Alors que tout le monde croyait que la menace était enfin écartée, que les monstruosités n'étaient plus que de lointains cauchemars, ils sont revenus, plus nombreux, plus hideux et plus vicieux... J'irai pas passer mes vacances au camping de Racoon City, moi.
Quand Capcom tient quelque chose, il ne lâche plus jusqu'à avoir épuisé toutes ses ressources. C'est donc sans surprise que la PlayStation accueille ce nouvel opus dans la série des Resident Evil, le troisième... Nemesis. Un des précurseurs du genre diront les puristes et certainement une série des plus marquantes de l'univers des jeux vidéo. Une fois de plus donc, Racoon City est la cible d'évènements glauques. Les zombies veulent réinvestir la ville et une horde de macchabées puants et sanguinolents traînent partout dans les coins avec un appétit singulier pour les foies humains.
Vous, vous incarnez cette fois Jill Valentine, l'héroïne du premier épisode et si vous pourrez jouer un autre personnage au cours de l'aventure, tout le scénario est axé cette fois sur ce seul et même personnage. Dans le principe, Capcom a décidé de ne pas trop changer l'équipe gagnante et s'est donc contenté d'optimiser et d'apporter les quelques retouches nécessaires à l'interface et aux contrôles, histoire de dire que ses développeurs ne sont pas payés à rien faire. L'interface reprend donc la fameuse vue de Jill en 3D temps réel dans des scènes en 3D précalculée et avec une caméra automatique et fixe... d'où quelques petits problèmes de visibilité lorsque vous arrivez par exemple dans une pièce avec une vue proche et de face mais qui rajoutent toujours autant au suspense.
Graphiquement, Capcom a pas mal bossé sur l'esthétique. Les scènes prérendues semblent encore plus fines et détaillées, les personnages en 3D sont eux aussi plus fins, leur animation est meilleure tout en étant plus fluide... De nouveaux effets font même leur apparition comme des éclairages dynamiques quand par exemple, vous passez près d'une flamme. Ces flammes et explosions sont aussi mieux faites et vraiment jolies. Au final, un résultat probant et bien plus abouti ou innovant en comparaison au changement qu'avait apporté le numéro 2 par rapport au 1. Dans le maniement de Jill, les habitués de la série s'y retrouveront agréablement et sauront sûrement apprécier les petits plus que Capcom a réussi à intégrer dans la maniabilité de la jeune donzelle. Tout d'abord, les escaliers ne sont plus maintenant ces barrières infranchissables où il fallait appuyer sur une touche, Jill les passe sans problème. Ensuite, la visée est maintenant semi-automatique, ce qui évitera le gaspillage si agaçant de balles quand la caméra vous met en défaut. Toujours dans les nouveautés, notre héroïne peut maintenant aussi faire des demi-tours rapides pour s'échapper, éviter les ennemis qui veulent lui arracher la joue ou bien encore tirer sur certains objets des décors pour les faire exploser. Très pratiques, ces nouveaux systèmes permettent d'une part d'enlever les tracas que certains pouvaient éprouver dans les situations de stress mais ajoutent en plus une petite complexité dans les commandes, ce qui n'est pas plus mal pour les vieux de la vieille.
Sinon, on retrouve toujours les fameuses interfaces de carte et d'inventaire, relookés un minimum et permettant toujours d'utiliser, d'examiner et d'associer les 8 objets que vous pourrez porter en même temps. Dans les changements, une ergonomie plus agréable pour la relecture des documents et une carte zoomable plus pratique à utiliser elle aussi. Nouvelle option intéressante dans l'inventaire, l'utilisation d'un kit munitions qui permet, en associant trois poudres de base, d'obtenir 13 munitions différentes pour vos armes. Ainsi, le facteur munition s'adapte à vos besoins et non l'inverse. Les principes fondamentaux des Resident Evil restent eux aussi de la partie comme le deux modes de jeu : facile et normal, les sauvegardes à points fixes avec les sempiternels rubans encreurs ou bien encore les chargements des pièces avec ces portes qui s'ouvrent en grinçant de manière inquiétante. Pour le scénario, Resident Evil 3 reprend aussi tous les ingrédients des épisodes précédents : exploration, puzzles et shoot de zombie visqueux. Ces trois ingrédients formant toujours un cocktail détonnant, nous retrouvons ce breuvage dans RE3. Les puzzles ont été améliorés pour ne pas trop énerver le joueur et restent assez simples pour opposer un challenge de bon aloi. De plus, à certains moments clé du jeu, vous aurez à faire des choix dans l'orientation de votre personnage par rapport à l'histoire. Pour le reste, les ressemblances avec les épisodes précédents sont tout de même très agaçantes... Rien qu'à se retrouver dans le commissariat de Racoon City pour se persuader d'un gros sentiment de déjà vu...
- Graphismes17/20
Une amélioration sensible sur tous les domaines et les scènes cinématiques sont toujours d'une qualité exceptionnelle.
- Jouabilité17/20
Les quelques nouveautés ou options rafraîchissent nettement le jeu. Les habitués s'y retrouveront sans problème tandis que les novices trouveront un jeu plus accessible.
- Durée de vie16/20
Un scénario truffé d'énigmes honnêtes et la durée de vie de Resident Evil 3 approche approximativement celle des deux épisodes précédents. Donc un peu court mais assez soutenu.
- Bande son17/20
Voix anglaises de qualité et bien jouées, les musiques sont toujours aussi oppressantes. Les quelques bruitages sont eux aussi tout à fait convaincants.
- Scénario15/20
Bon scénario même si on nous ressert une fois de plus du réchauffé de chez réchauffé. Le manque d'histoire parallèle et de double scénario manquera peut-être aux amateurs de la série.
Resident Evil 3 poursuit sa route dans le survival-horror. Plus novateur que l'était RE2, ce nouvel épisode reprend tous les ingrédients du succès de la série pour un nouvel épisode tout aussi effrayant et palipitant.