Ce test est un copié-collé de la version Playstation Vita (testée par miniblob) puisque la version PS4 est un Remastered tout ce qu'il y a d'authentique. Autrement dit, malgré quelques ajouts stellaires Gravity Rush reste cet objet séduisant aux trajectoires parfois brouillonnes mais aux intentions de gameplay rafraîchissantes. Tous les screenshots dans cet article ont été rélaisés sur la version PS4 du jeu.

Il suffit de lire le titre même de ce Gravity Rush pour se douter qu'il tournera autour de la gestion de la gravité et qu'il nous donnera l'occasion de virevolter en tous sens... Mais il ne faut pas pour autant s'imaginer que le jeu se borne à broder autour de ce concept, il propose au contraire un univers cohérent et un scénario surprenant qui n'aura aucun mal à vous tenir en haleine. On incarne ainsi Kat, une jeune fille amnésique qui tombe du ciel sur une étrange cité flottante. Elle est accompagnée d'un chat aux allures de spectre qui lui confère le pouvoir d'inverser la gravité. Le monde dans lequel elle débarque est plutôt mal en point : des tempêtes gravitationnelles ont totalement saccagé la ville et de funestes créatures, les Névis, ont fait leur apparition. Sans grande surprise, votre tâche consistera donc à ramener les quartiers qui flottent dans les limbes et à botter les fesses de tous les monstres qui maltraitent les pauvres habitants. Vous avez une impression de déjà-vu ? L'histoire qui vous attend est pourtant bien moins convenue qu'il n'y paraît.

La narration prend en effet un malin plaisir à vous donner l'illusion de partir en terrain connu pour ensuite mieux vous emmener vers de jolies surprises. Préparez-vous ainsi à tomber sur quelques traits d'humour assez inattendus et à croiser toute une galerie de personnages truculents. Vous serez le témoin d'histoires d'amour plus ou moins rocambolesques, une jeune femme dotée des mêmes pouvoirs que vous cherchera à vous mettre des bâtons dans les roues, un policier étourdi vous fera la cour et vous apprendrez que le créateur du monde se balade sous l'apparence d'un vieux clochard... Le scénario ne se contente pas de multiplier les rencontres surprenantes, il joue aussi habilement des références plus ou moins directes. Ainsi, on remarque quelques similitudes entre cette charmante Kat et Gally, l'héroïne amnésique de Gunnm qui se voit attribuer le nom d'un chat... Dans le même genre, Kat a aussi des petits airs de ressemblance avec l'Alice de Lewis Carroll : son aventure l'amènera plusieurs fois de l'autre côté du miroir et se transformera en trip psychédélique ou en voyage intérieur.

Vous ne tarderez pas à constater que l'univers de Gravity Rush présente plusieurs facettes et qu'il peut se prêter à différents niveaux de lecture. Rassurez-vous, vous ne serez pas obligé de brancher votre cerveau pour en profiter, vous pourrez aussi bien prendre un plaisir fou à explorer librement les environnements. Le titre vous entraîne ainsi dans un vaste monde ouvert, une ville flottante qui vaut le détour pour son architecture labyrinthique et toute en hauteur. Les quartiers s'étalent ainsi toujours sur plusieurs niveaux, offrant des plates-formes à différentes altitudes. Bref, c'est un terrain de jeu idéal pour quelqu'un qui peut modifier la gravité à sa guise. Dans ces conditions, vous n'allez pas vous priver d'explorer les capacités de votre petite protégée. Attention tout de même, cette dernière ne vole pas, elle tombe, elle marche sur les murs et au mieux elle glisse. Il s'agit simplement de la mettre en apesanteur puis de modifier l'orientation de la gravité à laquelle elle est assujettie. Il en résulte de jolies animations désarticulées dans les airs et d'énormes gamelles lorsque Kat rencontre une paroi. En un mot, elle semble bien plus fragile que n'importe quel super-héros et c'est justement ça qui la rend aussi attachante.

On pourrait légitimement craindre qu'un tel concept se traduise par une prise en main laborieuse, heureusement il n'en est rien. Il suffit ainsi d'appuyer sur la gâchette droite pour flotter dans les airs. Un petit viseur à l'écran vous permet d'indiquer dans quelle direction vous voulez projeter la gravité. Vous revenez ensuite à la gâchette droite pour tomber dans le sens indiqué. Dès que vous buttez contre un obstacle, la surface de ce dernier est d'office considérée comme le nouveau référent horizontal. L'expérience est plutôt déstabilisante mais une petite astuce permet de ne pas perdre le nord : votre écharpe et votre chevelure tombent toujours du côté du véritable bas. Une pression sur la gâchette gauche et vous retrouvez tout de suite la pesanteur naturelle. Ces cabrioles s'avèrent tout de même un poil délicates lorsque vous vous lancez dans des combats aériens. Heureusement, quelques coups spéciaux vous permettent d'arroser les points faibles des Névis sans pour autant avoir à les cibler précisément. Dernier atout dans la manche de Kat, elle se met à glisser sur le sol à toute vitesse en pressant les gachettes de la Dualshock. Au niveau du maniement de la féline, on peut le dire la manette de la PS4 arrange bien des choses.

Vous aurez largement le temps de découvrir les subtilités de ce gameplay car Gravity Rush propose une aventure relativement longue. Si l'aventure principale est déjà bien fournie, l'univers regorge de défis qui permettent d'engranger de précieux cristaux. Ces derniers servent ensuite à améliorer les différentes compétences de la petite Kat. Les défis en question sont de plusieurs natures, il peut s'agir de courses, de combats en temps limité ou encore de trimballer des tonneaux ou des civils vers des zones définies. Ils apportent un petit aspect scoring plutôt plaisant. De manière générale, on a beau se creuser la tête, on a bien du mal à trouver des défauts à ce fameux Gravity Rush. Le seul véritable reproche qu'on pourrait lui adresser concerne finalement sa fin en queue de poisson qui risque de laisser plus d'un joueur sur sa faim. A voir si la suite apportera des réponses...