Une version PC en mal de patchs

Quatre mois après son homologue sur consoles de salon, WWE 2K17 débarque sur PC dans une version qui n'a rien d'une révolution. Loin d'être un foudre de guerre, le jeu - qui pèse la bagatelle de 50 Go (!) - propose quelques options graphiques sans grande consistance ainsi qu'un test de performance permettant de jauger votre configuration. Avec un i5 et une GTX 970, et en résolution 1920 x 1080, l'ensemble tourne correctement (oscillant régulièrement en 55 et 60 images par seconde) et se montre plutôt agréable sur le plan visuel, avec des modélisations plus fines. Les configurations les plus modestes pourront abaisser la densité du public pour optimiser la fluidité des combats et il en est de même pour l'anti-aliasing, qui se montre plutôt gourmand. Si vous sentez que votre machine souffre un peu, il suffit de diminuer l'option liée au MSAA pour gagner dix à quinze fps immédiatement. Dans l'ensemble, le résultat est donc honorable même si quelques ralentissements s'invitent, de temps à autre, au tableau.

On pouvait s'attendre à plus d'options mais quelques réglages suffisent pour atteindre une fluidité optimale.

En ce qui concerne la stabilité, il y a en revanche beaucoup à redire. Nombre d'utilisateurs se plaignent de crashs et de problèmes liés aux sauvegardes. Ces soucis de stabilité arrivent régulièrement en mode Carrière et il faudra probablement attendre une série de patchs pour que ce soit corrigé. Même constat pour les parties en ligne qui se montrent terriblement capricieuses, faisant parfois crasher le jeu à l'écran de sélection des catcheurs. Si cela vous arrive, assurez-vous d'être dans le mode de compatibilité correspondant à votre configuration. Certains joueurs se sont aperçus que le jeu s'installait en configuration Vista au lieu de Windows 7, 8 ou 10. Ceci fait, lancez votre jeu en mode Administrateur. Cela ne règlera pas tous les soucis mais ces deux astuces permettent d'occasionner nettement moins de crashs, freezes ou retours au bureau. Pour son arrivée sur PC, WWE 2K17 a donc besoin d'un sérieux coup d'optimisation car l'expérience, en l'état actuel des choses, peut s'avérer rude pour les nerfs. Durant notre test, nous avons été confrontés à ces problèmes lors de matchs en ligne, dans le mode Carrière ou encore durant la création d'arènes. Dommage.

Bill Goldberg est immédiatement sélectionnable dans la version PC de WWE 2K17.

Pour ce qui est du jeu, il reste à l'image de la version console. Avec ses qualités et défauts, WWE 2K17 est un titre correct mais qui se montre paresseux par bien des aspects. L'absence du 2K Showcase est forcément préjudiciable et on regrette que les innovations soient si timides et peu convaincantes. Le seul lot de consolation de cette mouture PC réside dans le pack Goldberg. Vous pouvez ainsi jouer avec Bill Goldberg ("Da Man") dans ses versions WCW et WWE. Deux arènes font également leur apparition : WCW Monday Nitro et WCW Halloween Havoc 98. En revanche, et c'est un peu abusé, les autres DLC restent payants et ne sont pas inclus de base. Après quelques mois d'attente, les développeurs auraient pu faire un effort, d'autant plus que les anciennes versions PC, elles, incluaient tous les DLC des moutures consoles. Avec les problèmes cités plus haut, on vous l'accorde, ça fait un peu beaucoup...

Dans la dernière édition, le mode 2K Showcase s'est démarqué par son scénario mettant en scène différentes superstars de la WWE. Bien pensé et vraiment prenant, il a conquis de nombreux joueurs et on pouvait s'attendre à une trame encore plus maîtrisée cette année. Et là, quand on lance WWE 2K17, la déception est totale ! Bien que Brock Lesnar soit sur la jaquette, sa présence aurait finalement rendue complexe la création d'un Showcase lui étant dédié. Si bien que le mode, apprécié de tous, a purement et simplement été supprimé ! À la place, les développeurs ont misé sur une optimisation du mode Ma Carrière et Univers W. Était-ce un choix judicieux ? Réponse dans les colonnes qui suivent...

PRENDS-TOI EN MAIN, C'EST TON DESTIN

Alors que le mode 2K Showcase tentait une nouvelle approche, le mode Ma Carrière se révèle bien plus classique. Comme l'année passée, il s'agit de créer son catcheur de la tête aux pieds en lui faisant gravir les échelons. Dans l'absolu, ça n'a absolument rien d'original et la personnalisation du sportif n'est pas un modèle d'ergonomie. Si les possibilités sont assez vastes, on a bien du mal à comprendre pourquoi l'onglet "Apparence", comprenant les cheveux, les tatouages ou encore la pilosité, se trouve dans la section Tenue. Quoi qu'il en soit, une fois que vous avez modelé votre futur crack, il est temps d'aller braver le ring. La progression se veut assez similaire à la mouture précédente mais on note tout de même quelques petits changements et améliorations.

Le premier point, c'est que vous n'êtes pas obligés de passer par la case NXT. Née en 2010, il s'agit de l'académie mettant en avant les nouveaux catcheurs et dont le système d'élimination se veut particulièrement expéditif. Avec WWE 2K17, si vos premiers matchs d'exhibition sont encourageants, votre coach peut directement vous plonger dans le grand bain des catégories professionnelles. Les amateurs de la discipline seront aussi ravis de retrouver tout le système d'alliances et de rivalités, matérialisant les relations avec les autres catcheurs mais aussi avec les hautes instances de la discipline. Si l'Autorité est évidemment présente, vous pourrez désormais devenir le poulain de Paul Heyman ou, au contraire, l'envoyer bouler. Ce qui aura pour conséquence de vous placer dans la ligne de mire de Brock Lesnar. En terme d'ambiance et du respect de l'univers de la WWE, 2K sait y faire et c'est tant mieux !

Cette montée en puissance se traduit également par les joutes verbales que vous envoyez à la face de vos adversaires et du public. Il s'agit du fameux Promo Engine. Quatre phrases apparaissent à l'écran et il faut sélectionner celle qui soit à même de faire vibrer la foule et de déstabiliser l'opposant. L'idée est bonne mais l'absence totale de doublage (le perso est sur le ring, fait des gestes et parle en restant muet) rend l'exercice totalement inintéressant. En matière d'immersion, il y avait bien mieux à faire, d'autant plus que les phrases (aux tournures parfois étranges) ne donnent pas tout à fait le même résultat lorsque votre avatar s'exprime. A contrario, l'arrivée du marketing dans le parcours du catcheur est plutôt bien vu. En plus de vos matchs et de vos relations, vous devez gérer l'aspect commercial de votre personnage en revêtant différents t-shirts au fil de la progression. Par ce biais, et par les matchs que vous effectuez, votre cagnotte de VC (la monnaie virtuelle fait son apparition) grimpe, ce qui donne accès à de multiples éléments déblocables (catcheurs, arènes, etc.). Et vu le nombre d'items disponibles, vous allez en passer du temps à tout débloquer. Comme d'habitude, mais c'est encore plus marqué cette année, il est possible de mettre la main au portefeuille - le vrai cette fois - pour booster son compte de VC. Dans l'ensemble, le mode Carrière fait le job mais il montre rapidement ses limites. On tourne très vite en rond, malgré le fait de pouvoir créer ses propres vidéos ou sa scène de victoire, et on ne retrouve à aucun moment le fun du 2K Showcase de l'an dernier. Il n'est pas inutile mais il manque de rythme et le Promo Engine - sans doublage - casse complètement l'immersion.

WWE, TON UNIVERS IMPITOYABLE

L'autre mode majeur réside dans l'Univers W. Derrière ce nom se cache un mode vous permettant de produire les shows les plus spectaculaires en choisissant les rosters les plus alléchants. Ensuite, au fil des matchs, vous devez gérer les alliances et de rivalités entre les catcheurs et jouer sur cette corde sensible. L'idée avec ce mode, qui met également en avant le Promo Engine, est de revivre la tension des matchs diffusés à la télévision, en ayant la possibilité de modifier les évènements. Et dans les faits, ça fonctionne plutôt bien même si l'absence de doublage, encore une fois, est sacrément dommageable. En complément de ces deux modes vient s'ajouter le mode Exhibition. Celui-ci, qui a tout du gratin garni, permet de participer à des combats aux multiples variantes. Il est d'ailleurs hallucinant de constater qu'il n'y a aucune indication à l'écran pour donner de plus amples informations aux novices. Il aurait fallu que chaque option soit clairement expliquée. Là, c'est un peu "on vous sert la soupe et vous vous débrouillez avec". C'est vraiment dans ces moments-là qu'on se dit que l'interface est clairement à revoir. Les menus méritent un sérieux coup de plumeau tant ils sont mal pensés et pas des plus esthétiques. Ca valait la peine de les changer, tiens...

Maintenant, en terme de contenu, certaines nouveautés sont appréciables. Désormais, dans le Ladder Match, le joueur ne peut plus poser l'échelle où bon lui semble. Il doit se limiter aux coins et au centre, ce qui apporte un semblant de stratégie. De même, vos catcheurs seront obligés de sortir du ring pour pouvoir récupérer en cas de supériorité de l'adversaire. Et ils seront incapables de se relever tant que la barre de récup' n'est pas remontée. Cela ajoute un semblant de tactique et cela apporte du rythme à des affrontements qui se montrent plus vifs. Au fil des combats, on découvre ainsi une myriade de petits ajustements, notamment sur les soumissions qui ont gagné en précision. Le système de contres est également plus simple à mettre en place et laisse plus de temps pour réagir. Globalement, WWE 2K17 est un titre plutôt accessible et c'est sans doute l'une de ses principales forces. Maintenant, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a reculé d'un cran par rapport à l'épisode précédent. Outre l'absence du 2K Showcase, on ne peut que déplorer la faiblesse du Promo Engine et les petits bugs entrevus à droite et gauche (comme un catcheur qui se met subitement en lévitation). Et que dire de la partie technique ? Si les graphismes restent jolis, on sent quand même que le moteur commence à tousser sévèrement et la modélisation, plutôt correcte, n'est pas toujours exempte de défauts. Certains catcheuses ont vraiment une tête pas possible (alors que dans la réalité, elles sont bien plus charmantes) et on note encore quelques animations stéréotypées. Dans un sens, cela montre le travail qu'il reste à accomplir pour obtenir un jeu équilibré à tous les niveaux. Mais en l'état, il faut bien le reconnaître, ce cru est un peu décevant.