On s'en souvient, MDK poussait les talents du joueur dans ses derniers retranchements, avec son gameplay à la troisième personne innovant et richissime, et surtout à cause de sa difficulté notoire. MDK 2 ne change pas la donne, au contraire.
A l'époque les développeurs de Shiny Entertainment avait apporté un souffle nouveau sur le jeu d'action avec la sortie de MDK, premier du nom. Le héros, Kurt Hectic, affublé d'une combinaison sophistiquée, était doté de capacités de déplacement hors-normes, lui permettant de se mouvoir avec une agilité déconcertante dans les niveaux du jeu. Sa tenue, de laquelle jaillissait une sorte de parachute, lui permettait de garder les airs facilement, alors qu'une vue de sniper lui offrait la possibilité de se débarrasser de ses ennemis à distance. De fait, le gameplay offert au joueur surpassait en densité ce qui s'était déjà fait jusque là. Dans MDK 2 on retrouve la même richesse de jeu, avec tout de même des nouveautés.
Le Docteur Fluke Hawkins et Max, le chien au cigare, qui faisaient partie de l'histoire dans le premier épisode, sont ici à la tâche. Tour à tour, le joueur aura donc affaire avec ces trois personnages, proposant chacun quelques variantes dans la jouabilité. Mais le principe reste toujours le même : MDK est basé sur l'agilité et la rapidité d'éxécution, le réflexe aussi. L'action est d'une intensité parfois haletante, et les temps morts – salvateurs, du coup - se font bien rares. Et encore, les quelques temps de répis où l'on peut se détendre les mimines proposent au contraire un challenge un peu plus cérébral, comme trouver le moyen de sortir d'un lieu clos. Vous l'aurez donc compris, MDK 2, c'est du hardcore-gaming ! Hardcore, c'est le mot, oui, car ce deuxième opus est encore plus ardu que son aîné. Inlassablement, des monstres extraordinaires vous barrent la route et vous canardent sans repos : entre esquive et visée, pas évident de s'y retrouver. D'ailleurs, c'est dès les premières galeries que l'on se heurte à des bestioles coriaces ou à des passages techniques où l'adresse est fortement sollicitée. Bref, MDK 2 n'est pas de ces jeux que l'on termine en un week-end…
Au chapitre de la technique, le jeu de Bioware fait très fort, plus encore que pour le premier titre, et pour cause. La Dreamcast donne ici son plein rendement, avec des graphismes somptueux, des décors surnaturels, tantôt envoûtants, tantôt angoissants. Idem pour les monstres, si étranges et fascinants. L'animation turbine à 100 à l'heure, avec pas le moindre hic dans le scrolling, même quand l'écran se fait chargé. Le son est excellent, lui aussi, il apporte énormément à l'ambiance : musiques intrigantes, bruitages dignes du septième art, exclamations des ennemis etc. Et pas une rature dans tout ça ! Les développeurs rendent une copie sans fautes, et signent avec ce MDK 2 un des meilleurs titres pour Dreamcast. Seul regret : la trop grande difficulté, mais on est joueur Dreamcast ou on ne l'est pas !
- Graphismes18/20
On peut parler de style en évoquant les décors et graphismes du jeu ; animations fulgurantes, effets soignés… c'est du grand art et l'un des plus beaux jeux Dreamcast à ce niveau.
- Jouabilité15/20
Le gameplay et richissime, les mouvements et actions des personnages sont nombreux. Le tout est de prendre le coup, ce qui n'est pas chose facile, car tous les boutons de la manette sont utilisés ! Niveau de difficulté trop élevé.
- Durée de vie13/20
Certes le monde est vaste. Mais c'est avant tout la très grande difficulté du jeu qui impose une longue durée de vie au jeu.
- Bande son16/20
Rien a reprocher côté son : c'est complet, propre et efficace.
- Scénario16/20
MDK, c'est de l'action pure, de la dynamite sans répis, ou presque. Quand ce ne sont pas des ennemis, c'est le terrain qui vous infligera un challenge technique de taille. Certains passages (rares il est vrai) sollicitent aussi vos méninges.
Voici un nouveau grand jeu pour la Dreamcast, un de plus. MDK 2 est un jeu éxigeant, très technique, mais aussi très difficile, trop peut-être. Qu'importe, une fois habitué, on se régale d'arpenter ce monde magnifique avec l'agilité du félin, dans une action de tous les instants.