Contrairement à ce que l'on pourrait croire lorsque l'on touche à ce type de jeu, Steel Rats s'est fendu d'un petit scénario pour contextualiser les événements auxquels vous et vos compagnons motards allez prendre part. Dans une Amérique des années 40 remaniées à la sauce Diesel Punk, des hordes mécaniques baptisées ferrailleurs ont envahi les rues. Vous incarnez les 4 membres d'un gang de motards, les Steel Rats, qui se serviront de leurs bolides pour éradiquer la menace. Rien de bien transcendant de ce point de vue, même si l'on sent un vrai effort pour façonner un univers cohérent, des éléments de lore étant récupérables dans les passages dérobés des 28 niveaux du jeu.

Une bonne idée sur le papier

Le principe est assez simple. Vous évoluez en 2.5D et en scrolling horizontal aux commandes de motos customisées. Effectivement, ces véhicules sont équipés d'une lame fixée sur la roue avant, utile autant à l'infliction de dégâts aux adversaires qu'à la possibilité de rouler à la verticale, sur les surfaces appropriées. Ajoutez à cela la possibilité de faire des roues avant, de faire demi-tour d'une simple pression de touche, de sauter ou d'activer des pouvoirs spéciaux propres à chaque personnage et vous obtiendrez un panel de mouvements assez complet qu'il n'est pas forcément évident à prendre en main en début de partie. Car effectivement, s'il existe une vraie verticalité dans la construction des niveaux de Steel Rats, c'est aussi avec la notion de profondeur qu'il faudra compiler. D'une pression de stick, votre motard pourra accéder au premier ou à l'arrière-plan du décor autant par nécessité que par volonté d'exploration.

Pour boucler un niveau, plusieurs moyens sont à votre disposition. Vous pouvez opter pour la traversée en ligne droite du parcours, tout en vous pliant à la résolution d'objectifs sensiblement similaires d'un niveau à l'autre (activer un générateur pour déverrouiller un ascenseur, la plupart du temps), ou vous adonner à un peu de grimpette et d'exploration. Cette dernière partie vous permettra de récolter des éléments d'histoire, comme nous l'avons mentionné plus haut, mais également de récolter de la ferraille, en tuant des ennemis notamment. Loin d'être inutile, la récolte de matériaux vous laissera libre de customiser les véhicules des 4 motards que vous contrôlez. Barre d'énergie supplémentaire pour dispenser davantage de coups spéciaux, vie boostée ou augmentation des dégâts seront autant de possibilités offertes à vous pour gagner en puissance et traverser sans encombre les différents niveaux du jeu.

Si Steel Rats peut être séduisant en raison de sa direction artistique parfois vraiment inspirée, une certaine monotonie se dégage de l'ensemble de l'aventure. Outre les objectifs redondants, c'est aussi la trop grande uniformité des niveaux qui donne la sensation de répéter trop souvent les mêmes actions et les mêmes mouvements. S'il existe bien des moments qui changent la routine, comme des combats de boss ou des courses poursuites, c'est généralement la linéarité qui se démarque au cours des 6 heures environ qu'il vous faudra pour boucler le jeu.

Des imprécisions préjudiciables

Si cet aspect routinier et homogène peut facilement être pardonné grâce à un level design souvent bien pensé et parfois amusant à parcourir, c'est essentiellement dans ses trop nombreuses imprécisions que Steel Rats trouve son principal défaut. En effet, le comportement de votre véhicule ne semble pas réagir d'une manière naturelle, et se bloque parfois sur un saut ou une pirouette sans que le joueur ne puisse se l'expliquer. Lors des phases de poursuite, où il est requis d'enchaîner rapidement et sans erreurs les acrobaties pour échapper à un assaillant, la maniabilité imprécise du jeu s'exacerbe pour finir par agacer le joueur qui devra parfois enchaîner les game over avant de parvenir à ses fins. Le problème n'est pas tant que le jeu ait des pics de difficultés (surmontables au demeurant), c'est que cette difficulté naît d'un gameplay qui n'est pas assez peaufiné pour les actions qu'il demande d'accomplir au joueur.

Ce manque de précision se ressent également énormément lors de l'exploitation des effets de profondeur. Il ne sera en effet pas rare, voire même fréquent, de rater un saut en raison d'une appréciation faussée des perspectives, ce qui peut s'avérer frustrant lors d'un enchaînement de sauts délicats. Le problème est identique en présence d'ennemis, dont on peine parfois à percevoir la ligne de profondeur sur laquelle ils se trouvent, empêchant de correctement les viser, ce qui sera parfois synonyme de game over, vos motards n'étant pas des plus résistants.

C'est le cumul de cette somme de détails qui empêchent Steel Rats de déployer son potentiel fun, pourtant bien présent sur le papier. S'il n'est pas un ratage complet, il manque au titre de Tate Multimedia un gameplay mieux calibré à l'expérience acrobatique qu'il ambitionnait.