Enfin ! Enfin les possesseurs de Dreamcast vont avoir peur ! Capcom s'est enfin décidé à décliner l'univers de Resident Evil sur la console de SEGA, avec un titre pour une fois spécialement conçu pour la Dreamcast !
Enfin disais-je. Enfin car ce n'est pas avec le dernier épisode, Resident Evil 2, adapté dernièrement sur DC que les joueurs avaient pu vraiment goûté aux plaisirs d'un jeu de ce genre. Disons qu'ils avaient pu goûter à son atmosphère terrifiante et à ce petit quelque chose qui en fait un titre passionnant mais l'adaptation n'était clairement pas en harmonie avec les capacités de la machine. Faute avouée est à demi pardonnée, Capcom se rachète en développant spécifiquement pour la Dream et en nous pondant carrément un épisode tout neuf. Pour rester évidemment toujours dans ce même univers glauque et morbide, nous allons retrouver les fameux héros récurrents de la série. Vous vous souvenez des Redfield, Chris et Claire, ces deux agents du STARS qui avaient fait des actions d'éclat dans le premier épisode. Les revoici donc avec en bonus et guest star un nouveau personnage répondant au doux nom de Steven Burnside, sorte de Léonardo Di Caprio au charme et à la gâchette ravageurs. Bref, poursuivant l'histoire, Chris Redfield manque toujours à l'appel et sa sœur, à sa recherche, arrive à Paris. Paris car des informations secrètes lui laissent penser qu'un second laboratoire d'Umbrella serait dans les environs de la ville lumière. Voici donc pour notre plus grand plaisir un tout nouveau complexe labyrinthique de couloirs, portes à accès fermés et autres placards putrides.
Dans son fonctionnement, n'importe quel joueur de PSX se trouverait à son aise. Sans intégrer les derniers raffinements que l'on pouvait trouver dans des jeux comme Dino Crisis, Code Veronica reprend le maniement complet du premier épisode. Vous déplacez vos personnages de la même manière avec la possibilité de courir ou de ramasser des objets, activer des interrupteurs etc. Seule nouveauté, l'intégration d'un pivot à 180° pour shooter une tête arrivant par derrière. Le mode de combat est lui aussi le même avec un système de visée manuel. L'inventaire n'a subi qu'un lifting de façade et les multiples combinaisons ou les sempiternels 6 slots d'inventaire sont toujours là. Pour vous aider à ne pas (trop) vous perdre, Resident Evil : Code Veronica aura bien entendu le mode carte intégré. Comme d'habitude, la pure et simple reprise d'un maniement déjà maintes fois éprouvé ajoute souvent plus de problèmes que d'avantages. L'unique avantage étant de ne pas déstabiliser le joueur habitué à un certain mode de fonctionnement mais les multiples inconvénients viennent directement de ce "vieux" système. En effet, le manque de maniement de ce jeu qui date tout de même de plusieurs années posent certains problèmes notamment le fait de ne pouvoir tourner facilement sur soi ou encore certains défauts de chargements, longuets entre les pièces avec ces portes qui s'ouvrent en grinçant sinistrement.
Les angles de caméra s'adaptant automatiquement à votre position, ils sont logiquement "adaptés" au mieux pour votre visibilité mais il arrive très souvent qu'ils ne le soient justement pas. Cela ajoute au suspense que de rentrer dans un couloir où vous n'avez aucune vision mais là où ça devient gênant, c'est lorsque vous vous retrouvez en situation de combat. Les monstres vous bloquant la vue, vous aurez tendance à tirer à côté et à gâcher ainsi de précieuses munitions... Tous ces problèmes ne sont évidemment pas nouveaux et se retrouvaient déjà dans les précédents épisodes mais même si les joueurs y sont habitués, il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Mais là où Capcom fait fort sur le support Dreamcast, c'est en transposant cette atmosphère oppressante que peut receler un Resident Evil tout en utilisant pleinement les possibilités techniques de la Dreamcast. Car techniquement RECV n'a rien à voir avec n'importe laquelle des versions PlayStation. L'apport de la haute résolution donne tout d'abord des personnages bien plus fins, bien plus soignés et en résumé, nettement plus beaux et mieux animés. Les décors en 3D précalculée ont maintenant disparu pour laisser la place à des décors 3D temps réel. Certains déplacements sont donc maintenant accompagnés de mouvements de caméras du plus bel effet et les personnages n'ont plus ce côté décalé dans les décors dû aux différences de rendus. Lumières dynamiques, fumées ou réverbérations la panoplie complète de la console 128 bit est employée et visuellement, le jeu y gagne nettement en éclat. Surtout quand les superbes cinématiques de Capcom émaillent toujours aussi subtilement le scénario. Parlons du scénario justement. Encore une fois, s'il s'agit bien je vous rassure d'un tout nouvel opus, la trame ultra classique des Resident Evil se retrouve très facilement. Les 2 CD qui vous proposent de jouer l'un après l'autre Claire puis Chris, les petits puzzles, les salles remplies de monstres, les interrupteurs à actionner, la terreur de la sauvegarde avec ces satanés rubans encreurs etc. etc. Du bon mais du déjà vu avec la descente aux enfers retrouvée dans tous les autres jeux de la série. Vous aurez peur, c'est certain mais le scénario ne relève encore pas de Lynch ou de Coppola.
- Graphismes18/20
La véritable amélioration de Resident Evil : Code Veronica. Un moteur de jeu parfait au service de la Dreamcast et qui rendra cet épisode encore plus beau et terrifiant.
- Jouabilité16/20
Un système auquel nous sommes tous habitués mais qui comporte toujours les mêmes défauts de contrôle et de précision.
- Durée de vie16/20
Les différents modes accessibles en fin de jeu ou la présence de deux aventures parallèles donne toujours autant de longévité.
- Bande son17/20
Tout est fait pour que vous ayez peur et ça marche. Musiques angoissantes, râles des zombies, gouttes d'eau (de sang ?) suintant du plafond.... Brrrr !
- Scénario15/20
Ultra classique, les héros sont toujours aussi naïfs que gentils tandis que les méchants sont toujours aussi...euh méchants :)
Une très sensible amélioration graphique permet de prévoir des prochains Resident Evil plus beaux et plus effrayants mais une jouabilité qui vieillit aussi, n'offrant que peu d'alternative. Code Veronica reste un pur moment d'aventure teinté d'action.