Comme c’est souvent le cas avec les jeux PS VR, l’écran-titre donne le ton et plonge le joueur dans les profondeurs d’Eos. Les quelques secondes de contemplation laissent ensuite place à la création d'un avatar, homme ou femme, avec tout l’attirail esthétique nécessaire. Tatouages, cicatrices, cheveux, gants, chaussures... il y a largement de quoi faire pour façonner un sujet qui pète la classe. On vous l’accorde, l’intérêt n’est que visuel mais vous aurez au moins le plaisir d’incarner un personnage à votre goût. L’instant « mode » bouclé, il ne reste plus qu’à attraper votre canne à pêche et à partir à l’assaut des poissons démoniaques. Pas de doute, il n’y a que les développeurs nippons pour nous pondre pareil concept...

LA PÊCHE AU GROS

Alors que vous êtes à la recherche d’un coin tranquille pour vaquer à votre occupation favorite (la pêche, pas le farniente), une créature immense bondit de l’eau et vient vous frapper de plein fouet. Secouru par la très sexy Cindy, vous êtes déposé dans une bâtisse qui vous servira de Q.G pendant toute l’aventure. C’est en effet en ce lieu que vous pouvez refaire votre garde-robe, améliorer votre matériel (cannes, moulinets, appâts...), contempler les photos de vos prises et monter à bord de votre véhicule pour rejoindre les différents points d’eau de la région. Comme on pouvait s’y attendre, Monster of the Deep fait la part belle au fan-service et nous immerge dans l’univers du Prince Noctis et de ses compères globe-trotters. L’idée de se retrouver nez-à-nez avec les héros de Final Fantasy XV aurait pu être excellente. Malheureusement, elle se résume à des séquences de blabla sans intérêt en présence de protagonistes qui font office de potiches. Vous pouvez les voir pêcher à vos côtés et c’est à peu près tout. En terme d’immersion et de réalisme, on repassera...

CARPE DIEM

Le mode Story fonctionne sur un principe très simple. Après avoir sélectionné une mission, le joueur est transporté près d’un point d’eau et doit pêcher plusieurs poissons afin de faire monter une jauge. Bien évidemment, celle-ci monte plus ou moins rapidement selon la taille des prises. Lorsque la barre d’énergie est pleine, un boss fait son apparition et il faut alors l’affaiblir grâce à une arbalète avant de le pêcher et de le ramener sur la rive pour l’éliminer. Là encore, ce surplus d’action est une bonne chose mais il aurait fallu que le concept se renouvelle pour tenir sur la longueur. Mais ce n'est pas le cas. Monster of the Deep répète inlassablement le même schéma (dialogue > poissons > boss) et la lassitude s’empare du joueur rapidement. Certes, on peut améliorer son équipement, prendre des clichés et accéder à différents modes de jeu (défis de chasse, tournois...) mais l’ensemble manque de... profondeur. Comme l'ensemble du jeu dans sa globalité.

Entre chaque mission, vous revenez au Q.G pour faire le point sur votre matériel.

DANS LE FILET

Si la réussite de votre pêche réside en grande partie dans votre lancer, vous pouvez néanmoins faire appel au sonar pour matérialiser les points d’eau les plus fournis en poissons. Que ce soit avec les PS Move ou la manette, le lancer est plutôt naturel et on prend un certain plaisir à gérer le moulinet (soit avec le stick, soit avec le move en effectuant le mouvement) et les changements d’appâts. Sur ce point, c’est plutôt efficace et il est même possible de se déplacer (écran par écran) dans chaque environnement pour trouver la meilleure zone de pêche. C’est juste dommage que les interactions soient si peu nombreuses, limitant par ricochet le challenge et l'exploration. Avec un tel univers, on aurait pu espérer différentes phases de jeu et surtout une plus grande liberté dans les mouvements. Le syndrome couloir, malgré divers embranchements possibles, est palpable du début à la fin.

FAITES GAFFE AUX ARÊTES

Alors que les premières parties se sont passées sans accroc, nous avons été ensuite témoins de nombreux bugs. Bien qu’ils soient très drôles, ils dénotent d’un certain manque de finition du jeu. On s’est ainsi retrouvé devant Cindy qui se tordait dans tous les sens en regardant dans une autre direction que celle de l’avatar. Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de notre personnage de se plier en quatre, avec les mains dans le sens inverse de la réalité. Quant aux enchevêtrements de polygones et aux bugs de textures, ils se sont multipliés lors des dernières missions. Dans les années 90, cela ne choquait pas de voir des bouts de personnages en moins mais en 2017, ce n’est pas la même limonade. Il faut vraiment espérer qu’un patch sorte pour corriger tout ça.

BELLES ÉCAILLES

Au fil des mois, le casque de réalité virtuelle démontre de belles choses. Même si les graphismes peuvent paraître aliasés et parfois flous, il faut reconnaître que les environnements de Final Fantasy XV ne manquent pas de charme. Beaux, colorés et plutôt bien animés (la végétation bouge, l’eau est bien rendue...), les décors sont variés et offrent un agréable voyage. Comme expliqué plus haut, on aurait aimé se balader en toute liberté dans ces lieux luxuriants mais il faudra se contenter d'une progression en couloir. À noter qu’il est possible de contempler des créatures de près (notamment les Chocobos) et de récupérer différents bonus planqués ça et là. Enfin, du côté sonore, l’OST propose un grand nombre de compositions (pendant vos parties de pêche, un passage par le menu vous permet de choisir la musique de votre choix) ainsi que les voix en anglais et japonais. Quant au français, y compris dans le texte, vous pouvez l’oublier. Avec les cinématiques plaquées sur un écran et les diverses errances citées auparavant, ça commence à faire un peu beaucoup.