Infogrames a mis les petits plats dans les grands pour la promotion de son jeu de foot estampillé Ronaldo. Alors, pompe de circonstance ou endoctrinement ?
Cela fait maintenant quelques longues semaines qu'on entend parler de ce Ronaldo V-Football, à coups de communiqués, d'invitations presse, de rencontres avec la star elle-même, de pubs à la télé, dans la presse etc. etc. Avec un tel battage, on se demande alors ce que cherche à faire l'éditeur : palier aux insuffisances du jeu ou vanter les mérites d'un produit vraiment exceptionnel ? Vendre, me rétorquerez-vous. Et vous aurez raison. En tous cas, ce qui est certain, c'est que ce Ronaldo V-Football a de bonnes chances de s'imposer, et voici pourquoi.
Ronaldo V-Football possède les 70 équipes des principaux pays de football, avec les véritables noms des joueurs, et même pour certains des têtes plus ou moins ressemblantes. Ce qui caractérise ce jeu, c'est dans un premier temps la variété des modes de jeu : exhibition classique, arcade (en fait une coupe simple), tournois (sous la formes de ligues par continent), endurance (qui teste votre endurance en vous faisant affronter les meilleurs pays sur plusieurs tours), mode Ko (très intéressant : on choisit le nombre de buts limite avant le match, et le premier qui atteint le score requis gagne la partie), et enfin un éditeur de compétition, où l'on peut créer son tournoi comme bon nous semble.
Passons maintenant sur le terrain, l'essentiel, là où tout se joue (oui, c'est le cas de le dire…). A première vue, le graphisme est très bon. Les développeurs nous ont concocté un superbe florilège des plus grands stades de la planète, magnifiquement modélisés pour l'occasion. L'ambiance y est aussi bien visuelle que sonore ; les drapeaux s'agitent, le public crépite… vous verrez même des fumigènes tomber sur les bords de la pelouse, avec au passage, de bien beaux effets visuels. Le match n'est pas commencé que le public donne déjà de la voix, à peine couverte par celles – toujours un peu parasites – des commentateurs. Et pourtant à ce niveau là, les programmeurs (et acteurs) s'en sont bien tirés ! Bien qu'un peu envahissantes, car trop fréquentes, les interventions de ces messieurs les journalistes évitent le ridicule, ce qui est trop rarement le cas dans ce genre de jeu. Intéressons-nous à présent au jeu en lui-même. Tout d'abord, il faut choisir son angle de vue : ici 5 positions de caméra sont dispensées, que ce soit latéralement, en hauteur, ou même au cœur du jeu, offrant à ce titre de belles images. Pour chaque angle, un zoom permet d'ajuster à sa guise la vision du match.
Maintenant que toutes les conditions sont réunies et que vous êtes confortablement installés, le match peut débuter. Les joueurs ne sont pas très rapides, à moins de presser la touche pour courir, mais ça a au moins le mérite d'apporter du réalisme au jeu. Le réalisme, justement, on le retrouve dans les mouvements et gestes de footballeurs : tout est là ! Les aptitudes sont criantes de vérité, à tous les niveaux. La panoplie des coups et frappes est impressionnante, et les certains matches se transforment en spectacle de gestes techniques. Si certains requièrent un maniement de la manette, beaucoup se font automatiquement, en pressant la touche de tir au bon moment, et en fonction de la position du ballon. Certaines phases de jeu, comme le une – deux, ont été pré-enregistrées, ce qui permet de percer plus facilement les défenses. Mais on en vient maintenant à évoquer le petit regret à formuler concernant les matches. L'intelligence artificielle n'est pas exceptionnelle, et ne favorise pas les grandes manœuvres, je pense par exemple aux débordements des ailiers. Avancer dans l'axe et tirer puissamment suffit souvent pour remporter la victoire. Ceci dit, rien n'empêche le joueur de s'amuser à faire « compliqué », mais c'est s'exposer aux contres et donc aux buts.
Pour ce qui est de la jouabilité, le jeu étant riche à ce niveau, il faudra quelques solides matches pour maîrtiser correctement le jeu. Les commandes ne posent pas de problème excessif, mais on aurait tout de même aimé un peu plus de répondant et de spontanéité. Au final, Ronaldo V-Football est un très bon jeu de foot, qui ne propose certes pas la profondeur des deux mastodontes que sont Fifa 2000 et ISS Pro Evolution, mais qui vient se placer juste après.
- Graphismes17/20
La texture du terrain est particulièrement bien réussie, tout comme les stades ; variations climatiques et heure de la journée bien rendus. Les joueurs en eux-mêmes ne sont pas très beaux, mais leurs mouvements sont splendides. Animation assez fluide.
- Jouabilité14/20
Le gameplay est riche, car tous les coups et gestes techniques du football sont présents. Mais les commandes sont parfois un peu lourdes, et on arrive pas toujours à faire ce que l'on veut. De même, l'IA ne favorise pas un jeu varié.
- Durée de vie18/20
70 équipes, 5 modes de jeu vraiment différents, 3 niveaux de difficulté, 2 joueurs etc. il n'y a pas vraiment de limite à ce Ronaldo V-Football.
- Bande son16/20
L'ambiance est au rendez-vous, superbement recréée. Les commentaire, bien qu'envahissant, sont dans le ton juste, et évitent le ridicule. En revanche, les bruitages des tirs, contrôles, etc. ne sont pas évocateurs et manquent de percutant.
- Scénario/
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Fifa 2000 et ISS Pro Evolution conservent la tête, mais Ronaldo V-Football fait très bonne figure, de par sa jouabilité dense et de par sa technique de très bon niveau. On ne peut pas reprocher grand chose au titre, si ce n'est peut-être une intelligence artificielle parfois défaillante.