Savez-vous qu'il existe une compétition dédiée aux buggies ? Les championnats du monde d'UTV (buggy) mettent aux prises chaque année les concurrents les plus fous prêts à en découdre dans le désert ou les forets avec ces petits engins au bruit de tondeuses à gazon, des rallyes miniatures aux nombreux pièges naturels et obstacles aménagés. Overpass nous propose donc de retranscrire ces sensations, en y ajoutant les quads et les courses de côte.

UTV Mania

Le concept est original, mais globalement simple : Overpass regroupe deux types de courses, la course d'obstacles, souvent en plusieurs tours où l'on doit éviter les obstacles qui freinent le joueur, avec un parcours assez clair et relativement restreint, et la course de côte (hillclimb), épreuve vertigineuse aux multiples possibilités de chemins où le but et de grimper d'un point à un point B. Un concept qui fonctionne à merveille.

On alterne donc les deux types de courses dans les différents modes avec un nombre de décors conséquent. Comptez 6 environnements (le terrain d'essai, la côte maritime, le canyon, la forêt, la jungle et la carrière de pierre) et 43 circuits (32 courses d'obstacles, 11 de côte) dont certains sont vraiment superbes graphiquement et dans le level-design. Le type de sol que l'on retrouve dans ces différentes atmosphères a son importance, puisqu'un virage ou une montée sur du sable, de la boue ou un terrain rocailleux ne se négocient pas de la même manière. A noter qu'aucun changement climatique qui influence la conduite n'est disponible sur Overpass, seulement un changement d'ensoleillement qui parfois donne encore plus de puissance visuelle aux décors extrêmes.

L'ambiance visuelle est donc au rendez-vous, et au niveau des sensations, le titre fonctionne plutôt bien. Même si l'on est engagé dans une course d'obstacles, la technique est tout autant à privilégier que la vitesse. En effet, les conducteurs les plus féroces devront relâcher la vitesse sur certaines bosses ou obstacles pour éviter de se retrouver retourné et perdre de précieuses secondes. Toucher un plot ou mal réaliser un obstacle est également pénalisant. Au final, la force du gameplay tourne autour de sa physique, certes pas exempte de tout reproche (voir plus bas) mais suffisamment bien calibrée pour bien analyser les passages ardus du circuit et placer ses roues en conséquence. En course de côte, la première tentative sur les parcours fait souvent penser à de l'escalade brute, où l'on teste plusieurs routes avant de trouver son chemin idéal. On doit donc jouer sur le blocage du différentiel ou passer à 4 roues motrices pour passer certaines pentes et trouver la solution, qui est bien souvent grisante.

Quid des quads ?

Ce gameplay et ces remarques s'appliquent donc aux buggies, mais un deuxième type de véhicule est disponible dans Overpass, à savoir le quad. Et la donne change totalement dans la façon de jouer, exit le blocage de différentiel pour certains quads, on oscille désormais entre les 2 et 4 roues motrices, avec pour l'intégralité des ATV beaucoup moins de souplesse sur les virages ou manoeuvres. En effet, quand un buggy peut se retourner ou se mettre sur le côté avec parfois l'espoir de retrouver l'équilibre et retomber sur ses pattes, un quad envoie directement le pilote dans le décor avec l'obligation de retenter l'obstacle. Punitif certes, mais juste. A l'image des récents jeux de moto, on utilise le stick pour répartir le poids du pilote et bien se réceptionner. Deux types de courses, deux types de véhicules, nouveau point fort.

Un bolide à peaufiner

Malheureusement, dans cette belle anscension vers le succès, Overpass est ralenti par plusieurs soucis. techniques d'abord, car si la plupart des circuits ne nous ont pas posé de réelles gènes, certains présentent des accrocs comme un cliping et des ralentissements désagréables. Pour le premier point cela concerne surtout quelques niveaux en forêt/jungles assez riches d'un point de vue graphique, pour le deuxième les passages où l'on à affaire à un élément aquatique, et c'est souvent liés aux éclaboussures visibles à l'écran. Assez problématiques sur certaines courses d'obstacles à plusieurs tours.

Sur le contenu, ensuite. Le jeu n'est pas seulement un amas de courses rapides, elles cotoient un mode carrière, multijoueur et défi personnalisé. Ce dernier est surtout la possibilité d'établir une suite de circuit sans réel intêret puisque ça ne change pas grand chose d'une session de plusieurs courses rapide. Pour la carrière, le sentiment est mitigé. L'obejctif est de réaliser une douzaine de course (ou sessions de 2-3 défis), et de figurer dans les 8 premières places du classement général pour accéder aux 5 épreuves des World Finals. Avec au départ très peu de véhicules disponibles, on débloque au gré des podiums des éléments cosmétiques, sponsors et primes pour réparer ses bolides, ainsi que d'autres buggies/quads. On est à la fois content de voir cet agencement pour apporter autre chose qu'un simple enchaînement de courses, mais on aurait aimé qu'il aille bien plus loin. Le design et le peu de profondeur donnent l'impression du strict minimum, avec en outre l'impossibilité de reconnaitre certains circuits avant la compétition. Ca n'est pas un soucis pour les courses d'obstacles, claires dans le chemin, mais dommageable pour les hillclimb, ou une étude du parcours est nécessaire pour performer.

Buggies entre Buddies

Même son de cloche pour le multijoueur, qui souffle le chaud et le froid. La chaleur nous vient du local, avec un mode en écran partagé vraiment fun. Trop souvent oublié par de nombreux titres de courses récents, ce dernier répond présent avec le moyen de découvrir les circuits avec un ami en même temps (sans collisions possibles, précision importante). Et si vous n'appréciez pas la division de l'écran, le mode passe est joue est fait pour ça, même si le premier à passer risque de spoiler/aider le suivant sur la manière d'aborder les embûches. Testé en ce jour de sortie, le online déçoit en revanche un poil. Pas de tableaux classiques des meilleurs temps sur les circuits, pas de classement ou de système de ranking, le seul mode étant la création de lobbys pour défier les adversaires connectés. De plus, certaines sessions tournent parfois au calvaire, puisque l'on doit attendre que tout le monde termine sa course avant d'enchaîner (pas de limite de temps). À peaufiner là aussi du côté de Zordix Racing, qui livre tout de même une copie plus qu'honorable, et une idée séduisante.