Alors comme ça on part à la chasse aux monstres ? Et on choisit Final Fantasy comme cadre ? Fichtre, voilà un pari qui commence bien. Mais marier le principe d'un Monster Hunter et le folklore de la série-phare de Square Enix ne suffit pas à faire un bon jeu. Heureusement, Explorers ne vient pas les mains vides.
Dans la famille des séries pompées jusqu'à la moelle, Final Fantasy fait plutôt fort. Entre les spin-off, les clins d'oeil et autres remakes et remasters, dur de passer un mois sans voir du FF débarquer sur une plate-forme quelconque. Mais la poule aux œufs d'or ne fait pas toujours que des heureux et il faut toujours veiller au grain pour ne pas tomber sur une coquille vide. Autant vous rassurer de suite, ce n'est pas le cas pour Final Fantasy Explorers. Faisons le point.
Prelude
Après avoir créé son personnage, on se retrouve directement devant Bahamut, dans toute sa splendeur. Pleutre bleusaille que l'on est, on ne peut que fuir lâchement, même si on sait d'office que ce n'est que partie remise. Car si en début de partie, on n'est qu'un petit free-lance qui cherche encore sa voie, on va vite débloquer des classes et des compétences qui feront de nous un fier et respecté combattant. En partant de Libertas, la ville qui fait office de HUB central, on parcourt un monde divisé par petites zones. Certains « donjons » et zones de transition sont crées de manière procédurale, même si en vrai ils ne consistent qu'en trois salles toutes simples avant la sortie, ou la salle du boss. Bref, rien de bien folichon en termes de structure, ce qui reste un peu dommage là où un peu plus d'inspiration (ou de temps de travail) aurait pu donner de la personnalité à l'univers.
Final Fantasy Explorers : Les dix premières minutes
Heureusement, le gameplay reste simple et intuitif et il ne faut guère longtemps pour comprendre les bases. Via les gâchettes, on a accès à des compétences que l'on aura soi-même assigné. Quelles compétences me direz-vous ? Là est tout le fun de Final Fantasy Explorers : C'est à nous de choisir les huit compétences que notre perso utilise, en sachant qu'elles peuvent être changées et personnalisées à volonté. Chaque classe (21 en tout) a accès aux compétences liées aux armes qu'il peut utiliser, mais aussi à toutes les magies du jeu (blanche, noire, temporelles). En les utilisant en combat, il est possible de les faire évoluer à notre guise en leur conférent différents bonus de notre choix. Agrandir la zone d'effet des magies, rajouter des propriétés élémentaires, des altérations d'état et des facteurs d'amplification de dégâts à nos attaques, tout est possible à partir du moment où on possède les points de compétences pour les débloquer.
Clair comme du cristal
Bien évidemment, tout n'est pas si simple. Car pour débloquer ces compétences modifiées, il faut envoyer la bonne compétence au bon moment. En effet, le système de combat utilise un système de résonance (avec le cristal), une donnée qui augmente quand vous utilisez des compétences. Une fois un certain niveau de résonance atteint, vous pouvez déclencher un flux cristallin parmi une liste de plusieurs accessibles en appuyant sur les deux gâchettes. Voyez ces flux cristallin comme des bonus temporaires qui boostent vos capacités ou vos compétences. De chaque flux dépend une ou deux évolutions de compétence (qui dépendent parfois de la compétence elle-même) et il existe des dizaines de flux. Au final, on a une vraie liberté quant à l'évolution de vos skills, quitte à faire n'importe quoi si on en a envie.
Face à la mort
Rapidement, on a conçu le personnage de nos rêves, prêt à envoyer ad patres les eidolons les plus redoutables de l'histoire. Car si certaines quêtes vous envoient tuer un certain nombre d'ennemis ou récolter des matériaux, le fin du fin reste les (nombreux) combats contre ces entités surpuissantes. Des joutes bien plus techniques que la moyenne où il faut venir un minimum préparé pour survivre. Ifrit et ses attaques enflammées, Ramuh et sa magie dévastatrice ou encore Leviathan et ses tsunamis, de biens beaux affrontements qui bénéficient d'une mise en scène un peu plus poussée qu'à l'accoutumée. Bien évidemment, tout l'intérêt est d'y jouer à plusieurs puisque Final Fantasy Explorers est jouable jusqu'à quatre en même temps, même si le jeu en solo est possible grâce à la possibilité de capturer les monstres pour ensuite en faire de vrais alliés en leur faisant gagner de l'expérience.
Final Fantasy Explorers : La quête de Leviathan
Néanmoins, Final Fantasy Explorers pêche sur certains points. Bien que le gameplay soit simple comme bonjour, le système de lock et la caméra en règle générale sont deux points noirs qui risquent de vous énerver de temps à autre. Il n'est pas rare de suivre le mauvais ennemi et viser le bon coéquipier est encore moins aisé. Même si on finit par s'en sortir, attendez-vous à pester. On peut aussi regretter l'absence d'un scénario un peu plus fourni qui laisse sa place à une simili-histoire de fond et une succession de quêtes.
Vous avez du temps devant vous ?
Au final, Final Fantasy Explorers s'en sort par le même biais que les autres jeux du genre : l'appât du butin. Votre équipement dépend uniquement d'un système de craft, non seulement pour créer chaque arme ou pièce de protection, mais aussi pour les améliorer. Evidemment, certains butins sont plus rares que d'autres et le jeu vous invite même à battre plusieurs fois les mêmes eidolons pour débloquer des équipements spécifiques. Mieux encore, si la capture de monstre se fait automatiquement (butin rare), les eidolons doivent être transformés grâce à la capacité Transmuer, un flux cristallin qu'il faut obtenir au bon moment alors que l'eidolon a peu de vie. Quand on sait que la capacité met du temps à se déclencher et que l'eidolon peut potentiellement se déplacer à sa guise pendant l'incantation, se mettant hors de portée, ces transmutations seront sans doute l'occasion de quelques engueulades entre potes.
Pour conclure, disons que ce Final Fantasy Explorers est une vision un peu grand-public du concept de Monster Hunter avec du fan service en veux-tu en voilà, des monstres aux compétences en passant par les personnages. En effet, outre les panoplies complètes de certaines icônes de la série comme Sephiroth, il est possible d'invoquer certains persos grâce à la Transe. Une fois la jauge complète, on se transforme alors en Cloud, Yuna, Lightning ou autre selon le magilithe utilisé et on peut même déclencher une attaque finale spectaculaire qui correspond au personnage. Bref, si vous avez quelques dizaines d'heures devant vous et que vous cherchez un jeu qui vous laisse créer le personnage de votre choix dans l'univers FF, vous avez trouvé votre bonheur.
Points forts
- Le système d'évolution des compétences, très permissif
- 21 classes, totalement interchangeables
- Les combats contre les eidolons
- Du fan service Final Fantasy
- Une durée de vie conséquente pour les fans de farming/crafting
- La bande-son au top
Points faibles
- La caméra, peu maniable
- Un système de lock pas vraiment au point
- Des baisses de framerate si on est pas sur New 3DS
- Le « scénario », anecdotique
Final Fantasy Explorers est définitivement un bon spin-off. Véritable machine à fan service, le titre s'inspire sauvagement de Monster Hunter pour un résultat accessible sans être dénué de passages corsés. Conçu pour être joué à quatre, il n'oublie pas d'offrir une très grande liberté de customisation, si bien qu'on ne risque pas de voir deux joueurs en ligne avec les exactes mêmes compétences. Si votre appréciation de sa durée de vie dépendra plus de votre envie d'avoir les meilleurs équipements que de son scénario anecdotique, Explorers offre la dose de Final Fantasy que vous cherchiez.