Voilà bientôt 80 ans que la course aussi sarthoise que mythique passionne des milliers de fans de par le monde en proposant une épreuve d'endurance physique, sportive et technique. La notoriété d'une telle course dépasse largement le cadre national et les fervents zélotes lui vouent quasiment un culte. C'est donc avec beaucoup d'appréhension que les fans aborderont 24 Heures du Mans, le jeu. En effet, Infogrames s'attaque tout de même au sacro-saint du rallye et s'en sort plutôt mal. Explications. Tout d'abord, le jeu propose toutes les options classiques solos : mode championnat, mode arcade et un mode qu'apprécieront les amateurs, le mode Le Mans qui consiste tout simplement en une course de 24H comme dans la réalité. Il faudra quand même vous armer de patience car c'est long, très long…

Le mode arcade se compose pour lui de trois types de courses déclinées en deux catégories, amateur et professionnel même si la différence entre les deux n'est pas forcément des plus significatives. Une option challenge permet de suivre une suite de courses prédéterminées et le mode contre la montre se passera de mes commentaires. Les trois types sont GT1, GT2 et Prototype en sachant évidemment que les voitures diffèreront et que les Protos sont de vraies bêtes de course. Pour le mode Championnat, c'est sensiblement la même chose. On retrouve les 6 types de courses et cette fois deux options : endurance et sprint. La première est un véritable championnat avec points alors que l'autre est une version plus rapide et allégée.

Au niveau technique, 24 Heures du Mans propose aussi toute la panoplie habituelle qu'on se doit d'attendre d'un jeu de course, comme les trois modes de vue de caméra, les 4 conditions climatiques ou encore la gestion assez simplifiée des paramètres techniques des bolides. Premier reproche, pour les voitures, on ne retrouve pas toutes les marques ou les modèles officiels de la course et le peu de voitures au départ (2 dans chaque type) est bien trop faible, forçant le joueur à en délocker pas mal avant de commencer à s'amuser. Deuxième reproche, les trois circuits qui sont bien peu nombreux même si ce sont les trois circuits officiels de l'ACO (Automobile Club de l'Ouest).

Graphiquement, disons que à première vue, c'est joli, le graphisme est soigné, fin et les voitures semblent bien modélisées tandis que le mode nuit ou les conditions climatiques sont bien réalisés. Les circuits respectent leur modèle original de la meilleure façon et au final, le rendu est somme toute sympathique quoique peut-être un peu trop simple. Quand on s'attarde maintenant sur le détail, on ne peut pas dire que Eutechnyx se soit foulé, les textures sont simples, les pistes aussi et les voitures ont la fâcheuse tendance à trembloter de manière énervante. Mais le pire reste à venir en ce qui concerne le niveau de réalisme de la conduite. Même en mode professionnel, les voitures semblent collées à la route, suivant un rail invisible et la plupart des virages se prennent à bien trop vive allure. Le comportement de la voiture est tout aussi médiocre, le nez de la voiture se contentant de virer de bord, histoire de signaler qu'elle tourne. L'impression de vitesse est nulle… On est tout de même bien déçu. En résumé, Infogrames nous pond une simulation trop arcade avec une réalisation peu poussée. Elle plaira peut-être à ceux qui privilégient l'imagination avec le côté mythique de la course mais certainement pas aux férus de simulations de voitures et surtout de courses.