Dungeon Keeper 2, la suite de ce jeu aussi immoral que décalé arrive enfin sur nos PC préférés. Les programmeurs ont remanié complètement ce jeu pour en garder le meilleur et éliminer le moins bon... Analysons dès à présent ce lifting.
Le principe du jeu n'a pas changé, vous êtes le gardien d'un donjon, voué au mal, qui doit gérer une multitude de créatures viles et agressives. En parallèle, vous devez édifier, améliorer votre donjon grâce à de l'or extrait par vos lutins. La partie se corse quand de mièvres héros pétris de droiture viennent tout saccager et vous apprendre les bonnes manières. Là, vous devez leur faire comprendre leur erreur en les exterminant, les emprisonnant ou les torturant. Ceci serait encore une partie de plaisir, si d'autres gardiens de donjons adverses ne venaient pas pour vous exterminer, emprisonner ou torturer...
Comparons DK2 au premier épisode car plusieurs aspects du jeu diffèrent. L'interface est maintenant beaucoup plus intuitive car toutes les options sont bien visibles. Votre curseur est toujours en forme de main pour pouvoir influer sur votre royaume. Les missions commencent par de petites cinématiques utilisant le moteur du jeu et finissent par d'autres cinématiques en images de synthèse pour mieux vous situer l'action et l'objectif. A présent, le coeur de votre donjon vous permet de récolter directement l'or que vous extrayez, les salles du trésor vous serviront à stocker un excédent éventuel. Les différents assistants ont disparu grâce à une intelligence artificielle améliorée. Ainsi, chacun de vos monstres occupera presque tout son temps utilement sans que vous ayez à le solliciter. Les séances d'entraînement ne peuvent plus faire augmenter le niveau de vos bestioles que jusqu'à 4. Elles ne pourront évoluer que par le combat. Vous devrez donc veiller sur vos créatures. Une autre nouveauté, l'apparition du mana. Votre donjon génère maintenant automatiquement du mana ou énergie magique. Celle-ci, entièrement gratuite vous permettra de lancer vos sorts sans avoir recours à votre bourse. Cette option permet une utilisation plus systématique de la magie. Le nombre de personnages que vous pouvez saisir est maintenant illimité. Cependant, vos créatures ainsi déposées par votre main magnanime subissent une légère période d'inconscience où ils sont vulnérables.
Le moteur du jeu a été complètement refondu. Ainsi, non seulement votre donjon mais aussi toutes vos créatures sont en 3D. C'est une véritable claque que l'on reçoit aux premières images du jeu. Rien à voir avec Dungeon Keeper. La haute résolution, les créatures, le donjon sont tout simplement hallucinants. Les effets de lumières dynamiques sont toujours aussi bien gérés. Toutes vos petites bestioles bougent et vivent en temps réel et de très belle manière en plus. Les artères de vos donjons gagnent en profondeur et en réalité. Vous aurez la capacité comme dans DK de voir à travers les yeux de vos âmes damnées et là aussi, le graphisme est époustouflant de beauté et de fluidité. A croire que Bullfrog nous prépare un Quake-like de Dungeon Keeper ! Les scènes cinématiques sont très nombreuses et ne sont pas en reste, très belles également. L'humour british et décalé y est omniprésent.
Les créatures que vous pourrez contrôler reprennent le bestiaire de DK avec quelques remplacements. Les araignées et autres cafards ont été éjectés pour laisser la place aux gobelins, elfes noirs, crapules, chevaliers noirs et anges noirs (les plus puissantes créatures du jeu). Vous remarquerez que je ne vous parle pas d'Horny, la grosse bête incontrôlable. Celui-ci a eu de la promotion en devenant votre bras droit et ne viendra qu'à la fin des missions pour récupérer l'essence des donjons conquis. Vous pourrez quand même l'invoquer au cours de certaines missions. Autre amélioration, de nouvelles salles sont maintenant à votre disposition comme le Casino ou l'Arène. On trouve de nouveaux sorts plus puissants et plus utiles aussi bien pour vous que pour vos serviteurs. Enfin, vos ateliers proposent de nouveaux pièges et portes.
Il y a plusieurs mode de jeux proposés : un mode normal, un mode escarmouche pour se faire des parties rapides et un mode "mon p'tit donjon" afin de passer son temps à optimiser et bichonner un donjon. Les missions sont progressives. Elles vous donneront du fil de fer barbelé à retordre pour en arriver à bout car l'intelligence artificielle des ennemis a, elle aussi, été améliorée. Fini les aventuriers solitaires errant dans les couloirs, les gentils attaquent de manière plus organisée et de nouveaux héros méchants et violents font leur apparition. Un tel soft ne pouvait se passer d'un mode multijoueur et il propose toutes les options en réseau local ou par Internet.
- Graphismes19/20
Mirifique ! Les effets 3D sont somptueux et donnent à l'ensemble une impression de vie. Le moteur ne montre aucun signe de faiblesse même dans les grandes résolutions et lors des combats. Carte 3D obligatoire !
- Jouabilité18/20
Très jouable et très fun, on prend vite goût aux tortures raffinées. Les commandes sont simples et tout est jouable à la souris. L'interface permet de facilement contrôler votre donjon grâce à plusieurs menus.
- Durée de vie16/20
Le nombre de missions et la présence de niveaux secrets donnent une durée de vie importante au jeu. Comme toujours, le mode multijoueur augmente la durée de vie. L'existence de plusieurs modes de jeu l'allonge encore un peu plus.
- Bande son17/20
De très bonne facture, les musiques et bruitages servent l'action sans l'alourdir. Pas d'innovations majeures par rapport au premier épisode si ce n'est l'utilisation de la norme Qsound de Creative Labs.
- Scénario16/20
Simple et un peu répétitif. Le but de chaque mission étant de dézinguer l'autre. On appréciera quelques missions spéciales qui rompent la monotonie.
En résumé, Dungeon Keeper 2 renoue avec son prédécesseur de très bonne façon. Le remaniement effectué par Bullfrog nous offre un soft à la mesure de sa réputation. Le plaisir de jouer s'en trouve décuplé et fait de ce titre un must !