Après la seconde trilogie cinématographique couverte par le pack Aventure Twilight of the Republic, Disney Infinity 3.0 rend hommage aujourd’hui aux premiers films de la saga Star Wars. Et le résultat s’avère pour le moins surprenant dans tous les sens du terme…
Le pack Aventure Rise Against the Empire illustre donc les trois premiers longs-métrages Star Wars, sortis au cinéma entre 1977 et 1983, à savoir La Guerre des étoiles, L’Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi. Il est développé par le studio anglais GOBO, un habitué des Disney Infinity puisque celui-ci a déjà réalisé les packs Aventures Pirates des Caraïbes et Gardiens de la galaxie. S’il reprend le matériau original dans son ensemble, Rise Against the Empire prend toutefois quelques libertés dans le but – semble-t-il – de pouvoir présenter à l’écran tous les personnages ensemble et de synthétiser l’intrigue générale pour les joueurs les plus jeunes. Une bonne initiative qui risque tout de même de faire grincer quelques dents chez les puristes…
HISTOIRE SYNTHETISEE
L’aventure débute par une séquence qui se déroule dans un vaisseau rebelle attaqué par l’Empire, Darth Vador et les Stormtroopers investissant rapidement les lieux. Pas de doute : il s’agit bien de la scène d’introduction du premier film Star Wars, sauf que… Leia déboule accompagnée par Luke Skywalker, Han Solo et Chewbacca ! Dès cet instant, le groupe d’amis ne va plus se quitter et va donc vivre toute l’aventure ensemble sans jamais se séparer, chamboulant alors les codes établis par la trilogie. Si la démarche des développeurs reste compréhensible – puisque c’est une manière de séduire rapidement le jeune public sans aborder certains thèmes pouvant apparaitre délicats à expliquer (romance Leia/Han, relation familiale Luke/Leia…) – en revanche le résultat occasionne au mieux des raccourcis, au pire des frustrations.
Par exemple, comme un cheveu sur la soupe, Darth Vader lance soudainement à Luke qu’il est son père alors que tous deux se trouvent encore sur la planète de glace Hoth. Et non seulement Luke n’est pas fait prisonnier par Jabba the Hutt et n’affronte donc pas le monstre Rancor dans ses geôles, mais en plus il est amené à faire des missions pour la grosse limace baveuse (éliminer des pillards Tusken qui bloquent son palais, récupérer des objets de valeur…). Pire : maître Yoda n’apparaît à aucun moment dans l’aventure, excepté quelques secondes lors de la cinématique finale. Bien sûr, cette vieille pomme ridée était déjà bien présente dans le pack Aventure Twilight of the Republic… Mais ce n’est quand même pas une raison, na !
PETITS MONDES OUVERTS
A l’opposé de Twilight of the Republic qui offre une aventure axée sur les combats et une succession de couloirs en guise d’exploration, Rise Against the Empire propose, quant à lui, des minis mondes ouverts. Ces derniers sont répartis sur trois planètes, Tatooine, Hoth et Endor. Chaque planète correspond grosso modo à un film de la trilogie et demeure accessible à tout moment – lorsqu’elle est débloquée – via le terminal du spatioport. Même s’il n’apparaît pas énorme, le joueur peut tout de même explorer librement l’environnement sur chaque planète, en streaming et sans temps de chargement. Cela est d’autant plus appréciable qu’une soixantaine de missions, incluant celles faisant avancer l’histoire, y sont disséminées. Ainsi, sur Tatooine, dans la ville de Mos Eisley où la promenade est libre, il est possible de partir à la chasse de gros rats Womp ou de bébés Banthas afin respectivement de les transporter dans une décharge et de les ramener dans leur enclos. Mais le joueur peut également acheter un hangar auprès de K3-PO, apporter des droïdes dans le vaisseau transporteur des Jawas ou encore localiser et ramener un à un les membres du groupe musical jouant dans la taverne.
Attention, certaines missions se révèlent plus utiles que d’autres, comme le fait de pouvoir construire un garage à vaisseaux : cela permet non seulement de débloquer un vaisseau Skyhopper mais aussi de récupérer et piloter les autres vaisseaux présents à Tatooine, comme un Land Speeder. D’ailleurs, certains défis s’avèrent directement liés aux véhicules. Faire une course en Landspeeder en un temps limité, exploser des ballons dans le ciel ou passer à travers des anneaux à bord d’un Skyhopper figurent ainsi parmi les défis proposés (environ 90 au total). Mais rien n’empêche de piloter un véhicule ou de grimper sur le dos d’un Bantha dans le but d’explorer tranquillement toute la map. Bonne nouvelle : l’aventure ainsi que la plupart des défis secondaires sont jouables en coopération à deux joueurs, en local via écran partagé. Bien entendu, afin de s’améliorer, libre au joueur également de rejouer indéfiniment celles-ci, au choix en cours de partie ou après la fin du jeu.
BATAILLES SPATIALES
La bonne idée des développeurs est de proposer aussi l’accès à l’espace entourant celles-ci. Concrètement, après avoir sélectionné un vaisseau (Snow Speeder, Chasseur Tie…) et une planète, le joueur se retrouve automatiquement dans l‘espace. Il peut alors soit décider d’atterrir immédiatement sur la planète choisie auparavant en pressant une touche, soit se balader alentour et effectuer plusieurs missions (détruire des croiseurs de l’Empire, affronter des vaisseaux ennemis…). Au passage, il est à noter que les objectifs secondaires à remplir dans l’espace sont différents selon la planète choisie. Très sympa ! Outre ces escapades spatiales pas du tout obligatoires car proposées en bonus, l’histoire impose elle-même des missions dans l’espace scénarisées et reproduisant la plupart du temps les moments cruciaux des films. Tels que désactiver un rayon-tracteur, pulvériser des tourelles laser ou des vaisseaux ennemis et évidemment détruire l’Etoile noire.
En réalité, quatre types d’action peuvent être imposés au cours d’une même mission spatiale. Il y a d’abord « Esquive » et « Parade » qui consistent respectivement à éviter les obstacles du décor et les tirs ennemis venant de l’arrière (une mire se déplaçant sur le vaisseau du joueur à l’écran doit être absolument esquivée en zigzaguant). Les deux autres types d’action sont Tir (abattre les adversaires) et Protection (empêcher les vaisseaux alliés de se faire détruire en tirant sur les chasseurs Tie). Sur le papier, l’idée est excellente mais, sur le terrain, elle s’avère hélas un peu décevante puisqu’il s’agit de phases pré-calculées et donc de séquences en rail shooter. Le décor défile à toute vitesse et le joueur ne peut donc que déplacer son vaisseau, sans choisir sa direction. Heureusement, le rendu global reste satisfaisant et le spectacle est tout de même assuré.
GAMEPLAY SYMPA
La maniabilité globale est plutôt bonne puisqu’elle est identique à celle en vigueur dans le pack Aventure Twilight of the Republic (et globalement dans tout Disney Infinity 3.0). Excepté toutefois les combats qui s’avèrent nettement moins pêchus car offrant beaucoup moins de possibilités d’enchaînements et d’ennemis corsés. Pas très surprenant dans la mesure où les développeurs de Rise Against the Empire ont privilégié l’exploration libre au détriment des affrontements. Néanmoins, le diagramme de compétences est toujours présent et permet de booster les capacités de ses personnages. Idem pour le journal de bord qui sert à sélectionner les missions très facilement (il suffit d’en valider une en pressant un bouton puis de suivre l’indication de distance à l’écran). Côté IA, rien d’exceptionnel à signaler si ce n’est que, par moments, les ennemis sont à la ramasse : sur Endor, les Stormtroopers montent la garde normalement alors qu’à cinq mètres, le joueur explose un tas de choses sans que cela les fasse réagir. Et puis il aurait été bien plus motivant d’avoir davantage de boss. Car l’aventure n’en contient hélas qu’un seul, Darth Vader, de plus pas très difficile à battre. Autre petite déception : l’Empereur n’apparaît qu’en quatrième vitesse à la fin du jeu, lors d’une cinématique, alors qu’il aurait pu parfaitement servir de boss à combattre (pas grave si cela n’arrive pas réellement dans cette trilogie, les développeurs ayant déjà modifié ici pas mal de choses).
NOMBREUX VEHICULES
Au niveau du pilotage de véhicules ou de bestioles, la maniabilité apparaît très accessible. Mention particulière au Taun-Taun, sur la planète Hoth, qui se révèle vraiment sympa à chevaucher. La créature est capable d’accélérer, de sauter et même autorise les tirs de Blaster en pleine course. De même, piloter un gigantesque AT-AT à distance à l’aide d’une télécommande (ou en sautant sur son dos où sont positionnées les touches de contrôle) offre une expérience assez fun, surtout lors des duels avec un autre joueur en écran splitté. Le plaisir est aussi de la partie aux commandes d’un AT-ST sur Endor. Très maniable et hyper puissant, ce bipède métallique est capable de faire des ravages chez l’ennemi, dès lors qu’il est bien maitrisé (tirs laser et onde de choc sur le sol à l’aide du pied). En revanche, contrôler une Speeder Bike relève presque du cauchemar tant l’inertie est colossale. C’est d’autant plus dommage que la vitesse de déplacement est impressionnante lorsqu’elle est lancée à plein régime.
ENNEMIS TRES HOSTILES
Au fil de l’aventure, les adversaires apparaissent aussi nombreux que variés. Bien évidemment, tous sont issus des premiers longs-métrages Star Wars. Par exemple, sur Tatooine, les Hommes des sables sont de redoutables combattants. C’est aussi le cas sur Hoth des Wampas, les créatures des neiges vivant dans les grottes. Pas facile donc d’aller délivrer un membre de la base rebelle pendu par les pieds et gardé par deux Wampas. Mais les adversaires les plus difficiles à vaincre restent sans conteste les quadripods AT-AT qui tentent de détruire le générateur de la base. Il y a heureusement plusieurs manières de les détruire : soit à pied en grimpant le long des pattes et détruisant chaque partie petit à petit, soit via un Snow Speeder en tirant sur les endroits sensibles ou à l’aide d’un câble à tendre autour des pattes. Cette séquence d’affrontement est épique mais son niveau de difficulté reste assez élevé. D’ailleurs, par moments, la difficulté n’apparaît pas très bien dosée. Outre la bataille contre les AT-AT, une autre mission nécessite de recommencer la partie plusieurs fois. Dans l’espace au-dessus de Hoth, il faut ainsi détruire deux croiseurs impériaux, tout en protégeant les vaisseaux des rebelles attaqués de toutes parts par des chasseurs Tie. Corsé !
BONUS DE COLLECTION
Côté durée de vie, Rise Against the Empire se révèle juste correct pour un pack Aventure, à savoir environ 6h de jeu. Heureusement, il y a quelques bonus à récupérer qui permettent de l’allonger un peu. Tels que 100 Mynocks (créature volante) à tirer, 15 Holocrons à trouver afin de débloquer des illustrations Star Wars ou encore 11 pièces Champions Star Wars à collecter. Ces dernières sont très utiles puisqu’elles offrent l’opportunité d’utiliser dans l’aventure un personnage Star Wars en dehors de ce pack (comme Darth Maul ou Anakin). Last but not least : 28 Exploits peuvent être tentés ici tels que mettre un AT-AT hors d’état de nuire avec un câble de Snow Speeder ou construire un bâtiment sur Endor. Bref, si Rise Against the Empire est moins captivant et dynamique que Twilight of the Republic, il n’en demeure pas moins sympathique et offre quelques idées et séquences assez funs.
Points forts
- Petits mondes ouvert remplis de missions
- Esthétique réussie avec mention spéciale pour la planète Endor de nuit
- Ambiance sonore au top
- Multi en coopération à deux en écran splitté
- Nombreux véhicules (incluant une chevauchée à dos de Taun-Taun)
- Objets supplémentaires variés et en grand nombre à débloquer pour la Toy Box
Points faibles
- Histoire officielle expédiée un peu trop vite
- Combats un peu mous
- Durée de vie un peu faible avec un seul boss
- Difficulté mal dosée
- Un peu de clipping
Redécouvrir les films Star Wars à travers Disney Infinity 3.0 est toujours un plaisir. Après l’excellent Twilight of the Republic, ce pack Aventure Rise Against the Empire offre son lot de bonnes surprises et de séquences agréables à jouer, notamment lors des batailles spatiales et des affrontements sur la planète Hoth. Néanmoins, le jeu s’avère un ton en dessous de Twilight of the Republic, la faute à des combats pas assez dynamiques et une durée de vie un peu courte. Au final, une aventure qui reste sympa tout de même, notamment pour son multi coopératif qui devrait séduire un large public familial.