Le Zoo d'un monde nouveau

Aujourd'hui, le Zoo n'a pas bonne presse, pour tout un tas de raisons différentes et Frontier semble l'avoir bien compris, sortir un jeu de gestion de zoo aujourd'hui peut-être une entreprise délicate. Mais, fort de ce constat, les équipes de développement ont essentiellement axé la philosophie du autour d'un piler très simple : celui du bien-être constant de l'animal avec pour objectif global de relâcher les espèces dans la nature, garantissant à votre parc des points d'éthiques, permettant d'adopter des animaux autrement qu'en espèces.

Comme tout bon jeu de gestion qui se respecte, Planet Zoo dispose d'une campagne qui, au cours de 12 missions, dont une poignée faisant office de tutoriel, vous permettra d'embrasser tous les problèmes pouvant survenir lorsque l'on s'adonne à la gestion d'un tel établissement. Notez que le scénario de la campagne vous conduira autant à travailler pour un amoureux des animaux que pour un investisseur avide de profit, immédiatement présenté comme antipathique, qui ne se soucie de la bonne santé de vos pensionnaires que pour l'image que cela véhicule et l'argent que cela peut rapporter. Quoi qu'il en soit, autant compte tenu des exigences à satisfaire pour que vos animaux s'épanouissent que de la manière dont ils sont modélisés et animés, difficile de ne pas fondre devant Planet Zoo. Criants de vérité, dans leur comportement comme dans leur aspect, les nombreux animaux de Planet Zoo sont un vrai enchantement à observer, mais s'en occuper dignement est une tâche vraiment chronophage.

Le bien-être animal comme moteur

En premier lieu, en fonction de l'animal, vous devrez aménager un enclos plus ou moins grand avec des murs plus ou moins hauts, selon que l'animal soit susceptible de franchir la clôture ou non. Une fois l'animal adopté dans la liste (aléatoire et en permanence rafraîchie) des animaux, et s'il est en bonne santé, vous pourrez le placer dans son habitat fraîchement construit. À compter de ce moment, un vigilance de tout instant s'enclenche. Il faudra veiller à ce qu'il profite d'assez d'espace, d'assez d'eau, que le sol corresponde à son habitat naturel (plus ou moins de sable, d'herbe ou de roche), mais également à tout l'aspect social dont il a besoin pour se sentir à l'aise. Certains animaux seront pas essence solitaire, tandis que d'autres voudront évoluer en groupe et pourront même partager leur enclos avec d'autres espèces compatibles. Il sera aussi nécessaire d'apporter des optimisations alimentaires et ludiques pour que vos pensionnaires soient en pleine forme. Si au départ les indications sont minces quant aux désidératas des animaux, un rapide tour dans votre centre de recherche et vous pourrez débloquer, passé un certain temps, des optimisations toujours plus performantes pour vos animaux.

De la gestion partout, tout le temps

La gestion des animaux ne se résume pas d'ailleurs à la simple liste des éléments favorables à leur bien-être, il s'agit également d'être vigilant face à leur comportement et les risques qu'ils encourent à vivre en captivité. Certains animaux se battront pour obtenir le statut d'alpha, entraînant des blessures, d'autres tomberont malades tandis que ne pas contrôler la reproduction pourra engendrer des problèmes de population. Les problèmes majeurs seront toujours portés à votre connaissance grâce à un système de notifications, mais parfois, de mauvais choix de départ pourront d'avérer difficilement réglables plus tard. Un enclos devenu trop petit, des animaux pas assez bichonnés par les soigneurs ou les vétérinaires, et c'est tout « l'urbanisme » de votre parc qui s'en trouve bouleversé. C'est là d'ailleurs l'un des principaux problèmes de Planet Zoo : vous ne disposez pas immédiatement de toutes les informations nécessaires à la construction de l'enclos idéal avant de placer vos animaux dedans. Si la zoopédie, qui réunit de nombreuses données, vous indique bien, par exemple, la taille idéale de l'enclos pour tel ou tel animal, difficile de savoir si celui que vous aviez prévu de construire correspond vraiment, en dimensions notamment, aux prérequis de la bête. Par la suite, la navigation dans les menus se fait parfois trop fastidieuse et cliquer sur l'enclos lui-même donnera des informations capitales, mais complémentaires avec celles de la zoopédie et celles données en cliquant sur l'animal lui-même.

On se trouve donc rapidement à multiplier les clics pour obtenir une donnée simple, ce qui peut être frustrant et décourageant pendant les premières heures de jeu. Heureusement, les outils de construction permettent un aménagement assez modulable et, à l'exception de quelques bugs, on retrouve la griffe Frontier depuis Planet Coaster avec d'excellentes idées pour faciliter la vie de l'architecte en herbe que vous êtes. Et sur ce point, sachez que vous disposerez d'une très généreuse quantité d'éléments pour construire le Zoo de vos rêves, ce qui devrait enchanter les fans du studio déçus par la faiblesse de Jurassic World Evolution dans ce domaine.

Une interface et un pathfinding pas toujours à la hauteur

Mais la gestion de vos adorables créatures n'est pas le seul volet de Planet Zoo, qui vous demande aussi de faire fructifier votre établissement et de satisfaire vos visiteurs. Il faudra donc s'assurer de leur fournir de quoi boire, manger, mais également leur proposer une bonne visibilité sur les enclos et suffisamment d'informations sur les animaux qui y vivent si vous désirez financer votre parc autrement que par les ventes de billet. Des pancartes un peu partout, des haut-parleurs pédagogiques et c'est la garantie d'un maximum de visiteurs enclins à laisser une pièce dans les boîtes à dons que vous ne manquerez pas de disséminer de part et d'autre de votre zoo. Il faudra penser à éloigner les bâtiment de service du passage des visiteurs afin de ne pas impacter l'attrait des parcs, mais ne pas les placer trop loin des enclos pour que votre personnel s'en occupe plus rapidement. Il semblerait en revanche que le jeu ait plus de difficulté à gérer les employés. Il faudra effectivement que vos mécaniciens, soigneurs, agents d'entretien et vétérinaires se voient affecter une zone de travail par personne, sous peine de régulièrement voir les mangeoires de vos animaux vides ou votre réseau électrique en panne. Mais, même dans le cas ou le bâtiment d'un employé est situé à proximité immédiate d'un enclos défectueux, vos employés peinent à trouver leur chemin et c'est régulièrement qu'en cas de crise, il soit préférable de recruter en masse plutôt que de laisser les salariés s'acquitter spontanément de leurs tâches. Enfin, au registre des doléances, nous pourrons déplorer l'aspect "temps limité" des animaux adoptables, vous faisant dépendre soit du de l'aléatoire défini par le jeu si vous jouez seul, soit des animaux vendus par les autres joueurs si vous jouez en mode franchise.

Tout cet aspect microgestion pourra paraître assez fastidieux et le manque léger d'ergonomie de l'interface ou la qualité discutable de certains filtres vous contraindra régulièrement à recommencer de 0 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. En ce sens, Planet Zoo s'avère plutôt « à l'ancienne » et devrait ravir les fans de gestion assez poussée, tout en rebutant celles et ceux qui auraient préféré des tâches plus automatisées. Planet Zoo, en raison de son tutoriel un peu trop léger, laissera sans doute perplexes les joueurs les moins rompus à l'exercice. Mais il reste tout de même une valeur sûre pour quiconque souhaiterait se placer dans les bottes d'un gestionnaire de zoo avant tout porté sur le bien-être animal.