Redguard est le nouveau titre de Bethesda Softworks, ceux-là même qui avaient commis daggerfall. Loin des sentiers battus, les développeurs ont voulu offrir une alternative aux amateurs des jeux d'aventure en tentant de mêler les genres. Pari réussi ?
Redguard fait partie de la lignée des jeux de la série : The Elder Scrolls Adventures. Il est donc logique qu'il prenne place dans l'univers de Tamriel, pays médiéval-fantastique où dragons, gobelins et autres donjonneries cohabitent avec les humains. A l'époque où se situe l'action de Redguard, l'empire de Tiber Septim vient d'envahir et d'asservir toutes les régions connues de Tamriel. Hammerfell, le pays natal des Redguards, est même tombé sous le joug impérial suite à la mort du Roi et de son fils au cours d'une bataille navale sanglante. Hammerfell est maintenant dirigé d'une main de fer par Richton qui n'accepte aucun compromis envers la population locale. Dans ces temps troublés de l'Histoire, vous jouez le rôle Cyrus, mercenaire Redguard depuis longtemps exilé. Après avoir reçu une missive vous apprenant la disparition de votre soeur Iszara en pays d'Hammerfell, vous décidez de retourner dans votre contrée d'origine pour y retrouver votre soeur, en espérant qu'elle ne soit plus trop fâchée du fait que vous ayez tué son mari 10 ans plus tôt... Je ne viens de vous faire qu'un résumé de l'histoire et vous pouvez dès à présent jauger de la profondeur scénaristique mise en place pour Redguard ! En effet, tous les pays, les races, religions etc. ont été travaillés pour que Redguard respire la crédibilité et dépeigne un univers complexe et complet.
Redguard utilise une vue à la troisième personne dans un environnement tout en 3D. Les décors sont énormes et très variés avec palais, cavernes ou port de pirates. Le jeu est basé sur l'exploration et l'action, et je ne peux m'empêcher de penser que Redguard ressemble fortement à Outcast dans l'esprit. L'univers est bien sûr tout à fait différent mais les dialogues avec les personnages qui comprennent à chaque fois des dizaines de sujets de conversation sont quasi-identiques. De plus, le système de jeu est le même, mêlant aventure et scènes de combats dans les décors en 3D sans aucune interruption alors que chaque région visitée est gigantesque. Quant au moteur 3D, il ne supporte hélas que les cartes à base de chipset 3DFX et eux-seuls pourront bénéficier d'une accélération matérielle. Pour les autres, ce sera software pour tout le monde ! Le mode logiciel affiche jusqu'à 640x480 et un gros PC sera exigé tellement le calcul est important. D'ailleurs, à cette résolution, même les monstres de courses de notre rédaction ont montré des signes de faiblesse... Sinon il faudra vous contenter d'un léger 320x200. Quant aux heureux possesseurs de Voodoo, ils pourront apprécier le soin apporté aux décors avec une multitude de détails graphiques. Tout ça parce que le jeu est en mode DOS, je trouve quand même gonflé de développer un moteur pour un seul support. C'est plus un constat qu'une critique mais vu les différences entre les deux moteurs, c'est réellement dommage.
L'essentiel de Redguard vous demandera de vous balader, de parler aux différents habitants et de combattre en duel vos ennemis. Aaah ! Les duels ! Les combats sont nombreux dans ce jeu et vous devrez rapidement apprendre à manier l'épée car l'aventure commence directement par une bataille contre deux pirates. Dès que votre épée est au clair, le jeu passe en mode duel et les touches changent de fonction. Cyrus est alors capable de tourner sur lui-même pour porter 5 types d'attaques et la défense peut s'automatiser. Le tout donne des combats marrants au début mais rapidement lassants car trop peu de coups différents et un système de touches pas vraiment étudié. Le plus drôle est en fait d'écouter vos adversaires vous invectiver dans un langage très imagé de pirate. Redguard reste avant tout un jeu d'aventure et c'est donc un catalogue complet d'épreuves et d'énigmes que Cyrus aura à résoudre tout au long du jeu. Elles sont de difficulté variable et les plus perverses vous demanderont beaucoup de réflexion ou alors beaucoup d'adresse pour en venir à bout. Si les dialogues sont vitaux et vous permettent d'avancer dans le scénario, ils deviennent trop longs à cause de la multitude de sujets possibles et il faudra vous armer de patience ou mettre une télé à côté tellement les habitants de l'île ont des choses à dire sur tout.
- Graphismes14/20
Constat mitigé puisque d'un côté, un moteur accéléré à base de 3DFX très joli et fin où chaque détail vous arrêtera pour voir de plus près. D'un autre côté, un moteur logiciel faiblard qui demande une grosse configuration pour un résultat pas toujours très joli et fluide. Côté graphisme donc, à réserver aux possesseurs de carte à base de Voodoo.
- Jouabilité15/20
Le système de touches est peu intuitif et vous demandera sans cesse des repositionnements. Redguard reste jouable mais pas très maniable et les scènes où l'agilité est de mise vont en faire rager plus d'un !
- Durée de vie19/20
Le scénario est d'une richesse incroyable au point de vue des énigmes et de la complexité de l'univers. En rajoutant à cela, la foule de choses possibles sur cette île, on peut prétendre que Redguard vous restera longtemps dans les bras.
- Bande son10/20
Pas top du tout ! Le mode DOS gère très mal certaines cartes et entre les sons parasités ou d'un niveau trop faible par rapport à la musique, il faut ramer pour avoir quelque chose de potable. Assez mal faits, les dialogues sont assez insipides car pas assez joués par les comédiens.
- Scénario19/20
Un monde très travaillé et propice à l'aventure. Le mélange des genres est finement agencé pour plaire à tout le monde et le scénario mérite une très bonne note pour ses personnages au caractère travaillé et pour sa difficulté. Un vrai jeu d'aventure !
Au total, Redguard se retrouve être un très bon jeu d'aventure. Cependant, l'interface, les mouvements ainsi que l'attrait des duels ne sont pas assez travaillés. De plus, les non possesseurs de carte 3DFX se voient réduits à jouer en logiciel, ce qui m'agace quelque part.