C'est probablement le jeu le plus connu d'Hideki Kamiya : en 2010, Bayonetta mettait des grands coups de pieds dans le monde du beat'em all avec une aventure ésotérique d'une énergie folle. Capable d'être aussi beau et technique, que fou et dénué de toute forme de mesure, Bayonetta avait impressionné de nombreux joueurs... Sauf ceux qui préférent jouer sur PC, et qui n'y ont donc jamais eu droit. La bonne nouvelle, c'est que Platinum Games a récemment proposé sur Steam une version dépoussiérée du titre, avec résolution 4K et tout le touin-touin. De quoi profiter de Bayonetta dans les meilleures conditions possibles, en 2017.
C'est un véritable plaisir de retrouver Bayonetta, même en 2017. Aujourd'hui encore, les aventures de la sorcière aux jambes interminables font figure de modèle dans le genre beat'em all, une catégorie dans laquelle boxent de très nombreux concurrents. Et pas des moindres. Mais avec aux commandes un personnage tel qu'Hideki Kamiya (Resident Evil 2, Devil May Cry, Viewtiful Joe, Okami...), pouvait-il en être autrement ? Probablement pas. Rejouer à Bayonetta en 2017, c'est comme relancer un grand classique du cinéma. Un film d'action trépidant, aux punchlines aussi mémorables que ses principaux acteurs, et servi par des scènes d'anthologie et une musique inoubliable. Bayonetta était un chef d'oeuvre en 2010, et c'est toujours le cas en 2017, notamment avec sa version PC. Je vous laisse donc le soin de lire le test très complet et toujours aussi pertinent de miniblob, rédigé à l'époque, pour que nous nous concentrions sur ce qui vous intéresse le plus : que vaut cette version PC ?
Bonne pioche les amis, ce portage PC est franchement réussi et fait honneur à la beauté de la sorcière qui donne son nom au jeu. Si l'on pourra toujours chipoter en rappelant que les textures auraient mérité d'être reliftées pour cette nouvelle sortie, dans les faits le jeu est toujours très joli, et ce sur à peu près n'importe quelle machine. Sur notre PC (NVIDIA GeForce GTX 1070, 16 Go de RAM, Intel Core i7-3770), le jeu pouvait s'afficher sans problème en une jolie résolution 4K, à 60 images par secondes. Après vérification, le jeu est capable de tourner en 1080p / 60 fps sur la plupart des machines milieu de gamme, voire même celles munies de cartes graphiques un peu datées, comme la Radeon HD 7770. Autant vous dire que cette version PC de Bayonetta s'impose donc sans forcer comme étant la meilleure version du jeu à ce jour, loin devant la version Xbox 360 en rétrocompatibilité sur Xbox One.
Bayonetta est ainsi plus joli, plus fin. Si certains y verront un détail, il faut tout de même garder en tête que dans un jeu à l'action aussi intense que Bayonetta, ces petites améliorations graphiques sont d'une grande aide. Grâce à elles, l'écran gagne en lisibilité puisque tout ce qui est affiché est plus net, plus précis. C'est particulièrement appréciable lors des combats de boss, qui ont la fâcheuse tendance à être aussi grands et gros que dangereux.
Mais hélas tout n'est pas parfait. Le jeu est actuellement verouillé à 60 images par seconde et on imagine que certains auraient voulu pousser Bayonetta un peu plus loin, afin de rendre justice à la grâce de ses mouvements, en leur offrant un maximum de fluidité. On pinaille un peu, certes. En revanche, plus embêtant, le jeu propose bien un réglage de l'anti-aliasing (MSAA, jusqu'à x16), mais il semblerait que celui-ci ne fonctionne pas. Un problème actuellement rencontré par d'autres utilisateurs un peu partout sur le net. Là encore, rien de bien méchant mais il est vrai que par endroits, le jeu pourrait être plus lisse.
Le test complet de Bayonetta, par Miniblob (28 décembre 2009)
À partir d'ici, les images servant à illuster le titre proviennent de la version Xbox 360 de Bayonetta. Les images employées ci-dessus proviennent de la version PC du jeu, et devraient vous permettre de constater par vous-mêmes les différences notables existants en la version de 2010, et ce portage PC.
Le studio Platinum Games a beau être relativement récent, les équipes à qui l'on doit ce fameux Bayonetta ne sont pas vraiment des nouvelles venues dans le monde du jeu vidéo. On retrouve en effet Hideki Kamiya aux manettes, un ancien du studio Clover qui a déjà signé des titres aussi prestigieux qu'Okami, Viewtiful Joe ou le premier Devil May Cry. On se souvient que celui-ci a eu quelques déboires avec Capcom et qu'il a ainsi fini par fonder sa propre enseigne. C'est ainsi qu'est né Platinum Games et le jeune studio n'a pas tardé à faire parler de lui avec un titre sanglant, drôle et stylisé répondant au doux nom de MadWorld. Il nous revient aujourd'hui avec un beat'em all qui pourrait paraître plus classique mais qui finalement surclasse largement ses petits camarades.
Avant même de se lancer dans l'aventure, les mauvaises langues critiquent déjà le design si particulier de la belle sorcière. Son air de maîtresse sado-maso et ses pauses outrageusement suggestives ont en effet de quoi décontenancer les joueurs qui sont habitués à des héros lisses et propres sur eux. Il faut bien avouer que le background de ce personnage est assez étoffé pour tenir sur un demi-grain de riz mais les amateurs de beat'em all ne lui en tiendront pas rigueur pour autant : les représentants du genre n'ont jamais vraiment brillé par leur scénario et Bayonetta ne fait pas exception à la règle. On y incarne ainsi une sorcière amnésique qui est récemment sortie d'un sommeil qui a duré 500 ans et qui cherche désormais à retrouver ses souvenirs en massacrant des hordes d'anges peu sympathiques. Si les nombreuses cinématiques qui ponctuent le jeu allient un certain sens du spectacle à un humour rarement très raffiné, il faut reconnaître qu'elles ne vous aideront pas forcément à donner un sens à ce massacre. Par exemple, lorsque les boss se lancent dans de longues tirades pour dévoiler finalement leurs motivations, Bayonetta les interrompt généralement assez sèchement en les insultant, en leur montrant ses fesses ou en leur lançant ce qui lui passe à portée de main. Vous l'aurez compris, la dérision et le second degré sont donc de mise : le titre de Platinum Games se fait un plaisir de détourner les codes instaurés par ses prédécesseurs et ne se prive pas de nous offrir quelques jolis clins d'œil. C'est ainsi que lorsque la sorcière se transforme en panthère noire, elle fait pousser des fleurs sur son passage à la manière d'Amaterasu, la louve d'Okami, ou que le marchand d'armes se refuse de lui fixer une tronçonneuse sur le bras ce qui ne serait pourtant pas sans rappeler un certain MadWorld...
Bayonetta fait donc feu de tout bois en ce qui concerne les références diverses et variées. Les petits gars de Platinum Games sont même allés jusqu'à proposer une étrange phase de shoot'em up en nous donnant le contrôle d'un énorme missile et chaque niveau se conclut par un mini-jeu de tir aux anges qui semble tout droit sorti d'une fête foraine. Mais rassurez-vous, le titre dans son ensemble n'en reste pas moins un superbe exemple de beat'em all. La prise en main de la belle sorcière peut d'ailleurs paraître relativement banale au premier abord : une touche est dédiée aux attaques utilisant se petites mimines, une autre vous permet de lancer des coups de pieds et une troisième de sortir vos pistolets pour attaquer à distance. Les choses ne s'arrêtent pas là puisque vous pouvez paramétrer les armes que la demoiselle porte dans les mains ou qu'elle accroche à ses pieds. Elle peut ainsi fixer de petits fusils à pompe à ses talons aiguilles tout en maniant un katana. Il est ainsi possible de définir deux combinaisons et de passer rapidement de l'une à l'autre grâce à la gâchette gauche. Cette description très sommaire du gameplay ne serait pas complète sans évoquer la possibilité d'esquiver à tout instant les attaques de ses adversaires en pressant tout simplement la gâchette droite. Non seulement Bayonetta va alors éviter gracieusement le coup en question, mais cela ne brisera pas pour autant son enchaînement et elle pourra continuer de botter tranquillement les fesses de ses ennemis. Vous aurez même droit à un bonus fort appréciable si vous parvenez à esquiver au dernier moment en passant immédiatement en mode "Witch Time" : le temps se fige alors un instant pour vous permettre de riposter violemment ou de renvoyer les projectiles qui vous étaient destinés.
Au final on se retrouve donc avec des combats incroyablement dynamiques durant lesquels il faut toujours rester attentif au moindre mouvement de ses ennemis pour esquiver les attaques. Mieux vaut en effet éviter les coups qui font baisser votre jauge de vie à une allure folle. Si vous optez pour un mode de difficulté normal, les premières échauffourées de Bayonetta vous paraîtront certainement assez ardues au premier abord. Mais rassurez-vous, on s'habitue à ce rythme effréné et vous arriverez très rapidement à sortir des enchaînements qui vous semblaient tout simplement infaisables auparavant. Non seulement chaque combinaison d'armes est associée à sa propre palette de combos, mais au fil de votre progression dans le jeu vous débloquez aussi petit à petit de nouvelles attaques spéciales très tape-à-l'oeil. La sorcière est ainsi capable de se lancer dans une chorégraphie de breakdance particulièrement mortelle ou d'envoyer bouler ses ennemis à grands coups de talons. Le tableau ne serait pas complet sans évoquer les fameuses invocations : Bayonetta peut ainsi terminer un combo en utilisant sa chevelure et perdre quelques éléments de sa tenue au passage pour matérialiser une énorme botte ou un gigantesque coup de poing ravageur. Il est enfin possible de faire appel à la magie pour réaliser des attaques encore plus impressionnantes : en fonction de l'ennemi et de la façon dont vous l'abordez, le pauvre bougre pourra par exemple passer à l'échafaud, faire un séjour dans une dame de fer, se frotter à un cheval d'arceau hérissé de lames, ou être littéralement tronçonné en deux. Toutes ces joyeusetés vous promettent non seulement des affrontements variés, mais vous ressentirez aussi une réelle satisfaction en apprenant à maîtriser les différents coups spéciaux.
Les vidéos de gameplay de Bayonetta pouvaient laisser craindre que cette frénésie puisse finalement nuire à la lisibilité de l'action. Si les développeurs de Platinum Games n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère en ce qui concerne les effets spéciaux, ceux-ci ne rendent finalement l'ensemble que plus clair. En effet les attaques des ennemis sont par exemple souvent précédées d'une petite lueur qui vous permet de synchroniser plus facilement votre esquive. Le curieux qui regarde donc tranquillement une partie de Bayonetta aura peut-être du mal à s'y retrouver, mais le joueur ne sera par contre jamais perdu.
Points forts
- Une version PC hyper propre...
- ... capable de tourner sur de nombreuses configurations
- Des combats titanesques
- Drôle
- Gameplay au poil
- Durée de vie honnête pour un beat'em all
- Une bande-son inoubliable
Points faibles
- Le framerate bloqué à 60 fps et l'anti-aliasing qui ne fonctionne pas
- Scénario oubliable
Nerveux, drôle et visuellement impressionnant, Bayonetta s'impose décidément comme l'un des meilleurs beat'em all de sa génération, et ce encore en 2017. Si l'on pouvait craindre que Platinum Games nous serve là un jeu uniquement axé sur les courbes de son héroïne, il faut bien finalement reconnaître que c'est avant tout pour son gameplay parfaitement maîtrisé que le titre restera dans les mémoires. Cette version PC lui fait honneur, et devrait ravir les joueurs qui l'attendaient de longue date.