Soul Fighter se rapproche de Golden Axe dans l'esprit et de Dynamite Cop dans la forme : un jeu d'action / combat en 3D aux décors magnifiques, mais aux lacunes flagrantes…
Dans Soul Fighter, puisqu'il faut bien que l'on se decarcasse pour quelque chose, il faut sauver le royaume de Gomar de la malédiction qui s'est abattue sur lui : en effet, tous les habitants se sont vus transformés en animaux. Pour ce faire, trois protagonistes se présentent sous vos yeux : le chevalier Altus, l'espionne Sayommi et la mage Orion. Les trois profitent de caractéristiques et de pouvoirs différents, cela va de soi : Altus est l'homme fort, Sayomi est vive, et Orion possède des pouvoirs magiques… A vous de choisir votre héros. Toutefois, en mode aventure, il vous sera possible de changer de personnage en cours de route. Soul Fighter propose des décors inspirés de l'heroïc fantasy, ce qui est surtout vrai dans la modélisation des personnages. Les mondes sont également de cette veine : forêt, ville, arène, cimetière, forêt lugubres, ces différents lieux sont indéniablement très jolis. En tout, on traverse 12 niveaux et on rencontre une quarantaine de monstres au total, mais le jeu est en fait assez court.
En collaboration avec Piggyback Interactive, le studio de développement français Toka s'est attaché à la réalisation de Soul Fighter, ce qui mérite d'être signalé dans la mesure où les jeux français sur Dreamcast ne sont pas légion, c'est le moins que l'on puisse dire… Fascinés de culture japonaise, les français ont ainsi rendu un hommage aux jeux japonais ayant bercé leur adolescence ; malheureusement, c'est hommage, aussi louable soit-il, ne convaincra pas les joueurs. Même si le visuel ets le gros point fort du jeu, on n'échappe rarement au ridicule, et ce, dans les mouvements mêmes des guerriers. Les animations des personnages ne sont pas crédible, le tout sonne faux. Qui plus est, la jouabilité est assez médiocre, surtout à cause des caméras : catastrophique, le piège de la 3D n'a pas été ici esquivé ! En fait, le jeu se résume à un concours de tapage de bouton à fond les manettes, dans réflexion aucune… On tire, on frappe, on tue, on ramasse les objets, on ouvre les portes et on continue, pendant tout le jeu. Un seul mot vient alors à l'esprit : lassitude. La technique, outre le côté graphique sur lequel on s'est déjà penché – est inégal. Alors que les animations et scrollings sont d'une fluidité etourdissante, la bande son est très moyenne : les bruitages et musiques crachent. Dommage, car les musiques sont précisément originales et plutôt belles.
Bref, Soul Fighter ne va pas chambouler l'ordre établi des titres Dreamcast, on ne retire pas beaucoup de plaisir à jouer et arpenter cet univers finalement assez froid et peu original. Impossible n'est pas français dites-vous ? Bon, alors ce sera pour une autre fois.
- Graphismes16/20
Avec des animations tournant à 60 images / seconde et des graphismes au style héroïc fantasy hauts en couleurs, c'est l'aspect le plus satisfaisant du jeu.
- Jouabilité10/20
Jouabilité plate, aucune profondeur ni subtilité, on passe son temps à bourriner. Gros problèmes de caméra !
- Durée de vie10/20
Les 12 niveaux se parcourent assez rapidement, voire très rapidement… mais ils sont monotones, car on fait toujours la même chose.
- Bande son12/20
Bruitages et musiques qui crachent, c'est intolérable pour une machine de ce niveau. Malgré tout, les musiques sont travaillés et collent à l'action.
- Scénario6/20
Soul Fighter est un jeu linéaire, ok, mais il aurait pu quand même proposer un peu de stratégie, ne serait-ce que grâce à la combinaison des personnages, ou un peu de tactique… mais il n'en est rien. Dommage.
Difficile de mettre la moyenne à un tel jeu, qu'il soit français ou non. Soul Fighter reprend allègrement les décors de style héroïc fantasy, le principe de jeu d'un Golden Axe, l'action de Dynamite Cop, et les développeurs ont tenu, quelque part, à rendre un hommage à la culture des jeux japonais. C'est bien gentil, mais au final, le joueur Dreamcast ne s'y retrouve pas.