Lorsque nous avions découvert Spider-Man en mars dernier, le nouveau d’Insomniac Games nous avait charmés. Alors forcément, lorsque Sony nous a proposé de venir chez eux, à Paris, pour essayer la bête pendant trois heures, on ne s’est pas fait prier. Si notre première preview vous avait emballés, autant vous le dire tout de suite : le 7 septembre va vous paraître tellement loin.
Notre Gaming Live Preview de Spider-Man
Nous avons pu jouer un peu plus de quatre heures à Spider-Man, dans les locaux parisiens de Sony. Le jeu tournait sur une PlayStation 4 Pro, qui était elle-même reliée à un téléviseur 4K HDR. La démo commençait au tout début du jeu, nous permettant de découvrir les différents tutoriels et les premières missions du scénario.
En mars, Insomniac nous avait permis de découvrir les bases de son jeu grâce à une courte démo. Nous avions eu l’occasion de tester le système de déplacement, de faire quelques combats et de visiter New York. Pour constater avec plaisir que : tisser des toiles à travers tout New York est un plaisir rare ; contrairement à certains préjugés, non le jeu n’est pas truffé de QTE et les combats ne sont pas calqués sur ceux de la série Batman Arkham ; last but not least, Insomniac a un certain talent en matière de design de monde ouvert. Il restait à savoir si ces qualités, mises bout à bout, pouvaient donner naissance à un jeu pas seulement amusant, mais aussi suffisamment bien pensé pour nourrir l’intérêt du joueur plus d’une demi-heure. Ce à quoi on répondra par l’affirmatif.
Une introduction tout en douceur
C’est donc laissé seul face à un gigantesque téléviseur 4K HDR que nous avons pu découvrir les premiers instants du jeu. Spider-Man est contacté par un inspecteur de la police de New York, avec qui il a l’habitude de travailler : s’il souhaite capturer Wilson Fisk, c’est le moment ou jamais. La première heure de jeu, qui se conclue sur la victoire du Tisseur, est en fait un gigantesque tutoriel où le joueur va apprendre, pas à pas, toile après toile, à utiliser les différents mouvements dont est capable l’homme-araignée. C’est fin, bien dosé et surtout vraiment nécessaire, tant Spider-Man regorge de commandes différentes. Il y a bien évidemment les classiques Sauter, Frapper, Esquiver, Tisser, mais le jeu introduit petit à petit de nouvelles possibilités : propulser un ennemi dans les airs puis l’y rejoindre pour un combo aérien dévastateur, projeter ses objets sur ses ennemis, esquiver en passant sous les jambes d’un malandrin pour ensuite le tabasser dans le dos, contrer une attaque en rebondissant sur un mur, prendre dans sa toile un ennemi inattentif qui se trouve en dessous de notre héros… En combat, les possibilités sont folles et puisque l’on apprend les commandes les unes après les autres, on finit par toutes les connaître et les utiliser à bon escient. À l’inverse de certains jeux où l’on va seulement utiliser quelques inputs (et oublier toutes les autres), Spider-Man a la bonne idée de faire travailler le joueur en l’obligeant à utiliser les bonnes actions, au bon moment. Car on le comprend vite, si le malfrat de base peut être molesté de bien des manières, vous permettant de laisser libre cours à votre imagination, ce n’est pas le cas de nombreux autres malandrins, plus retors. Certains ont besoin d’être projetés dans les airs, d’autres demandent à ce que l’on glisse sous leurs jambes, pour ensuite les attaquer par-derrière… Cela a deux intérêts : la première, c’est qu’elle vous oblige à mémoriser les différentes techniques de combat, en les apprenant à force de les utiliser régulièrement ; la seconde, c’est que cela crée une variété folle dans les combats. Lors de nos premières joutes, on se contentait d’esquiver puis de contre-attaquer tant bien que mal, mais après trois heures de jeu, notre Spider-Man avait fier allure, enchaînant les combos et les actions de grande classe. Avec toujours la grâce, la fluidité et l’agilité qui le caractérisent.
Cette progression est d’autant plus agréable que plus l’on avance dans l'aventure et plus l’on débloque de nouvelles possibilités. Que ce soit grâce à l’arbre de compétence, qui permet d’obtenir de nouveaux mouvements, ou grâce à la fabrication de nouveaux gadgets, le gameplay s’enrichit régulièrement, maintenant avec beaucoup d’intelligence un équilibre délicat entre maîtrise des systèmes de jeu et apprentissage de nouveaux éléments. Reste à voir combien de temps cet équilibre persistera, mais pour l’heure, il nous est impossible de le dire. En revanche, ce que l’on sait, c’est que l’on a ici un personnage dont les contrôles sont un véritable plaisir. Hormis quelques légers soucis de caméra, nous n’avons, à ce niveau, absolument rien à reprocher à Spider-Man, tant tout répond à la perfection. On a l’impression de pouvoir combattre avec classe et élégance vingt ennemis en même temps, en faisant trois ou quatre actions différentes par seconde, ce qui est d’autant plus agréable que l’on sort du schéma classique des combats à base de contres automatiques, instauré par Assassin's Creed puis repris dans Batman Arkham Asylum. Le joueur est forcé à être constamment actif, ce qui sied extrêmement bien au personnage incarné.
Toutefois il nous faudra encore tester certains pans de jeu, et notamment la capacité de Spider-Man à escalader tout ce qu'il touche. À l'intérieur du building du Caïd, nous avons été étonnés de voir que l'homme-araignée refusait de coller à certaines parois. C'est forcément un peu décevant.
Un monde ouvert bien exploité
Dans notre première preview du jeu, nous vous avions expliqué à quel point le New York d’Insomniac était réussi, notamment parce que la ville était suffisamment vivante pour ne pas paraître artificielle. En marchant dans les rues, on entend les PNJ discuter entre eux, réagir à la présence du super héros à quelques mètres d’eux… Même les vilains y vont de leur petite réplique, lorsque l’on s’approche discrètement, faisant moult commentaires sur le costume de l’Araignée, et surtout ses satanées toiles qu’ils semblent détester plus que tout. Sur cette session de jeu, nous avons pu aller plus loin et découvrir un peu comment ce monde ouvert se met au service du gameplay. Là encore, c’est une excellente surprise. Sans être particulièrement inventif, Insomniac a trouvé plusieurs façons de fusionner nécessité de gameplay et story-telling, de sorte que les divers éléments qui composent ce monde ouvert ne choquent jamais vraiment. Tenez, par exemple : Spider-Man réutilise la vieille ficelle des Tours sur lesquelles il faut se synchroniser pour dévoiler un morceau de la carte, et les activités environnantes. Mais cela est caché derrière quelques astuces scénaristiques plutôt bien vues : très tôt au début du jeu, le super-héros est appelé par son contact au sein de la police, qui lui demande de réparer une série d’antennes disséminées à travers la ville. Conçues par Oscorps, elles sont utilisées par la police pour s’échanger des informations et curieusement, il semblerait que quelqu’un ait trouvé une manière de les dérégler. Lorsque Spidey répare la première antenne, il découvre qu’il a son tour accès à ces informations, ce qui permet aux joueurs de suivre en temps réel les échanges de la police et d’être alerté lorsqu’une intervention de la police est nécessaire. Le joueur entend donc très régulièrement les messages radio des forces de l’ordre et peut décider d’intervenir ou non. Tout cela se déroule très naturellement dans le jeu et même au bout de trois heures, on découvrait encore de nouveaux types d’événements. Cambriolage de banque, braquages à main armée de boutiques quelconques, chauffards, agression dans la rue, trafic de drogues, accident de la route… Tout cela se déroule en temps réel et si jamais vous tardez trop, vous arriverez trop tard, tout simplement. Cette façon d’introduire les fameuses tours recyclées à l’envie par les studios fonctionne ici parce qu’elle a un sens au sein du jeu.
Mieux encore, différentes mécaniques du jeu ont besoin que vous exploriez la ville et soyez actifs pour pouvoir se développer. Par exemple, il est possible de gagner plusieurs types de jetons, qui correspondent tous à des activités différentes. Mais pour crafter gadgets et nouveaux costumes, ces jetons sont nécessaires, « forçant » le joueur à s’écarter des missions scénarisées pour aller se balader en ville. En somme, on s’amuse tout en débloquant petit à petit de nouveaux items, qui eux-mêmes renouvellent régulièrement le gameplay. Les costumes notamment, puisqu’ils ne font pas que changer l’apparence de Spider-Man : chaque costume possède un pouvoir différent des autres, et qui une fois débloqué peut être appliquée à d’autres tenues. Sachant également que chaque costume est également équipé de trois emplacements de mods, vous pouvez créer des petits loadouts et changer de façon de jouer à chaque fois que vous enfilez un nouveau collant.
Bref tout cela n’a rien de vraiment révolutionnaire, mais participe pleinement au plaisir de jeu et fait qu’entre deux missions scénarisées, on est toujours tenté d’aller se balader à droite et à gauche. Parce que c’est amusant, mais aussi parce que cela peut rapporter. Il y a un réel intérêt à aller explorer New York, et cela ne se résume heureusement pas à ramasser des collectibles pour débloquer des Trophées.
Une belle diversité de gameplay
Vous l’aurez compris, ce Spider-Man se caractérise par la belle diversité de ce qu’il a à vous offrir. La bonne nouvelle, c’est que cette même diversité se retrouve jusque dans les différentes missions scénarisées qui composent l’histoire du jeu. Sans vous en dire trop, sur les trois premières heures, Spider-Man a su alterner intelligemment les phases de gameplay en proposant régulièrement une autre façon de jouer. Phases d’action, d’infiltration, ou même de réflexion avec Peter Parker ou Mary-Jane, le titre se renouvelle constamment, même au sein des combats. Le grand affrontement contre le Caïd s’est ainsi déroulé en plusieurs phases : contre des robots tueurs, puis seul contre lui, puis avec des hommes de main... Avec toujours ce même soin pour la mise en scène, notamment dans les derniers instants du combat contre Fisk. C’est dans ce genre de moments que l’on voit apparaître les fameux QTE qui avaient tant fait parler d’eux lors de la première présentation de Spider-Man, à l’E3 2017. Sur nos trois heures de jeu, ce sera l’unique et seule fois.
Les images utilisées dans cet article ont été fournies par l'éditeur.
Spider-Man nous emballait en mars dernier et les choses n’ont pas changé aujourd’hui. Enfin, si : disons que l’attente jusqu’au 7 septembre sera plus difficile encore. Malin et bien réalisé, le jeu d’Insomniac semble bien parti pour marquer l’histoire des adaptations des aventures de l’homme-araignée. Certes il n’invente rien, mais tout ce qu’il fait, de ce que l’on a pu en voir, il le fait extrêmement bien. Au point qu’il a fallu nous arracher la manette des mains pour que nous arrêtions d’y jouer. Ce qui est plutôt bon signe.