Si vous suivez l’actualité vidéoludique, vous n’êtes pas sans savoir que le troisième volet des aventures «new look» de Lara Croft nous arrivera en septembre prochain aussi bien sur PC que sur consoles. Bien que chapeauté par Crystal Dynamics (en charge des deux précédents épisodes), le développement de ce nouveau segment revient à Eidos Montréal qui s’était fait remarquer par les deux derniers opus de Deus Ex ou bien encore le très bon, bien qu’inégal, Batman Arkham Origins. Si on ne change pas une formule qui gagne, le ton de ce Shadow of the Tomb Raider promet néanmoins d’être plus exotique et dur, ne serait-ce qu’à travers le lieu de son action, le Pérou, et ses rites ancestraux synonymes de sacrifices humains. Pour autant, si le jeu marquera sa différence à travers son atmosphère, il n’en gardera pas moins une construction identique qui sera toutefois peaufinée à l’extrême afin de rendre l’expérience des plus réjouissantes.

Bienvenu à Paititi

Comme on pouvait s’en douter, Shadow of the Tomb Raider reprendra la structure des précédents titres en permettant au joueur de traverser différentes zones, toutes reliées par un énorme hub. Toutefois, là où celui de Rise of the Tomb Raider était finalement très vide (cet aspect étant intimement lié à la nature même du jeu), celui de Shadow prendra une forme bien différente. Ainsi, le tout sera synonyme d’un charmant petit village du nom de Paititi (basé sur une ville qui aurait existé au sein de la forêt péruvienne) qu’on nous a présenté comme vivant et rempli de quêtes annexes. Pour l’heure, la démo faisait effectivement état d’une zone relativement grande grouillant de vie : des indigènes vaquant à leurs occupations, des enfants jouant dans une mare, des autochtones nous hélant ici et là...

L’ensemble était très plaisant à regarder et il faut avouer que l’atmosphère se montre bien plus intéressante et raccord avec l’angle davantage exotique et aventureux de cet épisode. De fait, il ne faudra pas hésiter à crapahuter dans le village afin de parler avec le plus de personnes possibles afin de récupérer diverses quêtes annexes qui pourront, on l’imagine, nous faire découvrir des zones cachées ou récupérer des reliques ou du matériel afin de rendre l’aventure plus intéressante. Bref, on sent que Eidos Montréal a bien bossé cette partie et on espère que la vie à l’intérieur de Paititi évoluera en parallèle de notre progression. N’oublions pas non plus de signaler qu’en passant par ce hub, il sera possible d’acheter du matériel à un marchand pour être plus efficace afin de piller les temples bordant Paititi.

A ce sujet, cette première démo se terminait sur la découverte d’un superbe sanctuaire à l’architecture élaborée et magnifiée par des éclairages extrêmement maîtrisés. Mélangeant des pièges basiques (sols se dérobant sous nos pieds) et plus complexes, la découverte s’offrait quelques magnifiques panoramas et moments plus anxiogènes, un mélange convenu mais oh combien efficace.

Partie de cache-cache sanglante

La seconde partie présentée était à l'opposé de la première et privilégiait l'action sur fond de musique tribale et plus encore l'aspect prédateur de Lara. Se faufilant dans une jungle à l'insu de nombreux gardes patrouillant ici et là, la demoiselle semblait très à l'aise lorsqu'il s'agissait de varier les plaisirs pour venir à bout de ses nombreux ennemis. Croisons les doigts pour que ces techniques soient aussi efficaces face à la faune locale constituée d’animaux sauvages dont des pumas.

Evoquant divers films (Predator en tête) et jeux (Assassin's Creed), le passage fonctionnait plutôt bien en mettant parfaitement en avant le côté beaucoup plus sombre de cet opus. Si les deux précédents jeux ne faisaient pas dans la dentelle en privilégiant les stealth kills violents, Shadow of the Tomb Raider devrait aller encore plus loin en proposant plusieurs approches. Pendre des ennemis depuis une branche, fondre sur ceux-ci en leur plantant une flèche dans le buffet, les surprendre en se fondant dans le décor (grâce aux murs végétaux ou en usant de boue pour nous couvrire le visage), les méthodes brutales ne manquaient pas. Pour autant, l'une des plus tripantes consistait à utiliser des flèches hallucinogènes pour faire en sorte que les ennemis se retournent les uns contre les autres. Ici aussi, difficile de ne pas penser à Assassin's Creed bien que cette façon de faire n'ait pas été initiée par la saga d'Ubisoft. Toutefois, on espère que crafter ces flèches ne sera pas trop simple, cette méthode semblant grandement faciliter la tâche du joueur.

Ce qui ressortait enfin de cette présentation est qu'au delà de ces passages fleurtant avec «l'infiltration hard boiled», Shadow n'en oubliera pas pour autant sa nature hollywoodienne. Gunfights, explosions, course-poursuites effrénées avec un hind semblant issu d'un Metal Gear Solid, la seconde démo ne lésinait pas sur les moyens pyrotechniques pour amener une conclusion faisant état d'une miss Croft plus déterminée que jamais. Sur ce point, néanmoins, on ne peut qu’espérer que le parti-pris de la violence ne sera pas gratuit, ce que laissait présager plus ou moins la conclusion synonyme d'une Lara sortant d'un lac en feu et éliminant froidement un ennemi blessé à terre. Evoquant une image tout droit sorti d'''Apocalypse Now'', on se demande tout de même comment le scénario évoluera et si il légitimera cet état d'esprit autrement que par le besoin de survivre.