Hazard est conçu comme un jeu de rôle, c'est du moins ce que les développeurs ont essayé de faire. Que ce soit la trame de fond ou le style des personnages, les objets, les créatures rencontrées, tout concorde pour penser qu'il s'agit bel et bien d'un "RPG". Malheureusement, ce n'est là qu'illusion. Illusion comme le packaging du produit, où les trois pauvres images qui décorent le dos ne sont même pas extraites du jeu, mais de la scène d'intro. Justement, cette cinématique de début trahit le foutage de gueulle dont est victime le consommateur : d'une résolution ne dépasssant pas les 320 par 240, l'image est striée et pixélisée comme sur une ancienne console. Par dessus le marché, le son est déplorable, avec un échantillonnage que l'on ne pensait plus retrouver de nos jours. Bref, ne focalisons pas trop non plus, car ce n'est là que l'intro.

Le tragique dans l'affaire, c'est que le jeu est tout aussi lamentable. Le joueur incarne Rick, héros tout neuf, dont le mentor Noah a été assassiné. Rick part donc venger son maître, ainsi qu'empêcher le roi des démons (appellation protégée par les droits d'auteurs) de revenir faire régner le mal au beau pays des rêves bleus (non, c'est une réminiscence de ma jeunesse). Dans votre quête, plusieurs personnages vous accompagneront - 10 au final - et vous aideront à vous frayer un chemin dans les méandres scabreux de ce monde imaginaire. La première difficulté est d'ailleurs un labyrinthe enfantin, en forêt, dans lequel, outre le fait qu'il faut trouver sa route, il faut également tuer violemment les horrrribles monstres qui en barrent de nombreux passages. Ah ! visez-moi ces combats acharnés, d'une sauvagerie bestiale hors du commun... "Ping, pang, pouf ! t'es mort !" A déconseiller aux moins de deux ans. Car on affronte des sortes de vers informes, ou des bêtes mi-hommes mi-lézard ridicules au possible.

Les dialogues (car il y en a) sont bourrés de fautes et défilent sous vos yeux comme un prompteur le fait pour les journalistes télé : aucun choix dans le texte, aucune info à extraire, si ce n'est la direction à prendre. De plus, les personnages parlent parfois seuls, s'adressant à quelqu'un se trouvant à 500 mètres de là ! Absurde ! Le jeu est bourré de ces incohérences. Comment se prendre à l'action encore, alors que tout est déjà tracé et que l'aventure est on ne peut plus linéaire ? En aucun cas les facultés intellectuelles ou stratégiques du joueur ne sont sollicitées, c'est minable. Hazard revient en réalité à un jeu de plates-formes en 2D. Si on devait le mettre dans une catégorie, ce ne serait même pas série B, mais peut-être série C, en étant bon prince. Pas même les décors ne viennent redresser la barre : petits, d'un mauvais goût, monotones, les graphismes sont miséreux. Idem pour le son, stéréotypé. Bref, il n'y a que du mauvais à retirer de Hazard, alors ne nous attardons pas plus sur la chose.