Lors de notre test du jeu d’origine sorti en 2005, nous avions qualifié Resident Evil 4 d’hommage au plaisir vidéoludique né d'un graphisme et d'un gameplay frôlant la perfection. À cette époque, le titre de Capcom était le fleuron de sa catégorie. Malgré des textures plus fines et un passage au 16/9, ses rééditions régulières n'ont pas apporté de grosses nouveautés. Fraîchement débarqué sur Switch, Leon S. Kennedy reprend du service avec moins d’entrain qu’à l’accoutumée.
Kennedy va mettre du plomb dans des têtes, mais sur Switch
À l’instar de très nombreux portages, Resident Evil 4 sur Switch n'a que peu d'intérêt pour celles et ceux l'ayant déjà terminé sur d’autres machines. Lorsque l’on voit le nombre conséquent de supports sur lesquels Leon a déjà posé ses valises, on en vient à se demander si les nouveaux joueurs peuvent réellement être nombreux. Quoi qu’il en soit, Capcom nourrit l’hybride de Nintendo avec une version qui n’embarque aucune nouveauté. Aussi bien techniquement qu’en termes de contenu, ce bon vieux Resident Evil 4 reste le titre que nous connaissons. Par rapport à l’édition “HD” sortie sur Xbox One et PlayStation 4, on note néanmoins un aliasing légèrement plus présent, particulièrement visible sur les arêtes du pistolet tenu par Leon.
Le regret principal à propos de ce portage vient de l’absence de motion control, fonctionnalité pourtant bien présente dans l’édition sortie sur Wii. Il aurait été appréciable de pouvoir viser avec un des deux Joy-Con plutôt que tout miser sur le joystick. Malgré tout l’amour que l’on porte à Resident Evil 4, difficile de ne pas reconnaître le coup de vieux qu’il a pris à l’occasion de cette nouvelle sortie. Les modèles 3D heurtent par leur simplicité, les textures sont peu détaillées, et les contrôles crispent. Depuis Dead Space, il est difficile de ne pas pouvoir se servir du stick droit pour orienter la caméra/le personnage, en plus d'être dans l'impossibilité de se déplacer en visant. Capcom aurait peut-être dû tenter d’intégrer une maniabilité plus moderne en option, exactement comme ce qui a été fait pour les “HD remasters” de Resident Evil et Resident Evil 0. Disponible à 30 euros alors qu'il était vendu à 20 euros en 2011, Resident Evil 4 sur Switch aurait mérité de meilleurs arguments.
Le test complet de Resident Evil 4 HD par Logan (20/09/2011)
Ayant suscité de vives réactions au sein de la communauté des fans, Resident Evil 4 reste l'épisode qui aura marqué le changement dans la continuité. Délaissant les vieilles bâtisses au profit d'environnements plus ouverts, le créateur de la série, Shinji Mikami, aura tout remis à plat afin de donner un second souffle à sa série. Le résultat fut éblouissant et marqua à tout jamais le genre survival-horror. Est-ce une raison suffisante pour nous le proposer aujourd'hui en 720p ? On serait tenté de répondre par l'affirmative.
Si Resident Evil 4 est si populaire, ce n'est pas à cause de son scénario. Ok, on y retrouve le héros de Resident Evil 2, Leon S. Kenndey, dépêché en Espagne par le président des Etats-Unis pour retrouver sa fille kidnappée mais hormis cela, nous n'avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent. Ce pitch convenu a au moins le mérite d'amener plusieurs éléments absents des précédents opus. Premièrement, l'ambiance est bien plus éclectique et surtout plus européenne que par le passé. Les influences cinématographiques sont également évidentes, ceci nous permettant par exemple d'affronter un bestiaire beaucoup plus varié et composé entre autres de géants semblant issus du Seigneur des Anneaux. Deuxièmement, on devra se coltiner une nunuche durant une bonne partie de l'aventure ce qui, vous en conviendrez, n'est pas nécessairement une bonne nouvelle. Cependant, Ashley aura quand même son utilité entre deux bourdes. En effet, la damoiselle a le mérite d'accentuer l'effet de stress dans le sens où vous devrez souvent faire attention à elle afin qu'elle ne se fasse pas enlever par le premier venu. Nonobstant, passés deux kidnappings, le tout nous gonflera tellement qu'on bazardera la miss dans une des bennes à ordure qu'on trouve un peu partout pour faire le ménage alentours avant d'aller la rechercher. Toutefois, la mistinguette se montrera indispensable pour passer certaines portes ou actionner certains mécanismes. C'est déjà ça.
Le vrai plus de cet opus reste pourtant la minutie de sa mise en scène et son rythme endiablé laissant peu de temps morts. Si nous n'évitons pas le piège de quelques allers-retours, ceux-ci sont finalement peu nombreux. Le résultat est alors encore plus efficace d'autant que les scènes cultes se succèdent à une vitesse frôlant l'indécence. Ainsi, tout en peaufinant aussi bien la forme que le gameplay, Mikami a offert à sa saga une véritable résurrection qui semblait inévitable tant celle-ci avait besoin de sang neuf pour perdurer. Multipliant les nouveautés synonymes d'achat et de vente d'armes, d'améliorations de ces dernières, de QTE sans oublier la nouvelle vue jouable, Resident Evil 4 aura récupéré le flambeau tout en le brandissant à ses successeurs. Qu'on aime ou pas, on ne peut nier que le résultat eut l'effet d'un véritable électrochoc à l'époque. Pourtant, on peut se demander si l'idée de cette adaptation s'imposait. Du point de vue de Capcom sans aucun doute mais pour ce qui est des joueurs ?
Soyons clairs et précis, si vous avez le titre sur GameCube, PS2 ou Wii, on ne voit pas vraiment ce qui vous pousserait à l'acquérir sur PS3 ou Xbox 360 vu que le travail effectué par la firme japonaise se résume à un lissage de textures et un passage au 720p. Si ce genre de portage est souvent réduit au minimum syndical, on regrettera ici de ne pas trouver par exemple le deuxième type de maniabilité présent dans Resident Evil 5. Il faudra alors se contenter d'une jouabilité ayant gagné en souplesse mais néanmoins très loin des standards actuels comme Dead Space pour ne citer que ce dernier. Retenons ensuite que la version HD de Resident Evil 4, disposant d'une durée de vie avoisinant la vingtaine d'heures, inclut également le scénario d'Ada, Separate Ways, qui fut uniquement disponible sur PS2. Enfin, outre des classements online, notons pour les amoureux des Succès/Trophées, qu'il sera possible d'en débloquer une douzaine. C'est effectivement bien peu en termes de contenu inédit mais si on excepte ce détail ainsi que le prix de vente un peu élevé de 20 euros, n'oublions pas qu'il nous reste un grand jeu qui aura marqué son temps, une série et des millions de joueurs à travers le monde.
Points forts
- Une légende du jeu vidéo qui rentre désormais dans la sac à dos
Points faibles
- Hormis le fait de pouvoir jouer en nomade, aucune nouveauté
- Le poids des années se fait sentir (modèles 3D, textures, jouabilité)
- Disparition du motion control
- L’écran tactile n’est pas géré
Resident Evil 4 reste cette légende du jeu d’action-horreur, mais ses portages réguliers commencent à faire grincer des dents tant ils n’apportent rien de bien neuf. Pire, cette version Switch retire les options de motion control pourtant disponibles sur Wii, alors que la technique montre pour de bon ses limites. La maniabilité de ce TPS horrifique a pris de l’âge, ce qui pourrait déstabiliser les nouveaux venus.