Dans l'esprit, Aero Wings s'apparente à un Pilot Wings sur les consoles Nintendo. Dans la forme, on est sur Dreamcast, et ça n'a donc rien à voir. Ici nul combat, nulle guerre malsaine, que du plaisir... "Tu montes chérie, on va jouer les ballerines dans les nuages !
Vous vous souvenez certainement de cette pub TV pour une entreprise de travail intérimaire. On voyait des avions danser gracieusement dans les airs, au son du Beau Danube Bleu de Strauss... Ta ta li lala ! Tata ! Tata... ! Aero Wings, c'est un peu pareil, sauf que c'est pas de la pub, mais ça passe aussi à la télé... après avoir démarré la DC, évidemment. Et sans plus attendre, envolons-nous en choisissant le mode 'Free Flight', histoire d'aller à l'essentiel et de prendre les commandes d'un zavion...
L'engin se pilote avec le stick analogique, un bouton pour mettre les gaz, un autre pour les baisser, et c'est parti ! Pour le reste, il est possible de sortir les aérofreins ou le train d'atterrissage, et de laisser échapper des fumées de couleur, comme à la parade, quoi... Premières impressions : c'est beau et fluide, les textures appliquées aux reliefs sont des digitalisations de photos pour la plupart, du coup, l'effet est proprement saisissant... La qualité visuelle qui domine semble même surpasser les simulations de vol vues sur PC. Pourtant, dans Aero Wings, tous les décors ne sont pas spécialement jolis ; il sont vrais, c'est une nuance de taille. En vol, trois vues sont possible : du cockpit, juste derrière l'avion, ou loin de celui-ci. Chacune est très pratique, et tout le monde y trouvera son compte.
Le maniement de l'avion s'avère être particulièrement bien fait. Globalement, on en fait à peu près ce que l'on veut, ce qui ne signifie pas que le comportement de l'appareil est orienté arcade ou simpliste. Non, les développeurs de Crave ont trouvé un juste milieu entre la réalité et le gameplay. C'est alors un véritable plaisir de jouer l'as des as ! Surtout que ces plaisirs sont variés : une dizaine d'avions pour autant de paysages, dont la lune, la ville, la mer, une base aérienne ou un superbe coucher de soleil... Avec des astuces, il est même possible de faire voler un dauphin ou un buggy ! Ah ! ces programmeurs ne manquent décidément pas d'humour... La modélisation des avions est, elle aussi, bien sympathique, certains appareils sont même superbes. Leur puissance est assez variable, ce qui pose parfois quelques problèmes, notamment au début du jeu, quand on doit se trimbaler des coucous qui n'avancent pas bien vite. Et oui ! il faut mériter pour piloter le fin du fin...
Alors justement, comment mériter ? Il faut s'attaquer aux campagnes ; le vol de loisir, c'est bien beau mais ça devient vite limité. La "Blue Impulse Mission" vous permet d'apprendre plus en détails les subtilités des avions. Des missions en forme de leçons, avec briefing et débriefing (très bien faits d'ailleurs) vous feront tour à tour maîtriser le décollage, l'atterrissage, le changement de cap, et des manoeuvres plus acrobatiques comme le looping, par exemple. En tout, vingt mini scénarios sont à compléter. Autre possibilité de jeu, la "Sky Mission Attack". Derrière ce nom barbare se cache en fait le mode tout simple de la course par "check point". Une flèche vous indique la direction du prochain point de passage, matérialisé par un anneau qu'il faut pénétrer pour continuer. Le but étant de parvenir à tous les faire dans le temps imparti. Attention, c'est plus difficile qu'on ne peut le croire au début, car certains anneaux sont placés de façon très vicieuse ; Rase-mottes et virages serrés obligatoires !
Ce n'est que quand vous aurez pu finir toutes ces missions que vous pourrez accéder à toutes les options de jeu, toutes les cartes, tous les avions. C'est alors qu'un mode exhibition deviendra disponible. L'exhibition, comme son nom l'indique, c'est la grosse frime : vous devez jouer les kamikazes, en solo ou en escadron, et réaliser les figures les plus folles. Les trois quarts du temps on est la tête à l'envers, à la verticale ou en pleine vrille... Il faut ici posséder une jolie maîtrise de l'affaire. Malheureusement, les acrobaties demandées ne sont pas toujours très claires, le jeu étant en anglais. On finit par y arriver, mais en se prenant parfois franchement la tête. Quoi qu'il en soit, Aero Wings procure pas mal de bonnes sensations de pilotage, avec une réalisation tout à fait bonne et un réalisme intéressant. Il n'empêche que seuls les accrocs à la haute voltige devraient y prendre goût, car le jeu manque un peu de pêche et devient lassant à la longue, voire parfois stressant quand les missions demandées sont trop dures.
- Graphismes17/20
Ca ressemble de plus en plus à la réalité. Ici les textures sont très nombreuses et très variées (verdure, sable, eau, rocaille etc.), et on profite toujours de la formidable finesse visuelle de la console. Les animations sont bien fluides, un peu trop lentes peut-être...
- Jouabilité16/20
De bonnes sensations de pilotages, avec des engins qui répondent très bien au stick analogique. Les commandes sont basique, mais les figures et les missions qui sont parfois demandées relèvent de l'exploit, d'où un certain agacement à certains moments.
- Durée de vie13/20
Bof, bof. Onze avions et une dizaine de cartes, c'est pas mal, mais une fois qu'on en a fait le tour, on pne peut plus trop en profiter différemment. Il manque comme un 'truc' dans Aero Wings, ce petit truc qui ferait durer le plaisir plus longtemps. Ceci dit, les fans des avions et du vol vont prendre leur pied.
- Bande son11/20
Coupez les musiques des menus, elles sont ignobles !!! :) Les bruitages, quant à eux, sont faiblards. Dommage.
- Scénario/
Les nombreuses missions ne sont qu'une succession, il n'y a pas de trame de fond... juste le plaisir d'épouser les nuages... :)
Plutôt sympa à jouer, Aero Wings propose une qualité de réalisation remarquable, surtout graphique. Malheureusement, on ne jouera pas trop longtemps... juste le temps de faire le tour des cartes. Il manque un certain dynamisme au jeu pour vraiment plaire au grand public. Mais si vous avez la passion en vous, vous pourrez reconnaître l'agrément de pilotage qu'apporte le jeu.