Activision s'est donc acheté le groupe de rappeurs des Wu-Tang Clan, groupe obscur qui mélange les traditions chinoises du Kung Fu à un franc parler de rappeur américain. Ceux-ci ont donc signé pour un jeu de baston où violence et sagesse monacale Shaolin sont censées faire bon ménage. Ce n'est pas la première fois qu'un groupe musical veut créer son propre jeu mais l'histoire nous a montré que ça rimait souvent avec gros flop et rarement avec gros titre. Pour le scénario, on fait simple : Xin, le dernier maître du Wu-Tang, variation mortelle du Kung Fu, est caché dans New York avec ses 9 disciples qui se trouvent être les membres du groupe si célèbre. L'infâme Mong Zhu, dans son obsession de dominer la Terre, veut s'emparer du pouvoir des Maîtres Shaolin et la bataille qui va s'ensuivre sera sanglante.

C'est donc dans cette trame absolument terrifiante que WTSS se situe. Les 9 membres du clan au nom évocateur comme Ghostface Killah, Master Killa ou bien encore Ol' Dirty Bastard seront vos personnages mais vous pourrez en déverrouiller 12 de plus à force de persévérance. Les modes de jeu sont très classiques : entraînement, versus et story. L'intérêt du mode story est tout d'abord de proposer 36 niveaux différents, c'est beaucoup. Les combats ne se font pas de manière conventionnelle mais fonctionne par nombre de vies. Ainsi, quand vous êtes battus, vous réapparaissez dans l'instant sans avoir à repasser par la traditionnelle présentation. Au moins, c'est rapide. En tout, les 36 arènes vous mèneront jusqu'à la confrontation finale par un système 3D où vous déplacez votre personnage vers les différentes allées menant aux arènes. La mise en scène de ce mode Story est bien innovante même si d'un point de vue innovation, on en mène pas large dans les combats. De plus, les combats se déroulent dans des styles différents vous forçant à vous battre en équipe ou pire, à un contre trois certaines fois.

Le mode versus permettra donc de se faire des fatalities sanglantes (très sanglantes) jusqu'à 4 joueurs. Même à 4 joueurs, les combats ne subissent quasiment aucun ralentissement et c'est tout à l'honneur des développeurs même si cette extrême fluidité se fait au détriment de bien beaucoup de choses.Techniquement, en effet, c'est loin d'être la panacée : les personnages sont cubiques voire très cubiques et si l'animation est tout le temps rapide et fluide, on sent bien que c'est parce que le détail des personnages a été grandement allégé. Les arènes ont aussi suivi la tendance à la baisse et les 12 scènes sont aussi réduites que simplistes. Pas très grande et se résumant à des pièces carrées sans fioritures, les couleurs de ces décors sont une succession de marron et de gris sans nuance ou presque pas. Tristounet les bas quartiers de New York...

Mais le pire de Shaolin Style vient de sa jouabilité et des combats eux-mêmes. Les coups sont non seulement ridicules car réduits à trois mouvements répétés à l'infini mais en plus, ils ne sont bons qu'à produire que de ridicules effets de lumières, des pets de jaune ou de violet... Les commandes sont loin d'offrir un contrôle optimal et le fait de ne pas pouvoir sauter et tout bonnement inconcevable ! Au final, tous les personnages se ressemblent, utilisant quasiment les mêmes techniques de combat pour un fun qui s'amenuise comme neige au soleil pour devenir quasi-inexistant.Activision rate une fois de plus le coche en misant à fond sur l'aspect "star" de son jeu et en nous proposant un jeu fluide et brutal mais vraiment pas terrible dans son gameplay. Seul intérêt de Shaolin Style, le côté collector pour les trois chansons inédites des Wu-Tang ou alors de se taper dessus à quatre sans réfléchir.