Toute franchise vidéoludique à succès se doit d'avoir son spin-off : le vrai, le faux, le laid, le beau... Variant les plates-formes pour offrir de nouvelles portes d'accès à la série, ces spin-offs s'avèrent parfois bien sentis en densifiant le background d'une licence. Assassin's Creed Identity s'inscrit dans cette logique puisqu'il propose, sur supports tactiles, de revivre l'expérience d'un assassin parmi d'autres dans l'Italie du début du 16ème siècle, le tout sans passer par la case Free to play.
Point particulier pour un titre mobile, Identity nous embarque dans une aventure aux mécanismes proches de la série Assassin's Creed : On retrouve un système de déplacement et une caméra équivalente, ainsi que les différentes sortes de missions typiques de la série, allant de l'assassinat à la filature en passant par le vol d'objets et l'escorte de personnages. Le soft se construit toutefois de façon différente puisqu'il propose certes des environnements déjà parcourus dans Assassin's Creed II et Brotherhood, mais pas de monde ouvert. C'est en effet via un hub central que vous accepterez les différentes missions permettant de prendre directement le contrôle de votre avatar.
"Le syndrome de la quête Fedex"
Celles-ci sont réparties en deux phases, avec d'un côté un mode campagne scénarisé mettant aux prises nos célèbres assassins contre un groupuscule nommé les corbeaux, et de l'autre différentes missions très courtes ayant pour seul but de vous faire amasser un peu d'expérience et d'équipements. Premier regret, si la campagne scénarisée reste sommaire dans sa mise en scène - uniquement approfondie par la collecte de documents - mais varie les objectifs et les lieux, elle se boucle en 3 ou 4 heures maximum. Une fois celle-ci terminée, il vous faudra donc enchaîner en boucle le second type de missions, qui génèrent des objectifs aléatoires et se terminent en quelques minutes. Certes, on pourra alors gonfler la difficulté en investissant dans différents paliers de niveaux héroïques, mais la mécanique reste très répétitive et pourrait lasser les plus hermétiques au farming.
Les missions annexes peuvent se boucler en quelques minutes
Stuff et boutique
Pour progresser, votre assassin profite d'un système de gain d'expérience et donc de niveaux. Chaque niveau pris permet d'obtenir un point de compétence supplémentaire pour gonfler les statistiques de votre personnage et remplir son arbre de skill au fur et à mesure. On regrette toutefois que malgré la présence d'un arbre unique pour chaque classe du jeu, les différences de gameplay entre ces dernières s'avèrent minimes. Il est toutefois possible de diversifier l'apparence de son avatar en choisissant parmi quelques visages pré-établis (dont celui d'Ezio, joli clin d'oeil) et en choisissant le nom de ce dernier. Plusieurs types d'équipements peuvent être récupérés en terminant les missions ou en les achetant directement via la boutique, mais seule une tenue globale -acquise séparément du reste - aura un effet cosmétique, les autres éléments d'équipement n'influant que sur vos statistiques : force, santé, etc...
Point particulier, Identity était un Free to play lors de sa sortie en Nouvelle-Zélande et en Australie mais s'est débarrassé de ce statut en arrivant dans nos contrées. Désormais facturé une poignée d'euros, il s'avère bien plus permissif dans sa progression tout en proposant toujours quelques micro-transactions pour les plus impatients. On retiendra surtout que le soft s'avère tout à fait abordable sans dépenser le moindre denier en dehors de l'investissement initial : c'est l'une des bonnes nouvelles résultant de ce passage à une version payante dès l'acquisition. On peut en effet collecter une bonne partie de la monnaie nécessaire pour acheter les éléments sans avoir à utiliser de l'argent réel.
Une boutique est présente in-game
Caméra folle et jouabilité perfectible
Le principal élément de discorde autour d'Identity concerne sa jouabilité. En proposant une aventure reprenant des mécanismes typiques des épisodes principaux, le soft n'offre pas une prise en main des plus optimales : il est certes possible de gérer ses déplacements avec un minimum de doigté, mais l'ensemble devient des plus complexe dès lors qu'une course-poursuite s'engage et que la caméra est davantage mise à contribution. En ce sens, les épreuves de parkour deviennent un vrai calvaire à gérer, tandis que les phases d'infiltration semblent déjà moins problématiques. Il en est de même pour les combats, faciles à cerner mais bien trop aisés pour que l'on puisse vraiment parler de technicité en abordant la question de leur maîtrise.
Techniquement au point
On terminera tout de même ce test avec divers points techniques, en commencant par les mauvais élèves : la gourmandise du titre tout d'abord, qui occupe pas moins de 2,2 Go de votre support de jeu et n'est compatible qu'avec les supports plus récents (iPhone 5 ou plus notamment), et vide votre batterie à vitesse grand V. Le titre nécessitant de plus une connexion permanente, la question de sa présence sur les supports mobiles devient d'autant plus importante qu'il devient assez complexe de pouvoir en profiter dans les transports. Fort heureusement, Identity propose en parallèle un niveau technique impressionnant pour son support, visuellement très proche des premiers épisodes de la série sur consoles de salon. Un résultat d'autant plus agréable que le titre reste fluide, suffisamment en tout cas pour que le titre se parcourt sans encombres.
Visuellement, le titre propose un niveau impressionant pour son support
Points forts
- Techniquement impressionnant
- Retrouver l'ambiance de la renaissance italienne
- Possible de progresser sans taper dans les micro-transactions
Points faibles
- Caméra difficile à appréhender
- Batterievore
- Très répétitif une fois la campagne bouclée
Blue Bytes nous livre avec Assassin's Creed Identity une production techniquement aboutie, portée par des mécanismes de collecte addictifs et plutôt accrocheurs. Il cale toutefois sur trop de points pour que l'on conseille de vous y attarder : On pensera tout d'abord à ses contrôles difficiles à prendre en main et visiblement davantage taillés pour un soft console, à sa caméra mal calibrée, mais aussi à un système de mission répétitif à la longue, une fois que vous aurez bouclé l'aventure principale. Sans être mauvais, le résultat final souffre donc de trop de défauts pour qu'on le conseille ouvertement aux amateurs de la série. Si vous êtes toutefois capables de passer au delà de la répétitivité inhérente au game design d'Identity, il est probable que l'aventure parvienne davantage à vous accrocher sur la durée.