Ça y est, No Rest for the Wicked est dorénavant disponible en accès anticipé sur PC (Steam). Pour rappel : c’est un action-RPG exigeant - dans la veine d’un Dark Souls - développé par Moon Studios, la fameuse équipe derrière les metroidvania Ori. C’est donc une grande première pour la société, qui entend bien marquer les esprits en “réinventant” le genre... C’est certain, la promesse est séduisante sur le papier, mais dans les faits, notre premier aperçu (le mois dernier) nous avait laissé quelques doutes ! Voici donc la question à 100 balles : est-ce que cet early access nous a fait changer d’avis ?

Ne rien faire comme les autres

Dans sa noble quête pour révolutionner l’action-RPG à la "Souls", Moon Studios chamboule pas mal de choses qu’il convient de rappeler. Déjà, une belle partie de No Rest for the Wicked tourne autour de Sacrement, une ville faisant office de hub, que vous débloquez après avoir battu le premier boss. Elle renferme tout ce dont un aventurier peut rêver (forgeron, quêtes secondaires, tableau de prime) et se dévoile comme une zone évolutive que le joueur peut reconstruire, améliorer en rassemblant les bonnes ressources. Ici, Moon Studios propose par exemple de rénover l’auberge du coin - ou de bâtir des raccourcis pour mieux naviguer dans Sacrement qui est mine de rien plutôt vaste. À terme, le joueur pourra même acheter un foyer qu’il pourra personnaliser à l’image de RPG plus classiques.

Plus que d’accueillir votre chez soi, la cité est un lieu que vous verrez souvent, que ce soit pour faire progresser le scénario (plus fourni que dans un Souls), acheter des ressources ou faire réparer votre équipement. Car oui, dans No Rest for the Wicked, la mort diminue la durabilité de votre équipement et Sacrement est le seul lieu où vous pouvez rafistoler tout ça ! Autre différence avec Elden Ring : les adversaires battus ne reviennent pas à la vie après votre échec - mais d’autres peuvent débarquer en fonction de l’heure de la journée - et il n’y a ici pas de fiole de soin magique qui se remplit entre deux essais. Très concrètement, Moon Studios vous demande, entre deux combats sanglants, de cueillir des champignons et faire un brin de cuisine à un feu de camp. Seuls les plats faits main régénèrent instantanément une portion de vie (un ingrédient simple la fait remonter petit à petit). Et autant dire que c’est quasi-obligatoire afin de tenir tête aux gros monstres.

Quelques autres précisions pour la route. Malgré ses airs d’hack’n’slash à la Diablo, en raison de sa caméra isométrique, l’action de No Rest for the Wicked se rapproche bien d’un Souls ! En revanche, Moon Studios emprunte au genre la rareté des objets - d’ordinaire à unique - et le goût pour la coop. Oui, plus tard dans cet accès anticipé, vous pourrez parcourir l’île de Sacra avec trois de vos amis. Enfin, Moon Studios a fait le choix d’un loot carrément aléatoire pour rendre chaque partie “unique”. De ce côté là, il semble déjà il y a avoir le choix, avec (en marge des armes blanches) de la magie.

Un mélange des genres qui fait mouche ?

Bref, No Rest for the Wicked est un patchwork de pas mal de choses - et si vous êtes à la recherche d’une expérience similaire à Dark Souls, vous allez être surpris. Mais, faire les choses différemment ne veut pas dire les faire mal, et Moon Studios le prouve : les combats délivrent de jolies sensations et l’incroyable direction artistique de l’équipe imprime une atmosphère rare... Un dernier aspect qui ajoute même un petit "plus" à l'exploration qui, à défaut d'être novatrice pour le genre, fait les choses bien ! Dans cet early access, nous avons aussi le droit à quelques nouvelles cinématiques, et le soin apporté à la mise en scène | à l'animation force l'admiration. Malgré tout, après ces quelques heures sur l’accès anticipé, nous avons toujours quelques réserves.

Comme évoqué le mois dernier, avec son envie de révolutionner le genre, les papas d’Ori semblent se mettre des bâtons dans les roues. À ce stade, nous avons notamment des doutes sur la façon dont Moon Studios cherche à faire revenir le joueur à Sacrement. Alors oui, c’est un lieu central à l’aventure, mais y retourner à cause d’un ingrédient manquant ou d’une arme brisée, ça s’apparente malheureusement plus à une corvée qu’autre chose. Et puis dans un jeu du genre, un échec se suit généralement d’une irrépressible envie de se venger. Mais là, pour le coup, il faut faire... la popote.

Dans le même ordre d’idées, pour accomplir certaines quêtes, No Rest for the Wicked vous somme de revenir dans des zones déjà “terminées”. Des zones qui - même si elles ont été débarrassées de leur boss principal - cachent encore des choses et ont même évolué depuis votre dernier passage ! Par exemple : une porte auparavant barricadée désormais ouverte, donnant accès à un boss inédit. Sur le papier, pourquoi pas, mais l’exécution pêche à nouveau. Pour rejoindre ce nouvel adversaire, impossible de se téléporter à un checkpoint à proximité, même si ce dernier a bien été activé (alors, il y a bien du fast travel ici, mais il relie seulement le téléporteur le plus récent à celui de Sacrament). Rien qu’avec ça, Moon Studios ne nous donne pas l’impression d’avoir maîtrisé la zone, qu’importe la sueur qu’on y a laissée. Surtout : le simple fait de revenir autant “en arrière” nous laisse perplexe.

Ce n'est qu'un accès anticipé

Malgré tout, pas besoin de tirer la sonnette d'alarme. Le modèle de l’accès anticipé sert bien à régler ce genre de détails et depuis notre premier contact, No Rest for the Wicked a fait quelques progrès - notamment pour ce qui est du placement de la caméra lors des combats. L’objectif de Moon Studios a moins tendance à zoomer | dézoomer sans prévenir, ce qui est un bon point (vous pouvez même régler les tremblements de l’écran dans le menu pause). Cela étant dit, nous n’avons toujours pas le coup de cœur pour les phases d’action… Avec la vue isométrique, c’est comme si les affrontements étaient sur “un seul plan” (pas d’effet échelle à l’image d’un espace 2D ou 3D). Par conséquent, que votre adversaire soit petit ou énorme, ça reste un point vers lequel il faudra faire des allers-retours.

Nous avons aussi noté des soucis liés au terrain parfois exigu qui laisse la porte ouverte à pas mal d’imprécisions (d’autant plus que les patterns des armes et roulades sont pas mal amples). Ce sera sans doute plus compliqué à Moon Studios de régler ça, mais sait-on jamais. Pour l’instant, la durée de l’accès anticipé de No Rest for the Wicked n’est pas encore connue ! Comme on peut l’apprendre sur Steam, l’équipe veut se laisser le temps d’atteindre ses “objectifs de qualité” selon les retours de la communauté. Dans tous les cas, le premier chantier sera l’ajout du mode coopération à 4 joueurs.