Le célèbre avocat du barreau est de retour ! Disponible sur l'eShop depuis 2014 sur Nintendo 3DS, la trilogie originale de Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy, réunissant pas moins de 14 affaires, débarque sur les consoles actuelles pour un maximum de confort. S’appuyant sur les trois premiers volets, cette itération HD reprend tous les poncifs de la série tout en intégrant quelques éléments inédits. Unique en son genre, la saga de Capcom s’offre une adaptation de qualité avec cette édition. Une compil' qui en appelle d’autres ?
En terminant Dino Crisis 2 sur PlayStation, Shu Takumi ne s’attendait sûrement pas à la demande de son supérieur, Shinji Mikami. Sommé de réaliser un jeu en six mois, le concepteur japonais imagine alors un jeu d’enquête mettant en scène un détective privé prenant l’apparence d’un… hamster. Le projet, farfelu, est très vite abandonné mais la petite équipe – sept membres – garde sa ligne de conduite et conserve l’idée du jeu d’aventure. À mesure que le scénario se développe, Takumi s’aperçoit que l’intrigue gravite de déductions et d’interrogatoires. Le jeu de détective se transforme peu à peu en une simulation d’avocat : Ace Attorney est né. Très expérimental dans sa forme, le jeu passera à deux doigts de l’annulation avant de recevoir l’aide d’un membre du staff de Resident Evil. Des dinosaures aux coulisses d’un tribunal, il n’y a qu’un pas !
OBJECTION !
Dans Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy, on retrouve tout ce qui fait le charme de la licence. Chaque affaire est construite sur le même socle : à partir d’un homicide, le jeune avocat Phoenix Wright mène des investigations sur le terrain afin de débusquer des preuves qui serviront au cours du procès. Souvent découpés en plusieurs « actes », chaque chapitre instaure un univers de personnages décalés et d’histoires abracadabrantesques. D’une grande intensité, chaque segment de jeu révèle petit à petit les zones d’ombre de chaque affaire avant un dénouement en forme d’apothéose. Ce qui fait la force de la franchise, au-delà de son background génial, c’est assurément son atmosphère teintée de musiques réussies et d’un humour omniprésent. Que ce soit par les dialogues ou le faciès des protagonistes, les développeurs utilisent toujours un moyen ou un autre pour nous faire décrocher un sourire. Et comme les affaires sont bien écrites, on a bien du mal à en décrocher.
QUELQUES NOUVEAUTÉS
Prologue oblige, Phoenix Wright est en plein apprentissage de son métier. Examens des scènes de crime, interrogatoires, contre-interrogatoires, recoupage des preuves… les débuts de jeune avocat ne manquent pas de piquant ! La difficulté est plutôt bien dosée et la compilation intègre quelques éléments facilitant la progression : une sauvegarde rapide, un indicateur d’achèvement pour les scènes d’investigation (ce qui évite de tourner en rond) mais aussi une jauge de vérité pour les procès. Concrètement, celle-ci est une barre de santé qui diminue à chacune de vos erreurs. Lorsqu'elle est vide, votre client est automatiquement jugé coupable. Autant dire qu'il ne faut pas se précipiter car les phases de procès sont longues. Chose importante à savoir, le titre de Capcom propose pour l’heure deux langues : l’anglais et le japonais. Mais celles-ci seront accompagnées, dès l’été prochain, de plusieurs nouvelles langues, dont le français. L’occasion de retrouver la traduction des anciens épisodes DS. Enfin, pour terminer, sachez que chaque langue contient dix blocs de sauvegarde de données, permettant à plusieurs membres d'une même famille d’aller à son rythme. Cette trilogie ne bouleverse donc pas la formule d’origine mais les trois premiers épisodes sont si excellents qu’on y revient avec plaisir. Lors des scènes d'investigation, la loupe est cochée lorsque vous avez terminé de faire le tour des lieux.
EN GRAND FORMAT
En sus de ses témoins désopilants et son écriture de qualité, Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy propose bien évidemment des graphismes en haute-définition (issus des adaptations iOS). Alors oui, il ne s’agit que de plans fixes et d’images légèrement animées mais le confort supplémentaire – par rapport aux petits écrans des portables de Nintendo – est indéniable. La bande-son, quant à elle, semble elle-aussi disposer d’un grain plus net. Ce n’est pas ce genre de productions que nos consoles et PC vont se mettre à tirer la langue mais le rendu global, qu’il soit visuel ou sonore, est satisfaisant. Comme l’ensemble de cette compilation.
Points forts
- Direction artistique de qualité
- Les personnages
- Confort visuel et sonore
- L'écriture et la mise en scène
- 14 affaires
- Les différentes phases des enquêtes
Points faibles
- La traduction française en retard
- Certains allers-retours agaçants
- Pas de nouveautés majeures
En s'appuyant sur les trois premiers épisodes de la franchise, Capcom fait le bon choix sans prendre de risques. Avec ses 14 affaires palpitantes, sa mise en scène remarquable et son écriture excellente, Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy se montre accrocheur du début à la fin. Le confort de la haute définition est indéniable et met en avant une direction artistique de qualité, sublimée par des personnages loufoques aux expressions marquées. Les puristes regretteront, peut-être, l'aspect trop "propre" des graphismes lissés (qui mettent moins en valeur l'animation d'époque) mais cela tient du détail. La licence reste une valeur sûre et si vous aimez les retournements de situation, vous allez être servis !