Quatre années après le dernier opus numéroté et deux remake plus tard, Atlus nous livre un nouvel épisode pour sa série de Dungeon-Crawler. C'est plus d'un an après sa sortie au Japon que Etrian Odyssey V : Beyond the Myth arrive dans nos contrées sur 3DS. Avec ses donjons à explorer et à cartographier, le titre reprend la formule établie et nous envoie dans les strates de l'Yggdrasil.
Nous voilà sur le continent d'Arcania où les légendes racontent que quiconque parvient au sommet de l'arbre monde verra son souhait se réaliser. Chacune des races qui peuplent ces terres possède sa propre interprétation du mythe mais l'objectif n'en varie pas pour autant : gravir étage après étage les différents labyrinthes qui constituent l'aventure, dépourvue cette fois-ci de world map à parcourir. Et c'est une fois ce postulat expédié qu'on nous demande de créer notre guilde.
La guilde recrute
Le titre propose quatre races qui, de base, possèdent leurs propres classes spécifiques, se comptant au total au nombre de 10. Il faudra par exemple choisir un "Earthlain" (l'équivalent des humains) pour se créer un guerrier ou un tank, ou encore prendre un "Celestrian" pour avoir un mage ou un nécromancien. Ce choix de classe et de race va ensuite déterminer l'arbre de compétences du personnage. Si les capacités de votre classe prennent majoritairement la forme de nouvelles attaques, de heal, ou encore de buff, les compétences de votre race correspondent généralement à des talents, à des capacités hors-combats et aux Union Skills, mais nous y reviendrons plus tard.
Il sera donc impératif de se constituer une équipe équilibrée au regard de ces différentes compétences et de leur évolution. Par la suite, vous aurez accès à des sous-classes ainsi qu'à de nouvelles capacités et pourrez même attribuer à vos personnages des classes des autres races. Cela donne donc accès, passé un certain stade du jeu, à un large éventail de personnalisation pour son ou ses équipes. Car oui, il est possible de se créer jusqu'à 30 personnages pour ensuite former des escouades différentes en fonction de la manière dont on a envie de jouer.
En route pour l'exploration !
Une fois votre guilde créée, on vous envoie bien vite commencer l'ascension de l'arbre monde pour un premier donjon. L'Yggdrasil se découpe en plusieurs strates qui elles-mêmes sont divisées en plusieurs étages. C'est donc toujours en vue à la première personne que nous explorons ces fameux labyrinthes, case par case. Armé de votre stylet, il faudra cartographier méticuleusement les alentours sur l'écran tactile : murs, portes, interrupteurs, et autres raccourcis....
Créer avec soin sa propre carte est une nécessité pour appréhender correctement les donjons, mais ce système de cartographie particulièrement fourni permet de prendre un réel plaisir à l'exploration des très grands labyrinthes. D'autant plus que ces derniers fourmillent d'événements, de coffres et matériaux à dénicher. Il faudra d'ailleurs vite acquérir les compétences hors-combat que sont la pêche, le minage ou encore la récolte pour obtenir les éléments nécessaires à la création de nouvelles armes et d'objets de soin.
L'union fait la force
Concernant les combats, le titre reprend son système de tour par tour classique où l'on va choisir les différentes actions de ses personnages pour les voir être exécutées lors de la phase de combat. Le soft ajoute cette fois-ci les capacités d'Union, qui peuvent être utilisées en même temps qu'une commande classique (attaquer, défendre, compétences...). Chacune, moyennant une jauge pleine, va impliquer un certain nombre de personnages. Ces dernières, souvent propres à chaque race, permettent par exemple de régénérer son mana en mobilisant quatre personnages ou encore de ressusciter un allié avec deux compagnons. Au delà de ça, il faudra clairement maîtriser les rôles et compétences de ses personnages sous peine de se faire rosser. La particularité de la personnalisation de races et classes implique en conséquence un bon sens de la stratégie et du timing, notamment pour les buffs et les heals.
C'est pas FOE !
En plus de l'exploration et des combats classiques, nous retrouvons les fameux FOEs, ces ennemis très coriaces se déplaçant sur la carte à mesure que vous avancez de case en case. Les déplacements de ces monstres varient d'ailleurs en fonction de leur type. Certains ne se déplacent que d'une seule case là où d'autres peuvent en parcourir plusieurs d'un coup mais uniquement dans des directions prédéfinies.
D'autres viendront directement à votre poursuite alors que certains, les scorpions par exemple, devront vous voir avant de vous poursuivre. Ce système de déplacement des FOEs sera de fait l'occasion d'énigmes plus ou moins ardues, car il faudra les éviter dans un premier temps pour pouvoir vous frayer un chemin à l'étage supérieur. Ce n'est qu'après avoir gagné en niveaux que l'affrontement direct sera envisageable. Mais l'enjeu en vaut la chandelle, car ils droperont des matériaux rares nécessaires à la création et l'amélioration de meilleurs équipements comparé à ce que les mobs classiques peuvent fournir.
Le challenge au rendez-vous
La difficulté est d'ailleurs relativement élevée. Même en mode basique, il faudra savoir gérer ses allers-retours à Iorys, la ville faisant office de Hub où sont réunis notamment le marchand, l'auberge et le conseil qui vous attribue les quêtes principales. Si les allers-retours sont une composante du genre qu'est le Dungeon-Crawler, le farm l'est d'autant plus, surtout pour espérer vaincre les boss et autres FOEs. Il sera donc nécessaire de passer par quelques phases d'XP pour en plus récolter des matériaux que l'on vendra contre des deniers bien trop rares. La vente de ces matériaux permettra d'ailleurs de débloquer de nouveaux équipements chez le marchand. Pour en revenir à la difficulté, même certains combats classiques peuvent mettre à mal votre équipe et vous obliger à un retour inattendu et risqué à l'auberge pour vous soigner. Le titre permet malgré tout de diminuer ces allées et venues par de nombreux raccourcis et un système d'auto-walk particulièrement utile permettant de tracer les chemins que l'on aura à parcourir plusieurs fois.
De plus, Etrian Odyssey V n'est pas avare en contenu annexe. Que ce soit via les événements cachés dans les labyrinthes ou les quêtes que l'on peut activer à la taverne, le jeu nous donne heureusement de bonnes raisons de farmer et d'en apprendre un peu plus sur son univers, contrebalançant ainsi avec la futilité de son scénario. Tout cela offre donc une très bonne durée de vie en plus de satisfaire les complétistes. Si graphiquement, l'évolution est presque invisible comparée aux derniers épisodes et que la mise en scène est toujours simpliste, cela n'empêche pas le jeu de nous faire parcourir des environnements très colorés enrobés par une jolie bande-son. On note également la présence de doublages pour plusieurs séquences bien que l'intégralité du titre ne soit localisée qu'en anglais.
Le trailer de lancement de Etrian Odyssey V : Beyond the Myth
Points forts
- Le système de classes et ses arbres de compétences
- L'exploration des donjons
- La cartographie très poussée
- Un challenge présent...
- Une belle OST
- Une très bonne durée de vie
Points faibles
- Une mise en scène simpliste
- Un scénario en retrait
- Un manque d'évolution technique
- … mais parfois punitif
- Pas de traduction française (anglais uniquement)
Ce nouvel épisode se concentre sur des aspects précis qu'il maîtrise très bien : les donjons, leur exploration et les combats. Le système de cartographie très riche et les secrets qui peuplent les donjons rendent le tout assez addictif. Avec son système de classes très complet, le titre offre un large panel en termes de personnalisation et d'évolution, et plaira aux amateurs de combats où la stratégie est de mise. On pourrait cependant déplorer un scénario presque absent et une réalisation trop classique tout comme une difficulté qui pourra en rebuter certains. Cela n'empêche malgré tout pas Etrian Odyssey V de proposer une aventure solide qui, en dépit de ses défauts, reste un très bon Dungeon-Crawler.