des différents clans. Si votre côte est bonne envers un groupe, vous aurez accès à des missions plus périlleuses et donc plus rémunératrices mais aussi, votre côte pourra diminuer pour un autre clan et si celle-ci est négative, les gardes de ce gang vous tireront dessus irrémédiablement. Il faut donc maintenant gérer votre popularité de façon bien plus subtile en essayant de contenter un peu tout le monde, pour pouvoir peut-être par la suite l'utiliser à votre avantage en montant un gang contre un autre.

L'interface est aussi exactement la même que GTA premier du nom. La vue de dessus agrémentée de divers indicateurs de faction, d'armes etc. vous donne une vue zoomant automatiquement en fonction de votre vitesse de scrolling. Les différentes missions vous seront proposées petit à petit au téléphone où vous devrez vous rendre dans des temps déterminés. Après les missions s'enchaînent, vous donnant des objectifs de plus en plus ardus à mesure que vous progressez. L'essentiel du jeu se déroule toujours dans la rue avec une partie à pieds et une partie en véhicule. On retrouve en tout cas avec plaisir la variété des missions et le gameplay si caractéristique de GTA. Écraser des passants rapportent toujours de l'argent, ainsi que de casser des véhicules mais votre revenu majeur proviendra de la réussite des missions.

Si l'esprit est donc là c'est dans toute la partie technique que GTA 2 déçoit. Non seulement le moteur graphique n'est pas au point mais en plus la maniabilité semble contre nature par rapport à la manette Dreamcast. Pour le moteur graphique, le choix de la 2D pour les personnages reste encore en travers de la gorge. Que dire en effet de ces bouillies de pixels baveuses qui courent sur les trottoirs en essayant d'éviter votre bolide. Pas grand chose, surtout que les quelques améliorations des effets ou de la 3D de la ville ne parviennent pas à compenser cette faiblesse esthétique. Le pire vient en tout cas de la maniabilité de cet opus sur Dreamcast. Les contrôles sont non seulement difficiles dans le jeu mais aussi dans leur pratique dans la réalité. Pour exemple, les commandes avancer et reculer sont dirigées par 2 boutons alors que votre axe de déplacement est lui contrôlé par le stick. Une double commande qui gêne la fluidité et on ne s'y habitue même pas après de nombreuses heures de jeu. Une faute grave surtout que la visibilité par exemple de nuit est médiocre, forçant à faire très attention en permanence.