Evidemment, l'exemple d'Alain Prost est le meilleur pour qui veut, par l'intermédiaire du jeu vidéo, se fondre dans une personnalité du sport automobile. La multitude de simulateurs de conduite de F1, depuis toujours (ou presque), donne déjà la possibilité de s'y croire, au volant d'un de ces bolides de fou, et aussi de connaître les subtilités des réglages de la voiture ainsi que la stratégie de course. Et une fois que tout est gagné sur la piste, à l'huile de coude, il reste à passer de l'autre côté, dans le Paddock, là ou tout se décide. Pour se faire, Microprose – qui d'une certaine façon assure le service après-vente de F1GP2 – édite Grand Prix World, un simulateur de gestion d'écurie pour être complet.

Alors, qu'est-ce que ça va bien pouvoir donner, vous demandez-vous ! Ben c'est une autre forme de sport, sans aucune hésitation. Lors d'une récente interview, Alain Prost himself, en réponse à la question de savoir si le métier de manager était plus difficile que celui de pilote, répondait à l'affirmative sans hésitation aucune ! Voilà le genre de réflêxion qui motive… Cependant, autant calmer tout de suite les enthousiastes, il est peu probable que le joueur éprouve beaucoup de satisfaction avec ce jeu. Déjà, le jeu commence en 1998, ce qui est tout de même assez vieillot, mais ça peut encore passer. A peu de choses près, tout ce qui est inhérent à la vie d'une écurie est prévu par le jeu. Que ce soit en interne, en externe. Bien entendu, il y a toute la partie des contacts et contracts à prendre en compte, ce côté commercial indispensable pour les sponsors etc., la gestion des ressources humaines, pour le recrutement des meilleurs ingénieurs, designers et techniciens, tout comme les relations presse et publiques. Quelques tableaux et graphiques vous tiennent au courant de vos performances dans tous les secteurs. Malheureusement, là où le jeu manque de profondeur, c'est que pour chaque département, peu de possibilités sont réellement proposées. Au final on est très limité.

Là où il y a sûrement le plus de taf à effectuer, et du bon, c'est pendant les courses : choix des pneumatiques, de quelques réglages ici ou là, des arrêts au stand etc. La gestion des pilotes est, dans cet ordre d'idée, fondamentale : en fonction de ce que la télémétrie peut vous indiquer, vous allez pouvoir donner un certain nombre d'ordres à vos pilotes, et ce pour chaque détail : moins fort sur les freins, garde la trajectoire, attention aux suspensions… etc. etc. Pendant la durée de la course, quatre écrans s'offrent à vos yeux, qui vous permettent de surveiller en permanence tout ce qui se passe aux quatre coins du circuit. Tout ceci est très schématique et le graphisme fait un peu toc à dire vrai. Le pire, c'est que les courses sont longues, et le champs d'action étant tellement restreint, inévitablement… on s'ennuie. Et c'est là qu'est tout le problème.