20 ans après, la magie qui entourait le premier et le mythique STR historique que nous avons tous connu aimé et chéri, fait-elle encore effet ? Le Age of Empires qui nous a appris la stratégie gestion est-il encore un cador du genre ? Pour fêter le quart de siècle de cette oeuvre mythique, Microsoft nous propose d'y retoucher dans les meilleures conditions possibles grâce à une version remaster qui a la lourde tâche de moderniser un précurseur du genre.
Age of Empires pour les nuls
Après une béta fermée, c’est donc le jeu complet que nous testons aujourd’hui, l’occasion pour nous de replonger dans les souvenirs et de faire un bond de 20 ans en arrière sur un secteur qui a mine de rien considérablement évolué depuis. Foncièrement didactique et bien pensé, Age of Empires vous apprend les bases du jeu de stratégie, de la construction à la gestion des ressources en passant par le renforcement militaire et l’élaboration de villes protégées. Et comme le veut le titre le titre du jeu, nous évoluerons ici à travers les âges, des premiers nomades à l’âge du fer. D’ailleurs, on retrouvera avec plaisir l’instant clé du changement d’âge, lorsque votre cité évolue graphiquement en un clin d’œil, arborant de nouveaux styles architecturaux, en fonction de la nation sélectionnée.
Vos bâtiments disposeront de nouveaux upgrades disponibles, de nouvelles unités, et les possibilités de constructions pour vos ouvriers de base évolueront également. Très vite, votre civilisation s’entendra et il vous sera possible d’envisager la victoire sous différents angles, militaire par l’anéantissement de votre ennemi, ou bien en construisant une merveille qui devra durer 2000 ans. Rassurez-vous, en temps réel, on sera plus proche des quelques dizaines de minutes. La merveille sera couteuse, longue à construire, et indiquera sa position à toutes les autres civilisations, préparez-vous donc à quelques attaques...
Des améliorations tangibles ?
Mais alors que nous réserve cette nouvelle version, baptisée Definitive Edition ? Tout simplement une refonte graphique, esthétique, et sonore du jeu, qui profite au passage de plusieurs modernisations de mécanismes. Du online aux points de ralliement en passant par l’introduction du système de fermes du second opus, ce Definitive Edition tente de changer sans bousculer ce bon vieux AoE. Compte tenu du contenu assez limité que proposait le premier épisode de la série, retrouver cette petite madeleine de Proust avec son extension dans sa version classique et modernisée est un plaisir.
Côté refonte esthétique on saluera le réaménagement des menus, bien plus ergonomiques que dans l’ancienne version, et le reskin des modèles de personnages. Ceux-ci sont bien animés et permettent de se rendre compte de l’évolution des graphismes. Il suffit en effet d’activer « classique » dans les options en début de partie pour revenir « à peu près » sur le jeu de 1997, avec ses lourdeurs de gameplay, ses graphismes approximatifs et ses sons assez pauvres. De quoi mettre en valeur l’OST réorchestrée, les sons remaniés, les graphismes remis au gout du jour et la modernisation de certains systèmes. Pour autant, la copie n’est pas parfaite...
Quand le vieil âge n’excuse pas tout
Si les graphismes et l’enrobage font globalement bonne figure, même si les différents niveaux de zoom proposés détériorent étrangement la netteté des modèles sur notre bécane de test en plus de ne pas être "fluide" dans leur transition, on regrettera en revanche l’aspect très old school de l’IA et du pathfinding. Car si la première est typique des STR des années 90 et fera 10 actions à la secondes (notamment au niveau des replis et attaques d’unités), proposant des profils de difficulté brutaux où il faut mettre en place des automatismes bêtes et méchants pour espérer survivre plus d'une demi heure, le pathfinding, quant à lui, vient clairement gêner l'expérience de jeu par des actions ralenties, brouillonnes, et par de nombreuses errances dans les déplacements des unités.
Autre ajouts majeur de cette Définitive Edition : le multijoueur et l’éditeur de niveau, deux features que l’on retrouva quelques années plus tard sur le second épisode, Age of Kings et qui permettent ici de s’affronter entre humains, jusqu’à 8 joueurs, ou de concocter des cartes customisées où pourront s’affronter jusqu’à 250 unités par civilisation. Histoire d’assurer côté résolution, le titre propose un support 4K sur lequel le zoom X1 permettra d’élever la caméra beaucoup trop haut pour que cela soit jouable : ça ne sert pas à grand-chose mais ça fera plaisir aux possesseurs d’écrans 4K. En dehors de cela on retrouve tout le contenu solo d’AoE et de Rise of Rome, à savoir 9 scénarii historiques et une campagne tuto focalisée sur l’hégémonie de la nation Egyptienne.
Points forts
- Les nouveaux graphismes, beaux et bien animés
- La modernisation de certaines mécaniques et de l’interface
- L’arrivée du multijoueur et de l’éditeur
- Les sons et musiques, réorchestrés et remasterisés
- Le plaisir de retrouver le feeling si particulier d’Age of Empires, 20 ans plus tard
- Petit prix
Points faibles
- Pathfinding problématique
- IA archaïque et trop agressive
- Niveau de zoom relativement inutile et buggé
- Contenu assez pauvre malgré l'intégration de l'add-on Rise of Rome
Avec son feeling à l’ancienne, son IA archaïque et son pathfinding douteux, la Definitive Edition est un produit à l’attention, avant tout, des nostalgiques. Ces derniers pourront revivre l’expérience d’origine grâce à un mode « classique » ou profiter du travail sur les graphismes, l’ergonomie, les mécaniques, et les musiques à travers l’option "Definitive Edition". Malheureusement, sans micro-gestion des troupes et avec un arbre technologique aussi peu poussé, le titre n’excelle plus du tout dans le domaine qu’il a contribué à démocratiser. Pour découvrir le genre, il peut en revanche s’avérer intéressant, d’autant plus que sa campagne de tutoriel est toujours aussi sympathique puisqu’elle relie le étapes de gameplay à la naissance d'une civilisation. Idéal pour se replonger de temps en temps dans l’ambiance d’il y a 20 ans, le temps d’une escarmouche ou d’une partie multi, Age of Empires : Definitive Edition fait office de madeleine de Proust qu'il ne faut toutefois pas mettre entre toutes les mains.