Paru initialement sur Wii U, puis porté sur Nintendo 3DS, Hyrule Warriors arrive maintenant sur Nintendo Switch dans sa Definitive Edition, plus complète que jamais.
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Si le gameplay n’a pas changé d’un iota, cette version reste des plus généreuses en matière de contenu, avec 29 personnages jouables en tout. Quand on sait que chacun dispose de sa panoplie de coups et de ses attaques spéciales, ce n’est pas rien !
Cela dit, c’est au niveau des modes de jeu que cette version se démarque, avec les nombreux challenges, les défis de boss, ainsi que le mode Ganon dans lequel on contrôle le sanglier maléfique, même si ce dernier est trop mou pour être intéressant. Quoi qu’il en soit, si vous aimez qu'un titre vous résiste, vous allez être servi ! Le mode Aventure, plat de résistance, n’est pas en reste avec pas moins de neuf maps à explorer, case par case, chacune ayant ses propres règles obligeant le joueur à réfléchir un peu avant de se lancer dans les batailles. Soyons clairs, on parle de dizaines d’heures de jeu supplémentaires, du moins si vous ne trouvez pas le gameplay trop répétitif. La gestion des fées fait bien évidemment partie du lot des ajouts, avec la possibilité de les faire évoluer et de les équiper.
Toutefois, si les ajouts sont une chose, n’oublions pas que la Switch est une plate-forme qui propose d’autres façons de jouer. S’il est possible de faire de la coop en mode nomade, on vous conseille largement le confort d’un canapé et d’un écran TV pour comprendre tout ce qu'il se passe. Notons aussi que le jeu au Joy-Con unique, bien que possible, reste moins agréable qu’avec un duo de Joy-Con ou un Gamepad Pro. Autre petit regret, les scènes cinématiques sont de piètres résolutions et cela ne passe pas inaperçu… Malgré cela, on retrouve un titre de qualité dont les quelques rares ralentissements restent anecdotiques, surtout dans un genre qui n’y est pas étranger. Bref, s’il faut accrocher aux musô et à l’univers Zelda, Hyrule Warriors sur Nintendo Switch reste un achat recommandable.
La suite de cet article concerne le jeu original, Hyrule Warriors, sorti sur Wii U. Ce test avait été écrit en 2014, par Romendil.
Afin de nous aider à patienter jusqu'à la sortie du prochain Zelda exclusif sur Wii U, Nintendo a accepté que l'équipe d'Omega Force transpose l'univers de la série dans un clone de Dynasty Warriors. Une décision qui n'aura pas manqué de heurter la sensibilité des puristes qui visualisaient mal l'alliance improbable entre les deux. Mais c'était sans compter sur l'imagination des concepteurs d'Hyrule Warriors qui ont trouvé le moyen de compenser la redondance du gameplay par une multitude de petites trouvailles qui confèrent au titre une identité bien spécifique.
« Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir »... de cohérence ! Voilà ce qu'aurait pu dire l'auteur de la Divine Comédie s'il eût été fan de Zelda en voyant de quelle manière Hyrule Warriors ose mélanger tous les éléments caractéristiques des différents jeux de la série pour les propulser sur un immense champ de bataille où le scénario sera clairement le dernier de vos soucis. Pour résumer, la Triforce est une fois de plus la source d'affrontements terribles entre les factions de la lumière et celles des ténèbres qui se déchirent pour conquérir un royaume d'Hyrule à feu et à sang. Possédée par le mal, une puissante sorcière nommée Cya s'est mise en tête d'ouvrir la porte du temps pour s'emparer de l'âme du héros légendaire dont vous connaissez certainement le nom...
Des compromis sinon rien
A partir de là, on ne doit pas s'étonner de retrouver les personnages du jeu dans des situations parfois en total décalage avec le background de la série Zelda, l'histoire n'étant qu'un vague prétexte pour pousser tout le monde à croiser le fer dans des environnements appartenant à des opus bien distincts. On navigue ainsi du volcan d'Ordinn de Skyward Sword au palais du crépuscule de Twilight Princess, en passant par le désert Gerudo, le mont du péril ou encore le lac Hylia, dans des versions évidemment remaniées par rapport aux jeux d'origine. De la même façon, les forces en présence comptent dans leurs rangs des figures aussi éloignées que peuvent l'être Xanto, Ghirahim, ou la petite collectionneuse d'insectes Machaon, auxquelles s'ajoutent des protagonistes complètement inédits.
Il faudrait donc plutôt voir dans les champs de bataille d'Hyrule Warriors une sorte de Ragnarök de l'univers Zelda, un endroit où les guerriers les plus valeureux de la série se retrouvent à batailler côte à côte dans un but commun. Et tant pis si les alliés de jadis sont parfois amenés à s'affronter, ou à l'inverse, si les ennemis de toujours combattent désormais main dans la main, l'intérêt est ailleurs. Car la formule même d'un Dynasty Warriors-like consiste à imaginer une infinité de batailles à grande échelle où les héros terrassent la piétaille par paquets de mille tout en empêchant les lieutenants ennemis de s'emparer de leurs propres territoires. Un schéma de base extrêmement simple sur lequel viennent se greffer une multitude d'objectifs prioritaires qui font réellement tout le sel des parties en obligeant le joueur à garder constamment un œil sur l'évolution de la bataille pour parer à toute éventualité.
Clins d'oeil en pagaille
Une fois plongée à la sauce Zelda, la formule profite de la richesse de l'univers de la franchise de Nintendo pour agrémenter les missions d'une quantité appréciable d'éléments faisant référence à tel ou tel épisode de la série. Cela va par exemple de la simple grande clef qu'il faut récupérer pour ouvrir les portes de la forteresse ennemie, aux missiles teigneux qu'il convient soit de protéger soit de détruire avant qu'ils n'explosent dans votre base ou dans l'un de vos forts. Des coffres pouvant contenir des fragments ou des réceptacles de cœurs sont également éparpillés dans les niveaux, mais sont parfois camouflés sous des rochers qu'il faut faire exploser à l'aide de bombes. Plus étonnant, les cocottes viennent de temps à autre jouer les trouble-fêtes dans les batailles en n'hésitant pas à vous agresser violemment si elles ont le malheur de subir des dommages collatéraux, quitte à appeler des renforts pour vous submerger par leur nombre. Dans d'autres cas, ce sont des bébés cocottes que vous devez escorter jusqu'à leur mère, une grosse poule dorée qui appellera alors ses congénères pour constituer une faction alliée totalement improbable!
Les grandes fées, version Ocarina of Time, n'ont toujours pas amélioré leur look mais elles vous attendront parfois dans leurs fontaines sacrées pour vous donner les moyens de renverser complètement le cours des batailles. Quant aux petites fées, leur rôle n'est pas non plus négligeable puisque le fait de les délivrer en les stockant dans des flacons vous permettra d'assainir des forts qui sont sous l'emprise d'un sortilège infligeant aux alliés des dégâts constants. A vous ensuite de trouver quelle fée correspond à quel fort, sachant que la carte générale vous montre les symboles communs entre les deux. Impossible de ne pas évoquer non plus la présence furtive de quelques Skulltullas, les araignées devant être traquées à des moments précis pour débloquer des fragments d'images à reconstituer. On ne dispose alors que de quelques instants pour les localiser en guettant leur bruissement caractéristique pour tenter de les frapper mortellement avant qu'elles ne disparaissent.
Des personnages aux talents évolutifs
La série Zelda n'étant pas la plus prolifique en termes de figures récurrentes d'un épisode à l'autre, la liste des personnages choisis pour figurer dans Hyrule Warriors réserve quelques surprises. Aux incontournables (Link, Zelda, Sheik, Impa) s'ajoutent en effet quelques « outsiders » sur lesquels on n'aurait pas forcément parié. C'est le cas de Darunia, le leader Goron, de Ruto, la princesse Zora, de Fay, l'esprit de l'épée sacrée, ou encore de Midona sous sa forme crépusculaire. La palme revient tout de même à Machaon, la petite collectionneuse d'insectes de Twilight Princess qu'on n'aurait pas franchement vue dans un beat'em all mais qui se défend plutôt bien avec ses scarabées et ses papillons. Côté maléfique, il faut compter sur la présence de Ganondorf, mais aussi sur celle de Xanto et de Ghirahim qui compensent leur relatif manque de charisme par leurs techniques frôlant tantôt le ridicule, tantôt l'humiliation. En bonus, le soft introduit une héroïne inédite nommée Lana qui est une magicienne capable de manier aussi bien les grimoires que les bâtons Mojo.
Au total, ce sont donc 13 protagonistes jouables qui nous sont proposés dans Hyrule Warriors, la plupart étant à débloquer. Bien que le gameplay inhérent à la formule « musô » se révèle fatalement répétitif et plutôt basique, les styles de combat de chaque personnage diffèrent suffisamment pour ne pas lasser trop rapidement. Qui plus est, certains héros se révèlent un peu plus techniques que d'autres à jouer dans le sens où leurs capacités s'appuient sur des jauges qu'il faut recharger régulièrement, comme l'esprit de l'épée sacrée pour Fay ou les sphères de lumière pour la princesse Zelda. La bonne idée est d'avoir fait en sorte que chaque héros puisse se battre avec plusieurs armes différentes, même s'il faut là encore prendre le temps de les déverrouiller. Contrôler Link armé d'une épée, d'une baguette de feu ou d'un gant de puissance change complètement la donne, les attaques étant complètement différentes pour un renouvellement appréciable du gameplay.
La gestion de l'arsenal est d'ailleurs d'autant plus intéressante qu'on peut renforcer les armes grâce au ferrailleur en les fusionnant entre elles pour transférer des capacités de l'une à l'autre (exp +, matériaux rares, attaque forte, etc.). Il arrive parfois que certaines capacités soient cachées, auquel cas il convient de manier les armes qui les détiennent suffisamment longtemps pour libérer ces nouvelles aptitudes. La principale restriction dans ce système de fusion est qu'on ne peut transférer des capacités que sur des armes qui possèdent suffisamment de slots libres. Dans le même ordre d'idées, l'évolution des personnages passe par une sorte d'arborescence qui se développe à mesure qu'on déverrouille des badges débloquant de nouvelles attaques, jauges de puissance, combos... Il faut alors trouver les bons matériaux en ramassant les sacs lâchés par les ennemis pour, progressivement, débloquer chacune des cases de l'arbre des différents héros. Ces badges constituent d'ailleurs le meilleur moyen de renforcer les capacités des personnages en parallèle au gain classique d'XP. Notez qu'il est possible de dépenser des rubis pour augmenter le niveau des personnages un peu en retrait niveau XP, histoire de ne laisser personne à la traîne.
Points faibles et boss
Réputé pour son extrême redondance, le gameplay des beat'em all de masse à la Dynasty Warriors n'est clairement pas le point fort d'Hyrule Warriors. Pourtant, les concepteurs du jeu ont réussi à trouver quelques éléments qui relancent de manière intéressante le déroulement des missions. Ainsi, outre le parachutage régulier de nouveaux objectifs qui pimente agréablement les parties, c'est surtout l'entrée en scène de boss tout droit issus de la « mythologie » Zelda qui constitue le point d'orgue des batailles. Non contents de bénéficier d'une taille démesurée, ces boss exigent tous une technique bien particulière pour être mis à genoux. On attendra par exemple qu'un Dodongo ouvre la bouche pour envoyer des bombes à l'intérieur, on esquivera le laser de Gohma pour transpercer son œil d'une flèche bien placée, et on visera soigneusement les têtes du Manhandla pour les assommer à coups de boomerang. Les fans ne manqueront pas de remarquer que certains boss adoptent ici des formes assez inattendues, comme Volga (inspiré du dragon de feu Volvagia) et Iscerro (qui renvoie à la fois à Bongo Bongo et aux fantômes Wizzrobes).
Les armes secondaires trouvent donc leur réelle utilité face à ces boss qui apparaissent parfois à plusieurs sur une même map pour vous prendre en tenaille. Des power-up sympathiques ont également le bon goût de décupler la puissance de ces armes (bombes géantes, triples flèches...) pendant une durée limitée pour vous permettre de faire le ménage plus rapidement. Des ennemis plus coriaces que la moyenne vous obligeront aussi à recourir à l'ensemble de votre arsenal (grappin compris) pour exploiter leur point faible qui apparaît généralement lorsqu'on esquive une attaque puissante. On dispose alors d'un bref instant pour frapper l'ennemi afin de descendre complètement sa jauge de point faible, ce qui débouche alors sur une attaque spéciale redoutable. Inutile donc de s'acharner bêtement sur un adversaire résistant alors qu'il suffit généralement de le laisser agir et d'esquiver son coup pour contre-attaquer directement sur son point faible. Ce soupçon de subtilité rend le gameplay un peu moins bourrin qu'il n'y paraît à première vue, même si le bestiaire tourne rapidement en rond.
Aventure et coopération
Il est conseillé de démarrer la découverte d'Hyrule Warriors par le mode Légende qui, avec ses 18 missions scénarisées où les personnages sont imposés, permet de se familiariser en douceur avec le gameplay du jeu. Une fois celui-ci terminé, on peut être tenté d'y revenir avec d'autres héros pour essayer de récupérer tous les coffres cachés pouvant contenir des fragments ou des réceptacles de cœurs, mais aussi pour y traquer toutes les Skulltullas qui tissent leur toile sous certaines conditions (l'arme et le niveau de difficulté peuvent être imposés). Le mode Libre s'en rapproche énormément, si ce n'est qu'il nous donne la possibilité de refaire toutes les missions avec n'importe quel personnage. Introduit via une importante mise à jour, le mode Défis ajoute toute une série de missions comportant des objectifs à compléter en temps limité.
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Mais le gros morceau du jeu réside très clairement dans le mode Aventure. Reproduisant à l'identique la map du tout premier Zelda sur NES, ce mode combine aventure et baston dans une série de missions garantissant des dizaines d'heures de jeu, seul ou en coop. Depuis le point de départ, les cases de la map ne s'ouvrent qu'à la condition de remporter une mission avec un rang supérieur ou égal à celui qui vous est imposé. Il peut s'agir de missions de conquête de territoires, mais aussi de quiz (éliminer le bon ennemi en fonction de l'indice donné) ou de mort subite (toutes les frappes portées ou subies sont fatales). La dimension aventure réside dans l'exploration des cases de la map qui requiert l'utilisation d'objets bien précis (boussole pour localiser un élément suspect, bougie pour cramer les arbres, bombes pour ouvrir l'accès à une grotte, etc.). Des objets qui ne peuvent d'ailleurs être obtenus qu'en remportant d'autres victoires sur d'autres cases de la map, tout ceci pour débloquer de nouvelles récompenses non négligeables (personnages bonus, armes supplémentaires, réceptacles de cœurs).
Grâce à son mode Aventure, Hyrule Warriors s'offre donc une très bonne durée de vie, mais pour éviter la lassitude, on ne saurait que trop vous conseiller d'y jouer en coopération avec un ami. Plutôt que d'opter pour un écran splitté, le jeu impose le recours au GamePad, ce qui signifie qu'un des deux joueurs doit « se dévouer » pour ne pas suivre l'action sur l'écran de la TV mais sur celui du GamePad. Dans la pratique, on s'y fait assez rapidement, la qualité de l'image étant à peu près identique à celle de l'écran TV, en dépit de quelques ralentissements de temps à autre. Le plaisir de parcourir les missions en duo compense néanmoins largement ces désagréments, même si on peut regretter l'absence totale d'une option en écran splitté. Le second joueur peut, quant à lui, jouer aussi bien au pad classique qu'avec une Wiimote... s'il ne craint pas les crampes au poignet. Hyrule Warriors a en tout cas le mérite de tenir largement la route sur la durée puisque les bonus à débloquer dans la galerie se comptent par dizaines (modèles 3D, illustrations à reconstituer, médailles / trophées), et que la bande-son abrite pas moins de 37 remix survitaminés des thèmes musicaux de la saga Zelda.
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Points forts
- Le thème Zelda qui enrichit la formule Dynasty Warriors
- Tous les modes jouables en coopération
- Le mode Aventure extrêmement riche
- La notion de point faible
- Les boss issus de la série
- Les remix musicaux des thèmes de Zelda
- Durée de vie colossale pour tout explorer
Points faibles
- Le gameplay redondant malgré tout
- La réalisation correcte sans plus
- Les cinématiques basse résolution
De retour sur Nintendo Switch, Hyrule Warriors arbore son manteau Definitive Edition, synonyme de contenu massif. Des modes supplémentaires à gogo, neuf maps Aventure à la durée de vie exceptionnelle, 29 personnages jouables, on ne peut pas se sentir lésé. Il s'agit d'un bon gros défouloir qui ne manque pas de finesse et qui s'avère très appréciable, surtout à deux joueurs. Toutefois, la redondance des phases, du gameplay et dans une certaine mesure du leveling ne convient pas à tous les joueurs. Si vous accrochez aux musô, ne passez pas à côté !