Disponible depuis la Saint Valentin 2017, For Honor incarne, tout comme Rainbow Six Siege, le nouvel essor d’Ubisoft. Mis à jour régulièrement, constamment à l’écoute de sa communauté, le jeu de joute médiévale n’a pas fini d’enrichir son contenu et franchi une seconde étape : celle de l’ajout de contenus allant au-delà du Season Pass. Ce dernier, déjà touffu et désormais terminé, nous a fait plonger au fil des mises à jour dans différentes ambiances en ajoutant régulièrement contenus et combattants, réajustant les forces et faiblesses de nos champions afin d’abreuver les joueurs du nectar de la guerre. Tâchons donc de faire le point sur les qualités et défauts du suivi du jeu, près d’un an et demi après sa sortie initiale.
Lire le test d’origine de For Honor daté du 14 février 2017
Comme auparavant, le titre se découpe de manière assez classique : une campagne solo nous propose d’apprendre à jouer les différentes typologies de personnages, du redoutable balourd à l’assassin frêle, mais rapide en passant par les lanciers et profils équilibrés. Suivant une narration efficace et suffisante, le titre vous offre ainsi un sympathique tutoriel dont nous vous avions déjà parlé à travers notre précédent test. Le gros sujet des différentes mises à jour fut donc, sans trop de surprises, le multijoueur…
Enfin une interface réseau de qualité
C’est donc au niveau des affrontements entre champions que For Honor a subi le plus de modifications. La première, et la plus louable, est l’ajout de serveurs dédiés, survenu un an après la sortie du titre. Tardive, cette modification fait suite aux nombreuses plaintes à l’encontre du système peer to peer mis en place pour les serveurs de jeu. Dès les premières semaines de jeu, on a en effet pu voir apparaître des re-synchronisations intempestives gelant les affrontements durant quelques secondes, des lags, de la triche organisée, bref, de quoi ruiner la réputation d’un jeu en ligne. La réaction ne fut malheureusement pas déployée immédiatement, mais les serveurs s’avèrent désormais bien plus stables et ne souffrent plus du tout des comportements toxiques et des déconvenues qui survenaient dans les premiers instants du titre.
Plus vraiment une “no-go zone” pour les nouveaux…
D’ailleurs, la communauté de For Honor accueille depuis le mois de mai 2018 toujours plus de joueurs si l’on en croit les sites de statistiques et c’est une excellente chose. Elle qui n’était plus fréquentée que par des aficionados, lesquels rendaient quasi-impossible les affrontements lorsqu'on ne faisait pas partie des joueurs hardcore du titre. Bradé, voire même offert (durant l’E3 2018), For Honor s’est depuis refait une petite jeunesse et a su fixer les “non-experts” grâce à un contenu bien plus attractif qu’à la sortie...
Plus de modes, plus de cartes
On remarquera très vite en revenant sur For Honor l’arrivée du mode Tribut, plutôt intéressant et stratégique. Venant enrichir le panel un peu faiblard de modes de jeux multijoueurs (constitué grosso modo des duels solo-duo-quatuor, et du PVP-PVE Dominion), Tribut insert divers buffs et avantages au sein d’une capture de drapeau en 4 contre 4. Dès lors, c’est aux joueurs de décider qui aura quel poste : qui sera le porteur, qui ira rapidement “valider” le drapeau correspondant à un boost de force, de défense, ou de perception, dans le but de donner un net avantage à son équipe.
Une fois les trois autels "honorés", une dernière chance est offerte aux perdants pour empêcher la validation des gagnants. La tension est palpable tout au long de la partie et les retournements de situation sont réguliers : il n’est pas rare de former une petite escouade autour d’un porteur et de voir ce dernier attaqué par deux adversaires venu “invalider” la progression du drapeau. On ressent alors la fameuse hésitation-clé de For Honor, celle qui vous fait décider en une fraction de seconde si le plus malin est de combattre, de valider un point ou une réanimation, ou de fuir. Rares sont les jeux à faire appel à un tel instinct et le mode Tribut y fait appel systématiquement : il constitue donc un excellent mode à la fois stratégique, plaisant, et très malin.
En dehors des modes de jeu, on remarquera également l’arrivée de 6 nouvelles cartes dans le roster, ce qui fait monter le nombre d’arènes à 18, sans prendre en compte les variantes d’environnement.
6 nouveaux héros, aux talents certains…
Depuis la sortie du titre début 2017, 6 nouveaux héros ont rythmé le Season Pass tout en étant dévérouillables en farmant des unités d’Acier. Ces ajouts, introduits sous forme de saisons, ont vu également l’arrivée de nouveaux niveaux de rareté pour les objets ainsi que moult items de customisation de personnages. En parlant de ces derniers, il serait de bon ton de les introduire. Ont été par exemple ajoutés le Centurion romain, un très habile et massif combattant, ambidextre et très offensif. Bondissant, changeant, il dispose d’une mobilité impressionnante et misera sur ses stun à base de coups de genoux afin d'embrocher ses adversaires en bonne et due forme. Un style proche de celui de Maximus dans Gladiator pour un look qui rappelle celui de son grand adversaire, Tigris de Gaulle.
En saison 2, le Centurion fut rejoint par le Shinobi, un guerrier asiatique aussi technique que redoutable. Ses Kusarigama, sorte de faucilles reliées à des chaînes, sont imprévisibles et l’on enchaînera avec grand plaisir les coups à distance façon Scorpion de Mortal Kombat, parfois même pour tracter l’adversaire, et les attaques rapides typiques de la faction Samurai. Sa défense est faible et ses parades sont à placer dans le bon timing de manière à ce qu'elles soient efficaces. Fort heureusement, tout ceci est contre-balancé par un contrôle de l’espace qui lui permet de faire ce qu’il souhaite, ou presque, de la position de ses adversaires. Esquive téléportées, saltos, le Shinobi est un maître des déplacements et un adversaire extrêmement difficile à lire. S’il est bien joué, il vous finira petit à petit sans que vous n’ayez eu le temps de comprendre ce qu’il se passe.
En saison 3, ce sont les Gladiateurs côté Chevaliers, et les Highlanders des Vikings qui ont fait leur apparition. Ce dernier, combattant hybride, peut endosser un style défensif terriblement efficace et passer en mode offensif pour tirer bon usage de son immense épée, au risque de ne plus pouvoir parer. Un perso plutôt complexe à gérer, néanmoins ô combien jouissif à maîtriser. C’est également le constat que l’on fait au sujet du Gladiateur, un rétiaire qui se bat au trident comme le veut la tradition, mais qui malheureusement n’a pas de filet, remplacé ici par un petit bouclier d’appoint. Rapide et doté d’une excellente allonge, il n’hésitera pas à embrocher ses ennemis afin de terminer ses combos et dispose de charges redoutables, notamment celle du coup de poing qui lui permet de se créer des occasions.
Enfin, la saison 4 Order & Havoc nous a apporté les deux nouveaux héros que sont la Shaman des Vikings et l’Aramusha pour les Samurai. Celui-ci est une véritable machine à enchaîner les attaques avec ses deux sabres et disposera d’une très faible défense, préférant plutôt faire des parades "frame-perfect" afin de contre-attaquer dans le bon timing. Extrêmement dangereux, l’Aramusha incarne, à la manière des autres persos du jeu, un style unique qu’il est vital de connaître dans le but de le contrer. La Shaman quant à elle, s’avère plutôt difficile à manier et enchaîne ses coups relativement lentement. En revanche, elle s’avère plutôt “animale” dans sa façon de se déplacer et pourra donc caler efficacement quelques coups de machette et de couteau si l’adversaire n’y fait pas attention. Une fois mise au sol, sa cible sera une proie facile que la Shaman n'hésitera pas à attaquer en se jetant dessus telle une bête affamée.
Le calme avant une seconde vie ?
Au fil des saisons, Ubisoft a donc remanié, rééquilibré et réajusté les compétences et statistiques de ses personnages pour fournir un roster qui se veut complexe, complet et plutôt bien fichu. Que l’on soit amateur de jeu de combat technique ou non, il est possible de trouver son plaisir sur le titre. Notons par ailleurs que le studio semble bel et bien avoir “terminé” sa première phase, en ne sortant aucun nouveau héros en saison 6 de manière à se concentrer sur les ajustements. Un ralentissant la cadence qui déplut à beaucoup d’habitués et qui permit, avec la distribution gratuite du titre pendant l’E3, d’offrir un peu de sang neuf sur le jeu, lui redonnant une seconde jeunesse qui rappelle beaucoup ses débuts. De nouveau donc, For Honor est un titre où l’on rencontre toute sorte de joueurs, hardcore ou non, réunis pour des joutes sur des modes tantôt stratégiques, tantôt basés sur l’affrontement pur, avec un roster de personnages désormais très satisfaisant.
L'évolution de For Honor de ses débuts jusqu'à aujourd'hui
Points forts
- Le mode Tribut, stratégique et fun
- 18 personnages uniques en leur genre
- Toujours aussi beau et bien animé
- Une architecture serveur désormais stable
- Un gameplay toujours aussi efficace et technique
- Un mode classé et tournoi pour les amateurs de compétitif
Points faibles
- Certains modes sous-fréquentés : longs matchmaking
- La Guerre des Factions, toujours aussi insipide
- Un cocktail d’apprentissage, d’adaptation et de sang froid qui ne plaira pas à tout le monde
For Honor se constitue désormais d'un contenu bien plus solide qu'à sa sortie, comptant 18 cartes, 18 combattants et 5 modes de jeu majeurs, ainsi qu'un mode tournoi et classé. Son solo comme sa partie entrainement sont toujours aussi efficaces, mais c'est sur le multijoueur que les équipes d'Ubisoft ont mis le paquet sur cette année d'exploitation, stabilisant l'infrastructure serveur et enrichissant le contenu. Sous l'impulsion du studio, le jeu a profité d'une semaine de gratuité pendant l'E3 afin de regagner un peu de jeunesse et accueillir un public moins expert qu'auparavant, ce qui le prépare pour l'arrivée des prochains contenus et lui permet d'entamer une seconde jeunesse en totale adéquation avec la nouvelle politique d'Ubisoft relative au suivi des jeux multijoueurs. Plus que jamais, For Honor est à classer dans les très bons jeux de combat.