Cette fois c’est bon, il est là, plus le droit à l’erreur. Après avoir joué avec notre petit cœur durant le mois de juillet, GRID débarque prochainement dans le commerce et il avait plutôt intérêt à ne pas nous décevoir au moment du test final. Avec ce quatrième épisode, la licence de Codemasters effectue un retour tout en efficacité, mais finalement assez peu surprenant.
La plupart des gamers qui aiment taquiner l’asphalte de temps à autre gardent un souvenir ému des premiers GRID. Race Driver : GRID puis GRID 2 avaient ce petit truc en plus, cette efficacité dans la formule qui les rendaient attachants, quand bien même ils n’inventaient rien. GRID : Autosport avait cassé cette belle mécanique et l’on attendait forcément beaucoup de ce nouveau GRID, avec l’espoir qu’il rallume la flamme. Ce qu’il a fait, d’une certaine manière.
Une conduite arcade vraiment plaisante
On peut lui reconnaître cette qualité : GRID ne ment pas sur ce qu’il est. Le titre de Codemasters est un jeu de course arcade qui mise sur une action spectaculaire, plutôt que sur la maîtrise de trajectoires millimétrées. Et pour cela, on le remercie : c’est un type de conduite qui manquait un peu, ces dernières années. Le jeu se prend vite en main et l’on comprend vite qu’il est possible de faire des choses que la plupart des simulations de Codemasters ne permettent pas. On peut prendre les virages vite, très vite, sans jamais trop s’inquiéter d’une perte d’adhérence. Accessible, GRID l’est assurément, pour autant il n’est pas dépourvu de ces petites subtilités qui font le sel de tout bon jeu de course. On sent bien le poids des voitures et les transferts de masse, même s’ils sont légers, se font ressentir ça et là ; cela signifie également qu’il faudra faire un peu attention à ses freinages et surtout bien doser son accélération en sortie de virage, pour éviter de partir en tête à queue. Ce problème, il est évidemment possible de le contourner en adaptant sa conduite, ou tout simplement en se rendant dans les options du jeu pour jouer avec les différentes aides à la conduite. Elles manquent sans doute un peu de nuances, dans la mesure où elles ont un peu tendance à à gommer les comportements souvent très marqués des différentes catégories de véhicules. Mais après tout, chacun aborde le jeu comme il l’entend.
Notez toutefois que GRID n’a à aucun moment la prétention d’être une simulation ou de proposer des courses hyper réalistes, dans la conduite comme dans le déroulé des courses. GRID se veut spectaculaire et cela se reflète tant dans le pilotage que dans le comportement des adversaires, et ce que cela peut engendrer de temps à autre. Franchement bien réglée, l’IA est bagarreuse et n’hésite pas à jouer de sales tours de temps à autre, quitte à être un peu trop… musclée par moments. Si cela peut agacer par instants, sur la totalité de notre phase de test, on a rapidement trouvé ça très amusant : il faut partir du principe que l’on est sur de l’arcade qui s’assume comme tel et ce comportement crée des situations de courses que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un jeu de course, ou en tout cas pas à cette fréquence. Les collisions ne sont pas rares et elles peuvent être très impressionnantes, ce qui a forcément un impact sur le classement et peut changer une course du tout au tout, au dernier moment. On conseillera d’ailleurs de hausser rapidement le niveau de difficulté du jeu, au moins d’un cran ; en intermédiaire, on roule littéralement sur le jeu sans trop forcer et l’on manque donc une bonne partie du spectacle. Notez pour finir que si jamais vous n’aimez pas trop la tôle froissée, il est possible avant chaque course d’effectuer un tour de qualification. En attrapant une belle position sur la grille de départ, vous vous éviterez quelques désagréments dans les premiers virages…
Une Carrière efficace mais banale
Côté modes de jeu, ce GRID fait hélas dans la simplicité, avec une section Jeu libre tout ce qu’il y a de plus banal, un multijoueur (en ligne uniquement) très simple également, et donc un mode Carrière qui est la pièce maîtresse de la proposition. Mais là encore, difficile de s’enthousiasmer : le joueur a le choix entre six types de compétitions (Touring, Stock, Tuner, GT et les épreuves Fernando Alonso et Invitational), que l’on peut aborder dans n’importe quel ordre. Chacune de ces catégories propose une suite de petits championnats, qui se déroulent sur trois ou quatre courses et si l’on atteint l’objectif, on peut passer au championnat suivant. Si le contenu est là, l’intérêt est beaucoup plus limité. C’est efficace mais sans originalité, sans fioriture, à l’image de ce GRID qui se contente un peu trop souvent de faire le strict minimum. On court, on gagne de l’argent, on achète de nouveaux véhicules et on va de course en course, très machinalement.
Toutefois, c’est la force de cette Carrière, il faut saluer la belle variété d’épreuves, de voitures et de tracés grâce auxquels on n’a jamais la sensation de s’ennuyer ou de faire la même chose. Après une course au volant d’une Ferrari 488 GT3 dans les rues de San Fransciso, on peut tout à fait partir sur une course de muscle cars américaines à Silverstone. Arcade jusqu’au bout des doigts, GRID n’a aucun problème à proposer ce genre de configuration aussi surprenante que peu réaliste, mais là encore, cela fait partie des qualités du jeu. Il faut d’ailleurs signaler que le jeu est plutôt joli, notamment dans les circuits urbains (Barcelone, La Havane, San Francisco…) qui donnent à GRID un petit supplément d’âme qui autrement s’étiole dans les circuits que l’on connaît déjà par cœur, et qui sont généralement mieux réussis par la concurrence. Certains circuits devraient rappeler quelques bons souvenirs aux amoureux de jeux de course, comme celui installé à Shanghai, qui, avec ses buildings colorés de néons, évoque Need for Speed Underground ou Ridge Racer Type 4.
Il n’y a donc pas grand-chose à redire sur cette Carrière qui n’invente rien, mais qui réussit toutefois à proposer un semblant de challenge et de quoi motiver les joueurs à aller plus loin, notamment pour débloquer de nouveaux éléments de personnalisation pour les voitures. On apprécie également le léger effort consenti par le studio en matière d’immersion, avec un duo de commentateurs qui échange certes des banalités, mais qui s’adapte à ce qui se déroule sur le circuit, ou même à l’écran. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à se couper la parole lorsque l’on décide de sauter la petite introduction qui précède chaque course, par exemple en disant « Ah attention, je crois que ça va commencer ». C’est un petit détail, mais il est appréciable car il témoigne du soin qui a été porté au jeu.
Points forts
- Plutôt joli, notamment en course urbaine
- Belle impression de vitesse
- Conduite arcade très agréable
- Une IA bagarreuse pile comme il faut
- Classique, mais hyper efficace : voilà qui est désormais trop rare dans le secteur des jeux de course
Points faibles
- Une Carrière franchement peu originale
- Un contenu global vraiment léger
- Quelques ralentissements constatés (sur PS4 Pro) par temps de pluie, lorsque plusieurs véhicules sont affichés à l’écran
GRID ne révolutionnera pas le jeu de course mais finalement, peu importe : ce n’est pas ce qu’on lui demande. GRID est un titre rare, c’est un jeu de course qui n’a pas la prétention d’être autre chose qu’un divertissement grand public, permettant à tout un chacun de s’amuser dans le monde des sports mécaniques. Et ce qu’il fait, il le fait très bien, avec des courses plaisantes et souvent spectaculaires grâce à une IA qui a du répondant. On pourra toutefois pointer du doigt le contenu un peu léger, un mode Carrière qui fait le strict minimum et quelques légers ralentissements constatés sur PlayStation 4 Pro. Le dernier-né de Codemasters est donc imparfait mais il a aussi de belles qualités qui en font un jeu de course tout à fait recommandable.