Après un premier épisode brillant sorti en mars dernier et développé par les Français de Big Bad Wolf, The Council poursuit sa route narrative épisodique avec un second acte sous-titré Hide & Seek. Un jeu de cache-cache au sein duquel notre héros Louis de Richet remonte une nouvelle fois la piste de sa mère disparue dans les dédales du manoir d’un conte Mortimer décidément plein de surprises. Dans la pure continuité de son prédécesseur, le huit clos politique et historique poursuit son ambition de bousculer les règles du jeu d’aventure narratif.
Notre Gaming Live de Hide and Seek, l'épisode 2 de The Council
Sans spoilers majeurs de l’intrigue, ce test dépeint certaines situations liées aux événements du premier épisode The Mads One de The Council. Nous vous recommandons en ce sens la lecture de notre premier test (ou mieux, une petite virée in game) avant d’attaquer ces quelques lignes.
L'évangile selon saint Louis
Puisqu’il n’y a pas vraiment de bons ou mauvais choix dans The Council, le début de ce second épisode dépend des conséquences de vos décisions lors de l’épisode un. Dans notre cas, c’est face à un cadavre, dans une situation qui sent un peu le roussi que s’ouvre ce Hide & Seek. L’occasion pour l’ami Louis de Richet de se retrouver pour la première fois en tête à tête face à son énigmatique hôte, Lord Mortimer. Malgré une faible présence à l’écran jusqu’alors, Big Bad Wolf parvient à conférer au personnage un charisme immédiat doublé d’un épais voile de mystère qu’il nous tarde de percer. D’où provient l’immense fortune du bonhomme ? Quelles sont les motivations sous-jacentes à ces petites sauteries de VIP au beau milieu d’un caillou paumé au milieu des côtes anglaises ? Quels rapports entretient-il avec notre mère ? Tant de questions qui mèneront Louis à s’aventurer toujours un peu plus loin dans les secrets du manoir.
Un manoir truffé d’énigmes en tout genre pour ce second acte, bien plus que lors du chapitre introductif. Les présentations avec les différents invités désormais effectuées, reste maintenant à poursuivre nos discussions avec eux afin de tenter de gratter le vernis de surface et découvrir leurs véritables motivations. Entrent ici en jeu nos précieux poins de talent dépensés depuis le début d’aventure dans différentes compétences sociales ou d’enquête. L’approche « RPG narratif » de The Council poursuit sur sa bonne lancée et offre au joueur de nombreuses occasions de mettre à profit ses spécialisations dans le but d’en apprendre toujours un peu plus sur les lieux et ses différents interlocuteurs. Sans mettre autant l’accent sur le bal des relations sociales que dans The Mad Ones, Hide and Seek introduit un nouveau personnage dans l’équation narrative de l’enquête : Manuel Godoy, chef du gouvernement espagnol.
Moins de dialogues, plus d'énigmes
Aux dépends de gros rebondissements scénaristiques, l’épisode concentre la grande majorité de son action sur les phases d’investigation et la résolution d’énigmes en tout genre. Jamais tirés par les cheveux, ces casse-têtes utilisent l’Histoire, les mythes ou encore la religion dans le but de mettre au défi notre logique ainsi que notre capacité à recouper différentes informations. On a passé sans doute un peu trop de temps à nous triturer les méninges au cours de ce que nous qualifierons de ping-pong pictural entre évangiles. En revanche, le passage du labyrinthe et ses multiples références captivantes à la mythologie grecque nous a laissé un bon aperçu des possibilités de The Council en matière de mélange entre historicité et fantaisie romanesque. Cette suite ne comporte malheureusement que trois actes contre cinq pour son prédécesseur, elle nous laisse par ailleurs un léger goût d’inachevé une fois ses deux heures de gameplay écoulées. Certes l’histoire progresse, les doutes quant aux motivations en action derrière la disparition de notre mère s’épaississent, mais on sent clairement que Big Bad Wold en a gardé un peu trop sous le coude dans le but de maintenir la tension narrative au fil des trois prochains actes. Une balance mieux équilibrée entre dialogues et énigmes aurait permis à Hide & Seek de se montrer plus impactant.
Les choses se ternissent aussi quelque peu sur le plan technique avec des défauts plus marqués autant du côté du framerate que de l’animation des personnages. La fréquence d’affichage se casse régulièrement la figure sous la barre de 45 fps dans certaines zones malgré une carte graphique bourrée aux amphétamines graphiques (une 1080ti dans notre cas). Le problème avait déjà été signalé par de nombreux joueurs dès le premier chapitre et semble s’accentuer ici. Espérons que le studio français planche sur quelques ajustements afin de réduire ces vilaines chute de fréquence d’affichage. Pointées du doigt lors de notre premier test, la rigidité des animations faciales se fait ici plus marquée sur certains personnages comme Georges Washington ou Emily Hillsborrow pour ne citer que ces deux-là. Traits peu expressifs, regards perdus dans le vide et synchronisation labiales aux fraises sont un peu trop présents à l’écran.
Points forts
- Un casting de personnages toujours aussi savoureux
- L’impact des compétences sur les dialogues
- Des énigmes historiques bien ficelées
- Ambiance toujours aussi plaisante
Points faibles
- L’intrigue de l’épisode manque de rythme
- Animations faciles trop rigides
- Framerate en sueur à certains moments
Ses grandes lignes désormais tracées, The Council doit dorénavant nous surprendre un peu plus avec un futur troisième acte mieux rythmé que ce Hide and Seek. Si le mélange entre jeu narratif, Histoire et éléments RPG fait toujours mouche, Big Bad Wolf en a probablement un peu trop gardé sous le coude pour véritablement nous surprendre avec cet épisode. Les énigmes s’étoffent, la galerie de personnages aussi, mais la construction essentiellement basée sur les énigmes de ce second volet nous laisse quelque peu sur notre faim. On reste néanmoins assez impatient de lever le voile sur tant de mystères au cours des trois derniers chapitres.