Army Men : Toys in Space est le troisième volet des Army Men, jeux de combat de petits soldats en plastique en vue isométrique. Des armes et des véhicules en tous genres doivent vous permettre, vous les verts, de liquider les beiges et les vilains aliens désireux de conquérir la galaxie. Louable, mais minable.
Ceux qui ont joué aux deux premiers jeux du même nom peuvent économiser leurs sous. A dire vrai, les autres aussi. Prenez exactement les mêmes ingrédients, ajoutez-y des ennemis en forme de monstres et de robots, une histoire de type science-fiction en arrière plan, puis greffez l'appellation « In Space » au titre et vous obtenez un simple bis. Mais les bis de mauvais jeux sont aussi de mauvais jeux, La Palice ne me contredirait pas. Dans Army Men, le joueur que vous êtes incarne Sarge, un petit soldat de plastique appartenant au camp des verts. L'action se déroule sur une planète inconnue, perdue aux fins fonds de l'espace, où les monstres qui la peuplent se sont ligués avec les beiges, ennemis jurés des verts, pour conquérir la galaxie. Vaste programme qui vous attend donc, puisque vous avez en charge de mener les opération de nettoyage de ce joli petit monde.
Pour y parvenir, des hommes sont sous votre commandement. Formez des escouades, donnez des ordres, déployez vos troupes sur le champ de bataille, amassez les armes et munitions sur votre passage et servez-vous des quelques véhicules disponibles : un char, une chenillette, une Jeep, un aéroglisseur… il vous faudra coordonner au mieux ces arguments offensifs. Les armes dont pourront se servir les soldats vont de la tapette à mouches au lance-flammes, en passant par le bazooka ou la mine, soit une vingtaine au total. Il existe quatre modes de jeu pour faire mumuse avec tout ça : entraînement, campagne, bataille et multijoueur. En campagne, vous suivez bêtement le scénario et devez remplir une série de missions, alors que le mode bataille permet de choisir entre plusieurs types de jeu : capture ou sauvegarde d'un drapeau, liquidation en règle de tous les ennemis, prise d'une colline, etc. Enfin, je vous passe les détails du jeu en multijoueur.
L'impression qui se dégage à l'écran est équivalente à celle des films de science-fiction de série B, ceux où les couleurs orange, marron et vert kaki recouvrent chaque élément de décor, où les musiques ringardes et les sons electronques débiles illustrent vulgairement les images, et où enfin les acteurs sont affublés de vêtements tapis de ces boutons en plastique gris pâle que l'on trouve généralement sur les anciennes machines à laver bon marché. Bref, ça fait toc. Bien sûr, les développeurs ont joué en partie la carte du second degré et de l'humour ; malheureusement on ne rit pas, en s'ennuie. Car pour achever de noircir le tableau, la jouabilité est désespérante, peu précise, surtout quand il s'agit de viser et de tirer sur l'ennemi. Du coup, le jeu est difficile est réellement stressant. Non, vraiment, on ne parvient pas à retirer ne serait-ce qu'un souffle de satisfaction en jouant à ce troisième volet d'Army Men.
- Graphismes7/20
C'est laid. Que dire de plus ? Peu de couleurs, donc aucune subtilité dans le graphisme… Mon vieil Amiga des années 80 faisait mieux et il coûtait nettement moins cher.
- Jouabilité7/20
Mauvais, peu précis, pas intuitif, lourd, peu ergonomique… je vais m'arrêter là avant de sortir mon dictionnaire des synonymes.
- Durée de vie13/20
Le multijoueur peut sauver la mise, à l'extrême limite. Au pire, on peut passer un p'tit bout de temps sur ce jeu, mais étant donné sa médiocrité, qui voudra bien s'y attarder ?
- Bande son12/20
Musiques craignos et bruitages peu originaux et grésillants.
- Scénario8/20
L'histoire vaut ce qu'elle vaut, à l'échelle du petit jouet que représente le soldat en plastique on est alors dans le ton. Le mode campagne, quant à lui, n'est qu'une succession de batailles, or, les batailles elles-mêmes ne se prêtent aucunement aux manoeuvres stratégiques dignes de ce nom.
Army Men : Toys in Space est un nouveau Army Men 2, avec de nouvelles cartes et de nouveaux ennemis ; aucune amélioration de fond, une jouabilité exaspérante et une technique vielle d'au moins dix ans ont eu raison de la bonne volonté de l'humble testeur que je suis. Ce n'est vraiment pas un hasard si la boîte contient deux pauvres soldats vert et beige visibles à l'achat : il faut bien appâter le client d'une façon ou d'une autre...