2017, l’année Sonic ? Après un épisode à l’ancienne sous-titré Mania chapeauté par un fan pour les fans, c’est au tour de la Sonic Team de prouver que du sang bleu hérisson coule toujours dans leurs veines. Dans cette suite de Generations, nos héros habitués à jouer avec les dimensions tentent d’éviter la dégénération. Tic tac, la course contre le monstre Eggman peut commencer, avec en guise de coureurs deux hérissons en baskets qui tentent d’asseoir leur domination. De gré ou de force.
La version PlayStation 4 de Sonic Forces assure une résolution en 1080p, là où la version Xbox One accuse le coup avec une définition moindre pour tenir les 60 images par seconde. Evidemment, la différence ne se remarque pas forcément dans les moments nerveux où la caméra virevolte, mais elle est bien visible pendant les passages plus calmes. Les possesseurs de Xbox One X seront en tout cas ravis d’apprendre que leur version est la meilleure techniquement, même si elle n’atteint pas la 4K native. Du côté de la Switch, Sega propose du 720p cadencé à 30 images par seconde, avec un niveau de détail moindre du côté des graphismes. Le rendu est tout de même tout à fait satisfaisant sur l'hybride de Nintendo. Enfin, la version PC demande une configuration costaude pour tourner de manière fluide. Nous précisons que nous n'avons pas subi de crashs durant notre test sur ce support.
Deg’man
On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Voilà quasiment 30 ans que Sonic déjoue les plans de l'infâme Docteur Eggman. Ce dernier, entouré de ses sbires robotiques et de quelques méchants emblématiques de la saga, met au point un nouveau projet machiavélique pour se venger de toutes les humiliations subies depuis 3 décennies. Alors que Green Hill est ensevelie sous le sable et la rancoeur, le hérisson est mis au tapis puis disparaît de la circulation. Afin de prêter main forte à la résistance et secourir Sonic pour déjouer les plans d’Eggman, c’est au joueur qu’incombe la lourde tâche de créer un avatar à contrôler jusqu’au grand final.
L’éditeur d’avatar permet de créer un petit animal personnalisé grâce à une multitude de critères éditables comme le sexe, la race, la couleur du pelage ou encore le style des vêtements. Les créations les plus improbables sont évidemment encouragées.
Sous les ordre de Knuckles, il va falloir reconquérir les zones corrompues et battre les boss qui s’opposent à toute progression. Dans son déroulement, Sonic Forces ne se risque pas à l’aventure en monde semi-ouvert et se contente de faire s’enchaîner des niveaux à réussir avec des héros imposés. À l’instar de l’épisode Generations, les développeurs japonais ont estimé que deux Sonic ne seraient pas de trop pour reconquérir le coeur des fans et mettre à l’amende une nouvelle fois Eggman. En comptant l’avatar, cela donne 3 manières plus ou moins différentes de jouer aux tableaux du titre.
La résistance avance
L’avatar créé par le joueur et le Sonic moderne partagent plusieurs mouvements. Ils peuvent tous les deux locker des ennemis pour les éliminer en leur fonçant automatiquement dessus et effectuer des glissades destructrices. Les missions qui les mettent en scène sont filmées par une caméra qui alterne entre une vue fixée derrière le personnage et une vue de profil, sans qu’il ne soit possible de modifier l’orientation de l’objectif par l’intermédiaire du stick droit. La différence majeure entre les deux loustiques vient du fait que le grand hérisson peut effectuer un turbo (qui explose les adversaires) là où notre création a la faculté d’utiliser un Wispon, une arme qui peut être changée selon le contenu débloqué. Pourquoi chercher à éliminer les ennemis en leur sautant dessus lorsqu’il est possible de les faire griller au lance-flammes ? Le Wispon équipé détermine également le pouvoir qui s’actionne lorsque le personnage ramasse un bonus de la même couleur. Par exemple, si le lance-flammes est équipé et qu’un bonus rouge est collecté, alors l’avatar peut s’envoler quelques secondes dans les airs au gré des explosions. S’il se prémunit du lasso électrique et ramasse un bonus jaune, alors il suivra les chemins faits par les anneaux comme s’il était aimanté. Inutile de préciser qu’il est indispensable de s’armer du bon outil en fonction de la mission pour espérer battre les meilleurs temps. Les deux héros peuvent par ailleurs s’unir lors de rares tableaux. Dans cette configuration, les pouvoirs s’additionnent et le jeu peut arbitrairement lancer des séquences de “Double Turbo” qui rendent les compères invincibles. Si la manipulation est divertissante lors des passages scriptés au sein des niveaux, elle est beaucoup plus anecdotique lorsqu’il s’agit d’infliger le dernier dégât à un boss.
Rétro, et pas assez
Face à toute cette modernité et afin de clôturer la liste des personnages jouables, Sonic version rétro revient avec son saut basique et sa roulade chargée. Exclusivement filmés de profil, les niveaux mettant en scène le hérisson old-school font la part belle à la plate-forme pure, avec ce que cela sous-entend d’imprécisions causées par un personnage à l’inertie capricieuse et à une physique générale erratique. Les passages se déroulant dans un flipper perdu dans la jungle exacerbe ces problèmes. Non, Sonic n'est clairement pas fait par la plate-forme millimétrée.
Pour ceux qui souhaiteraient prolonger l’aventure, SEGA propose en téléchargement un épisode dédié à Shadow. Les différents univers de l’aventure principale sont ici réutilisés pour créer des situations plus complexes qui mettent malheureusement à mal la jouabilité hasardeuse du titre.
Le fait que le jeu enchaîne les niveaux avec des personnages aux capacités distinctes oblige le joueur à se concentrer sur les contrôles. Il est courant de vouloir détruire un adversaire avec son Wispon alors que l’on dirige Sonic, ou encore d’essayer de locker un ennemi lorsque l’on incarne le bedonnant hérisson du passé. Le fait que les séquences avec les personnages modernes alternent au sein des mêmes niveaux la vue de dos avec celle de profil brouille encore un peu plus les frontières. Les erreurs peuvent donc rapidement émerger dans ces univers chargés, qui recèlent parfois de phases moribondes axées sur la destruction d’ennemis.
Dans Sonic Forces, il y a toujours une bonne excuse scénaristique pour changer d’univers, d’époque, de musique ou encore de personnage. L’histoire totalement farfelue et les dialogues abracadabrantesques déroulent un liste de décors diversifiés, à défaut d’être originaux. Les univers se comptent en effet au nombre de 7 (Green Hill, Chemical Plant, City, Death Egg, Mystic Jungle, Metropolis, Eggman Empire Fortress), pour une aventure composée de 30 niveaux principaux qui prend environ 5 heures pour être terminée (en normal). Autant de tableaux qui se laissent parcourir avec un certain plaisir, même s’ils donnent tous l’impression que Sonic n’est pas toujours à l’aise dans ses baskets avec sa formule. Une fois l’épopée terminée, il est toujours possible de rejouer des niveaux ou de réussir quelques défis annexes afin de déverrouiller divers objets destinés à son avatar. Pas de quoi prolonger cette expérience correcte qui a la bonne idée d’être vendue à prix réduit.
Points forts
- Des niveaux dynamiques
- Plutôt joli, et fluide
- Des musiques dans le plus pur style Sonic
Points faibles
- Beaucoup trop d'imprécisions lors des passages plate-forme
- Manque de séquences spectaculaires et vraiment rapides
- Des cassures de rythme dans les niveaux
- Toujours des soucis de lisibilité
- L’avatar n’apporte pas grand chose
Si dans les rêves les plus torrides d’Amy, avoir deux Sonic, c’est le rêve, le constat est légèrement moins enthousiasmant une fois cet épisode terminé. Avec son fan service moins présent que dans Generations et des tableaux un peu trop sages, le titre de la Sonic Team joue la carte de la force tranquille sans cacher les grosses faiblesses de sa jouabilité et de sa lisibilité. L’arrivée d’un avatar totalement personnalisable n’apporte que très peu à cette courte aventure qui aura bien du mal à fédérer de nouveaux accrocs. Les fans, quant à eux, prendront leur dose de speed en espérant des jours meilleurs.